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Appels à contributions
Phénomènes d'absence en français

Phénomènes d'absence en français

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : Anke Grutschus)

Appel à contribution dans le cadre du Congrès des franco-romanistes à Essen (Allemagne) du 29 septembre au 2 octobre 2010

Section 1 : Phénomènes d'absence en français : faits linguistiques et voies d'analyse
Organisation : Anke Grutschus (Université de Cologne) / Carolin Patzelt (Université de Bochum) / Ludwig Fesenmeier (Université de Bochum)

Le concept de l'absence est profondément ancré dans la réflexion linguistique, et ceci non seulement de par sa longue tradition (pensons au « rapport associatif qui unit des termes in absentia » décrit par Saussure), mais aussi de par son rôle au niveau méthodique (cf. les termes allomorphe/article/complément zéro, etc.). Quels sont les mécanismes selon lesquels le français tolère des „absences“ (blancs, éléments „manquants“/dits zéro) ? Et dans quelles conditions ces absences se révèlent-elles être incontournables ? Telles sont les questions auxquelles se propose de répondre cette section, qui privilégiera l'analyse de phénomènes d'absence au niveau syntagmatique.
Tout d'abord, nous voudrions différencier entre les phénomènes d'absence à caractère systématique et les absences qui ne se manifestent que dans des contextes communicatifs bien précis. Sur la base de cette distinction, différents champs d'étude sont envisageables:
- Absences au niveau phonétique ou phonologique (p. ex. e caduc, apocopes, phénomènes suprasegmentaux, etc.)
- Absences au niveau morphologique et morpho-syntaxique (articles/morphèmes/affixes zéro, absence de prépositions dans des groupes nominaux avec substantif épithète du type assurance maladie ou plateau-repas)
- Phénomènes d'absence au niveau syntaxique (compléments zéro, phrases averbales)
- Absences dans le code parlé (pauses, silences, phénomènes d'hésitation etc.)
Il serait également très intéressant d'analyser, sur un plan diachronique, des évolutions concernant la disparition de certains éléments (par exemple la disparition graduelle de ne en négation). On pourrait en outre examiner des phénomènes d'absence dans certaines variétés du français, par exemple dans le langage des jeunes (élimination de certaines syllabes dans le verlan, mécanismes d'abréviation dans le langage SMS ou dans les chats). Finalement, des analyses à caractère contrastif confrontant des absences en français à des présences dans d'autres langues et vice-versa seront également les bienvenues.
Outre une approche purement descriptive de divers phénomènes d'absence, nous proposons également de réfléchir d'une manière plus générale sur la nature de ces absences linguistiques : Y a-t-il forcément une présence (ne serait-ce que virtuelle) qui se cache derrière ces absences ? Le locuteur en a-t-il conscience, et si oui, a-t-il tendance à combler ces absences, à compléter ce qui manque (pensons à la « apperzeptive Ergänzung » selon Bühler) ? Sait-il toujours ce qu'il doit compléter exactement ? Et, pour finir : sur quelles bases se mettent en place des phénomènes d'absence ? Le souci d'économie en est-il la seule explication ou existe-t-il d'autres motivations ?
La section se déroulera en allemand et en français.
Veuillez envoyer un bref compte rendu (max. une page) en allemand ou en français avant le 15 janvier 2010 à l'adresse suivante : absenz_essen@online.de