Édition
Nouvelle parution
Pascal, Les Pensées (classement Brunschvicg, éd. M. Escola)

Pascal, Les Pensées (classement Brunschvicg, éd. M. Escola)

Publié le par Arnaud Welfringer

Référence bibliographique : Pascal, Les Pensées (classement Brunschvicg, éd. M. Escola), GF-Flammarion, 2015.

 

Blaise Pascal, Les Pensées (classement L. Brunschvicg)

Présentation et notes par M. Escola (2011 et 2015)

Préface de D. Descotes (1976)

GF-Flammarion, 2015.

Date de parution : 02/09/2015 Editeur : Flammarion Collection : GF  ISBN : 978-2-08-136665-7 EAN : 9782081366657 Nb. de pages : 448 p.

 

"Le classement proposé par Brunschvicg, par larges «  articles  », c’est-à-dire chapitres thématiques, procède d’un examen attentif des renvois et rappels internes aux fragments (mais aussi allusions communes, citations partagées, sommaires identiques), pour placer côte à côte tous ceux qui entretiennent quelque rapport manifeste. En se livrant ensuite à un travail de montage aussi patient qu’inspiré, l’éditeur est parvenu à transformer une amorphe collection d’énoncés en séries de pensées, soit, pour chacun des «  articles  », en un discours discontinu où chaque fragment se trouve contextualisé : il reçoit un sens de ses relations implicites avec ceux qui le précèdent ou le suivent. Et l’on doit admettre que certains énoncés parmi les plus elliptiques ne passent en effet le seuil de lisibilité qu’à prendre place dans un contexte : ainsi de «  Talon de soulier  » (fragments 116 et 117) ou de «  Il demeure au-delà de l’eau  » (fragments 292 et 293), énoncés qui restent abscons aussi longtemps qu’on ne les place pas sous l’éclairage d’une série.

Cet ordre et cette méthode de lecture assument leur inévitable part d’arbitraire  ; au terme d’une série de conjectures sur la composition, Brunschvicg formulait en tête de sa grande édition des Œuvres de Pascal ce constat aussi tranquille que sage : «  une chose est acquise, c’est que, quel que soit l’ordre dans lequel un éditeur publiera aujourd’hui les Pensées, l’apologie de Pascal en eût différé du tout au tout [1]  » – on ne voit pas ce qui pourrait venir le démentir.

Si l’on consent à faire son deuil du chef-d’œuvre inachevé, si l’on renonce à achever à la place de Pascal ce qu’il n’a peut-être jamais vraiment entrepris, le classement le meilleur est dès lors celui qui donne au lecteur quelque chose à penser." (M.E.)

 

 [1]. Dans Pascal, Œuvres, Hachette, «  Les Grands Écrivains de la France  », 1904-1914, t. XII, p. lvi.