Essai
Nouvelle parution
Ph. Roussin, Misère de la littérature & terreur de l'histoire. Céline et la littérature contemporaine

Ph. Roussin, Misère de la littérature & terreur de l'histoire. Céline et la littérature contemporaine

Publié le par Marc Escola

Philippe Roussin, Misère de la littérature, terreur de l'histoire : Céline et la littérature contemporaine, Paris: Gallimard, coll. "NRf-Essais", 2005, 754 p.

  • Isbn 10 : 2070773213
  • Isbn 13 (ean): 9782070773213
  • 31,50€

Présentation de l'éditeur

Roman de la misère du monde, prosaïsme de la vie ordinaire, dénonciation de la violence faite aux êtres et aux choses, autofiction - la littérature contemporaine se veut manifestes, ou presque. D'aucuns y voient un âge nouveau. Pour comprendre quand tout a commencé, Philippe Roussin a préféré la perspective à la saisie du détail, la pesée globale à l'anatomie d'une oeuvre singulière. Il lui a paru que Céline offrait un parapet, du fait de son statut exorbitant, d'où embrasser le paysage littéraire contemporain. On ne trouvera pas ici une analyse des romans et écrits de Louis-Ferdinand Destouches, mais, à partir de Céline, l'étude du basculement qui fit que la littérature décida d'avoir pour objet celui même du politique en régime démocratique : la vie ordinaire et ses énigmes, le monde commun et le conflit de ses valeurs en partage. Entre médecine et littérature, entre prose et poésie, entre poétique et rhétorique, la chose se fit par la négation de la figure de l'écrivain campé hors du monde, par le refus du Grand Homme de Lettres confiné à une langue écrite, par l'irruption, en littérature, de la langue parlée, par le pamphlet en lieu et place du récit. Le rejet de la Rhétorique - des fleurs de la langue romanesque et de ses conventions -, la dénonciation de la misère de la littérature se firent au profit du recours à la transparence de la communauté des êtres - ce qu'il est convenu d'appeler, depuis 1793, la Terreur. Chemin faisant, c'est tout un pan du fait littéraire en France qui est éclairé - de Zola aux années soixante du siècle dernier. Aujourd'hui, on songerait plutôt à caractériser l'époque par la misère de l'Histoire et la Terreur d'une littérature attachée à dire l'opacité d'un monde sans perspectives, où l'individu s'englue dans son isolement. Inversion de la vision, accordons-le, mais la question demeure de mesurer ce qui, de Céline à aujourd'hui, s'est joué dans la littérature française.