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Passage de mémoire : du souvenir personnel à la mémoire partagée (XVIIe-XVIIIe siècles)

Passage de mémoire : du souvenir personnel à la mémoire partagée (XVIIe-XVIIIe siècles)

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Judith Sribnai)

Quelles relations entretiennent la mémoirepersonnelle et la mémoire collective?

Sous l'Ancien Régime les conceptions etreprésentations de la mémoire changent notamment quant à son rôledans la production et l'appropriation du savoir. La déconsidérationd'une mémoire érudite qui encombre inutilement l'esprit au profitd'une connaissance bâtie sur des expériences personnelles semblefavoriser l'attention portée aux souvenirs singuliers, à leurfonctionnement physiologique, intellectuel et affectif. Commentcomprendre le lien de cette mémoire au singulier avec la mémoire(savante, historique, politique) d'une communauté (intellectuelle,religieuse, nationale)?

Deux approches seront privilégiées :

- l'articulation entremémoire personnelle et mémoire commune dans leur relation au savoiret à l'érudition. Dès la première moitié du XVIIesiècle, plusieurs personnalités condamnent une connaissance quirelève de la mémorisation d'une bibliothèque lestée par lessiècles. Descartes, qui cherche à construire une science certainequi ne soit pas assujettie à la mémoire des anciens, en vient àconvoquer ses propres souvenirs. L'entreprise encyclopédiqueapparaît comme une somme de savoirs consultable, mémoire écritequi n'est plus à mémoriser. Dans le même temps, Rousseaus'intéresse à ses « charmants souvenirs ».

- le rôle et l'évolutiondes techniques de (re)mémorisation. Comment retrouve-t-on ce quel'Encyclopédie nomme le « ressouvenir »? Ces pratiquesconcernent tant la volonté de contenir en soi la somme deconnaissances partagées que le désir de retrouver des images ousensations passées qui ont marqué l'histoire personnelle.

Y a-t-il seulementpassage d'une pensée de la mémoire comme réminiscence d'un savoirou d'un patrimoine déjà constitué, à une mémoire commerésurgence volontaire ou non de circonstances singulières? Lamémoire des faits privés et son évocation peuvent-elles servir lamémoire collective?

Les propositions de communications d'environ 300 mots serontenvoyées avant le 1er février 2010 à l'adresse suivante :memoire.acfas2010@gmail.com.

Ce colloque se tiendra dans le cadre du congrès del'Acfas qui aura lieu à Montréal du 10 au 14 mai 2010.L'inscription des participants est nécessaire.

  • Responsable :
    Judith Sribnai
  • Adresse :
    Université de Montréal