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Paul Valéry : Correspondance[s] et Résonances

Paul Valéry : Correspondance[s] et Résonances

Publié le par Julia Peslier (Source : F. Leriche)

"Genèse et correspondances II" (séminaire général de l'ITEM, 2007-2008)

Lundi 10 Décembre 2007
de 17h à 19h, ENS rue d'Ulm, Salle des Actes


Micheline Hontebeyrie
(CNRS, ITEM)


« Paul Valéry : Correspondance[s] et Résonances »


Le volume des lettres écrites par Paul Valéry, de 1887 (il avait seize ans) à 1945 (année de son décès), est considérable ; dans les années vingt, il évaluait déjà à une dizaine de milliers les épîtres qu'il avait envoyées. Les documents consultables – ouvrages publiés et fonds des bibliothèques – témoignent du nombre et de la diversité de ses correspondants, qu'ils aient été illustres ou inconnus du public, ses relations de tous ordres venant à s'étendre en même temps que sa célébrité.
Touchant non seulement à la littérature mais aussi aux domaines de l'histoire et du politique, de la philosophie et du religieux, des arts ou des sciences, les lettres de Valéry mettent en lumière autant l'authenticité vraie de l'homme que le talent multiple de l'écrivain. Génétiquement parlant, elles abordent la confrontation du scripteur à l'écriture davantage encore qu'elles ne font état de phases rédactionnelles catégoriquement ciblées. Le dialogue intense avec les amis les plus proches (dont André Gide, Pierre Louÿs, André Lebey) recèle de nombreux indices signalétiques (aspirations, tâtonnements, réalisations et/ou renoncements) et, dans certains cas, des résonances plus étroitement collaboratives ; quant au corpus, pourtant lacunaire, des lettres nées de deux liaisons passionnelles, il dévoile les relations subtiles entre amour et création.
Valéry, dont la conversation comme les lettres exerçaient un attrait indéniable, définissait ainsi pour lui le rôle de ces échanges : « L'homme ne communique avec soi-même que dans la mesure où il sait communiquer avec ses semblables, écrira-t-il dans un Cahier de 1940, […] Entre lui et lui, l'intermédiaire est Autrui. » (Fac–similé CNRS, vol. XXIII, 790-91).
Incorporer la correspondance de Valéry au chantier génétique de ses écrits, n'est-ce pas contribuer à reconstituer, avec la « partie de soi » ainsi explorée, le processus de « l'avoir–fait l'oeuvre » (lettre de 1941 à Jean Voilier, in « Paul Valéry secret » n° 52), soit le seul qui ait vraiment compté pour lui…



Coordination.
Françoise Leriche (francoise.leriche@wanadoo.fr)
Alain Pagès (pagesal2@wanadoo.fr)