Paysages en dialogue. Représentations esthétiques du paysage comme expression identitaire: littérature, film, théâtre

Programme  ouest-est : dynamiques centre(s)-périphérie(s) entre les deux moitiés du continent - des regards pluridisciplinaires

Paysages en dialogue : espaces et temporalités entre Centres et Périphéries européennes Colloque organisé du 10 au 11 décembre 2010 à Paris

par le Centre interuniversitaire d'Études hongroises et finlandaises (CIEH&CIEFi – Sorbonne Nouvelle Paris 3)

objet

L'objet de ce colloque, inscrit dans le programme « Ouest-Est : dynamiques centre-périphérie entre les deux moitiés du continent – des regards pluridisciplinaires »[1] est à replacer dans le contexte de l'Europe moderne, marquée à la fois par ses crises et la poursuite de son intégration. Cette Europe moderne induit également des dynamiques centre-périphérie tant avec ses « minorités » transfrontalières qu'avec ses extensions au-delà des frontières du continent.

Exaltation romantique du moi et de l'aspiration à la fusion et à l'émancipation nationales, on s'en souvient, le paysage reste encore au début du XXI^e siècle objet de réflexion et de nombreux colloques scientifiques. Récemment, la Convention européenne du paysage (Florence 2000) le définissait à son tour comme « une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ». Le paysage se laisse traiter tant comme une forme aménagée propre à orienter son interprétation et son usage que comme forme induite par les activités qu'il héberge et l'informent en retour. 

Le but de notre rencontre sera de nous interroger sur la notion de paysage : peut-elle constituer un outil pertinent, susceptible d'offrir une compréhension originale de ces contradictions ? Les tensions intra-européennes étant essentiellement dynamiques, la notion de paysage devra dès lors s'efforcer d'intégrer une dimension temporelle, ouvrant ainsi plusieurs axes de recherche, en forte corrélation : les torsions ou distorsions de désirs collectifs s'exprimant en temps et/ou en histoire, en espace et/ou en territoire, en dialogue et/ou en conflit.

Quel que soit le panorama qu'il véhicule, le paysage peut peut-être servir de pierre de touche ou d'idée-limite éclairant les mouvements qui animent toute communauté, sans préjuger de la nature de ces dernières (minorité, région, État, Union européenne, autre). Il s'agira de s'arrêter sur ces jeux de sociétés, dans leur tension interne entre individuel et collectif, dans leurs rapports mutuels, sans perdre de vue que l'accent devra être mis plus particulièrement sur les représentations fondées sur le couple centre-périphérie. Dans une problématique ouverte mais néanmoins propre à assurer la cohésion de nos échanges, nous vous proposons de réfléchir autour de la question suivante : « - un paysage peut-il être révélateur de la qualité d'un « centre » qui, en retour, donnerait sa légitimité au principe d'une spécificité revendiquée ou pratiquée ? »

L'objectif du colloque, est donc triple :

1. À un premier niveau, mettre en évidence la diversité de paysages produits, reconstitués, entretenus. L'aspect évolutif ou mémoriel, donc temporel, ne devra pas être négligé. Dans cette perspective, il serait intéressant de savoir comment chaque paysage se traduit par des esthétiques, des politiques, des formes sociales reconnaissables et restituables mais spécifiques. On pourra alors s'interroger sur une éventuelle traduction de ses éléments spécifiques en enjeux de spécificité, venant nourrir l'expression d'identités affichées sinon revendiquées ».

2. À un second niveau, mettre en évidence l'espace européen en tant qu'espace d'interactions entre des paysages spécifiques à chaque communauté. La diversité étant gérée du point de vue de l'Europe selon une règle de compatibilité croissante, sinon de convergence toujours plus étroite, l'élément temporel joue là encore un rôle décisif[2].

3. À un troisième niveau, réfléchir sur la notion de paysage en tant qu'outil pertinent pour penser ou repenser le thème centre-périphérie. Les points précédents semblent indiquer que le panorama reste fonction d'une centralité[3], et ce, que l'observation panoramique tende ensuite vers le bas (pluralisme des centres et diversité) ou vers le haut (pluralisme des centres et tendance à l'appartenance commune).

Chacun de ces trois objectifs définit un axe de travail où les diverses disciplines de sciences humaines et sociales sont invitées à dialoguer. Chacun est donc prié de joindre à sa proposition de contribution l'objectif auquel il se propose de travailler en même temps que le point de vue disciplinaire à partir duquel il offre de dialoguer avec d'autres points de vue disciplinaires.

Axes proposés

A titre indicatif pourront se dessiner, à partir des propositions de participation, les axes suivants : 

- Le paysage comme forme de „questionnement sur son être-dans-le-monde” (Amina Saïd: Poésie entre deux rives)

- Paysage et identité nationale

- Le paysage comme récit du temps ou le paysage, porteur de la mémoire

- Le paysage comme expression d'un partage géographique ou la question des centres et des périphéries en Europe occidentale et intermédiaire

- Paysage urbain, paysage rural : leurs centres et leurs périphéries

- Poétique du paysage ou les représentations esthétiques du paysage comme expression identitaire: littérature, film, théâtre

Nous invitons nos collègues intéressés à nous signaler leur intention de participer par un exposé de 25 minutes, en indiquant le titre de leur communication accompagné d'un résumé de demi-page, avant le 15 mai 2010 à nos adresses ci-dessous. Les propositions seront remises à l'examen par le comité scientifique du colloque qui en donnera son avis avant le 15 juin.

A l'issue du colloque les communications seront publiées dans les Cahiers de la Nouvelle Europe, revue du CIEH éditée chez l‘Harmattan. Les langues officielles du colloque seront le français et l'anglais.

Contacts

Judit Maár Traian Sandu Judit.Maar@univ-paris3.fr Traian.Sandu@univ-paris3.fr  1, rue Censier 1, rue Censier 75005 Paris 75005 Paris

[1] http://cieh.univ-paris3.fr

[2] slogan européen : « Unis dans la diversité » qui = « mouvement sans cesse plus étroit entre les peuples »

[3] les centres changent dans le temps et dans l'espace, la fonction de centralité reste une loi à laquelle le paysage doit se conformer pour être signifiant.