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Penser le récit contemporain. Du déficit d'un modèle à l'exploration de nouvelles stratégies narratives (colloque étudiant)

Penser le récit contemporain. Du déficit d'un modèle à l'exploration de nouvelles stratégies narratives (colloque étudiant)

Publié le par René Audet (Source : Viviane Asselin)

Penser le récit contemporain.

Du déficit d'un modèle à l'exploration de nouvelles stratégies narratives

 

Colloque étudiant (2e et 3e cycles, postdoctorants)

Québec, 3 février 2012

 

La critique littéraire atteste d'un « retour au récit » pour signifier le retour, à partir des années 1980, à une certaine lisibilité que les expérimentations radicales de la génération précédente avaient malmenée. Elle avoue toutefois du même souffle que ce retour s'accompagne de modulations qui façonnent le récit de manière inusitée et qui donnent à lire des oeuvres souvent étonnantes. Parmi ces oeuvres jugées étonnantes, on compte celles qui ne se contentent pas ou plus de raconter une histoire sous la forme d'un enchaînement logique d'événements avec un début, un milieu et une fin. Si l'action des personnages a longtemps dominé l'espace du récit, elle semble aujourd'hui laisser sa place à d'autres objets de préoccupation qui affectent le geste de mise en récit. Participant du projet de recherche sur la théorie du récit piloté par René Audet (Université Laval) et Nicolas Xanthos (Université du Québec à Chicoutimi), ce colloque sera ainsi l'occasion d'interroger ces autres formes d'organisation du récit qui renouvellent la prose narrative des trois dernières décennies.

 

L'initiative du projet de recherche comme du colloque découle d'une récurrence observée dans le discours critique, celle d'un malaise à décrire autrement les oeuvres contemporaines qu'à l'aune d'un manque d'action ou d'un éclatement de l'histoire qui vient remettre en question l'idée de récit :

 

« Comme dans tous les romans de l'écrivain, il n'y a pas vraiment d'histoire, pas de narration du moins. Le livre repose sur des descriptions, des réflexions, des comparaisons » (Rémi Mathis, à propos d'Oreille rouge Éric Chevillard).

 

« Jean-Philippe Toussaint […] a écrit quelque chose qui n'est ni une chronique ni un roman, mais une histoire picaresque version compact, un bric-à-brac d'émotions et de détails saugrenus, une sorte de miracle qui tient sur le ton et non pas sur l'histoire » (Michel Nuridsany, à propos de La salle de bain).

 

« Le récit ne raconte rien, s'échafaudant à même la banalité des faits retenus, au gré des perceptions d'un sujet qui en accentue le caractère dérisoire ou inessentiel. […] Comment raconter le rien ou que reste-t-il de la narration lorsque la trame événementielle disparaît ? » (Frances Fortier, à propos d'une mouvance de la littérature québécoise contemporaine)

 

En notant l'évacuation de certaines notions cadre dans des oeuvres qu'elle continue pourtant de considérer comme narratives, la critique suggère ici l'existence d'autres formes d'organisation du récit. Le développement linéaire, vectoriel et téléologique du « sujet » qui compose traditionnellement l'histoire est remplacé en l'occurrence par une dominante descriptive, émotive ou perceptive qui met en jeu, forcément, des stratégies narratives particulières, à l'aune desquelles se dessine un récit singulier. Si certains s'en tiennent au constat de la disparition - d'une intrigue resserrée, de personnages forts, d'un dénouement éclairant… -, le colloque invite à voir dans les bouleversements opérés sur les repères fondateurs de la théorie du récit les signes d'un déplacement des enjeux narratifs.

 

Aussi ne s'agira-t-il pas de comptabiliser les pertes par rapport au modèle conventionnel ; l'objectif est bien plutôt de rendre compte des possibilités narratives ouvertes par un récit qui s'élabore sur un autre motif que celui d'un personnage menant une action à son terme. Quelles composantes des oeuvres interviennent dans ce renouvellement des usages du récit ? À partir d'études de cas tirés de la prose narrative contemporaine (depuis 1980), on cherchera à répondre à ces deux questions fondamentales : quel objet du texte configure le récit, et comment le configure-t-il ? À cette fin, on pourra porter attention aux éléments suivants :

 

- la posture narrative ;

- le statut des personnages ;

- l'agencement temporel ;

- la nature et la structure événementielle ;

- la surconscience du texte ;

- etc.

 

Les propositions, comprenant un résumé de 250 mots et une courte note biographique, sont attendues avant le 28 octobre 2011.

 

Pour plus de renseignements :

- Viviane Asselin (viviane.asselin.1@ulaval.ca)

- Geneviève Dufour (genevieve.dufour.4@ulaval.ca)

- Sophie Gagnon-Bergeron (sophie.gagnonbergeron@gmail.com)

 

  • Adresse :
    Québec