Essai
Nouvelle parution
Petit traité du beau à l'usage des mélancoliques

Petit traité du beau à l'usage des mélancoliques

Publié le par Ganaëlle Lacroix

Angela Cozea,

Petit traité du beau à l'usage des mélancoliques,

Paris, XYZ éditeur, 2002, 32 .

 

Présentation de l'éditeur :

"Lorsqu'il parle de fidélité envers l'être aimé, Walter Benjamin fait référence à ce qui rend " celui qui aime " sujet, en lui offrant un abri devant la perte de la beauté usée par l'âge, par la souffrance et par la mort. " Dans un amour, la plupart cherchent la patrie éternelle. D'autres, mais très peu nombreux, le voyage éternel. " Pour ces mélancoliques, la patrie est le territoire d'une tristesse insupportable. La tâche de leur bien-aimée est de garder cette tristesse loin, voilée à leurs yeux. Certains fragments de Sens unique de Benjamin traduisent la mélancolie dans des figures de voyage éternel, de naufrage, de conception, de dissemblance entre la représentation et son objet, de reconnaissance du beau. Il s'agit de figures du lien au territoire. Ces éléments de l'esthétique benjaminienne sont une préfiguration de sa propre destinée comme naufrage, et interrogent le rapport entre l'expérience du vécu, le travail de l'artiste et la portée prémonitoire du texte philosophique. Le " mot plaisant " auquel Freud fait allusion dans L'inquiétante étrangeté, " L'amour est le mal du pays natal ", se voit remplacé par cet autre mot : " L'amour est le mal du pays à venir ". La mélancolie insiste : c'est en un certain lieu, qu'une certaine mort nous réclame. L'herbe qui pousse au-dessus de nos têtes, herbe non pas de l'oubli, mais de la vie éternelle, est la vie des uvres que nous avons produites. Dessous, dit Proust, nous dormirons éternellement. Sans penser à nous, de nouvelles générations en feront l'endroit préféré de leur propre déjeuner sur l'herbe. Un paysage, une tombe gaie, un souhait exaucé."

L'auteur :

Angela Cozea est née le 5 août 1955 à Bucarest (Roumanie). Elle vit à London (Ontario), où elle enseigne la littérature et la théorie littéraire à l'Université Western. Elle a publié en 1996 un essai, La Fidélité aux choses, aux Editions Bazac. Petit traité du beau à l'usage des mélancoliques est le deuxième livre qu'elle doit à Walter Benjamin.