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Partition/Ensemble (SQET/ACRT 2020, Montréal)

Partition/Ensemble (SQET/ACRT 2020, Montréal)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Nicole Nolette)

Partition/Ensemble

SQET/ACRT 2020

Appel aux responsables de groupes de travail

 

La Société québécoise d’études théâtrales (SQET) et l’Association canadienne de la recherche théâtrale (ACRT) organisent conjointement un colloque bilingue du 24 au 28 mai 2020, à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université Concordia. L’événement, qui a pour thème Partition/Ensemble, se veut un lieu d’échanges autour des modes de composition, de création et de transmission (« partition » en français), ainsi que des traditions intellectuelles et artistiques – à la fois partagées (« ensemble ») et distinctes (« partition » en anglais) – au Canada. Dans le cadre de ce colloque, nous vous invitons à traverser la ville de Montréal et les deux langues officielles du pays.

Le thème de l’édition 2020 du colloque constitue déjà un tel geste. En français, une première définition de « partition » réfère à un système de notation qui intègre plusieurs notes afin de produire une composition musicale. Si le concept de la partition est présent en anglais sous l’appellation « score » – notion centrale à une pratique créative contemporaine non axée sur le texte –, « partition » renvoie d’abord et avant tout, dans la langue de Shakespeare, à un acte de séparation, à l’état divisé d’un objet. D’autre part, les sens du terme « ensemble » se chevauchent considérablement en français et en anglais ; dans chaque langue, « ensemble » représente une réunion, une collection ou une totalité d’éléments assortis, ce qui renvoie aussi à un sens commun dans les arts de la scène : un collectif d’acteur·rice·s, de musicien·ne·s ou de danseur·se·s travaillant à atteindre un même objectif. Recouvrant à la fois les idées de partage collectif et de division (ou cloisonnement), Partition/Ensemble ouvre donc sur une constellation de sens qui se déclinent diversement en anglais et en français, mais qui résonnent intensément dans ces deux langues. Le colloque 2020 est l’occasion d’interroger tout le potentiel esthétique et politique de telles notions à l’œuvre dans les arts vivants.

Les mots « partition/score » peuvent être envisagés selon deux perspectives : graphique et performative. Graphique, en ce qu’ils référent à des modes de notation et de codification d’une œuvre, qui visent sa transmission suivant des règles préétablies ; performative, lorsqu’ils sont plutôt associés au processus de création, à des façons de créer une œuvre. Julie Sermon et Yvane Chapuis (2016), dans l’ouvrage qu’elles consacrent à la partition et aux objets et concepts des pratiques scéniques aux 20e et 21e siècles, écrivent que « le terme de partition a en effet pour spécificité de renvoyer à un objet de médiation concret : c’est un support matériel, consignant un ensemble de signes qui ont vocation à être déchiffrés puis mis en jeu, en fonction de règles et de conventions plus ou moins rigoureusement établies ».

Parmi les axes possibles de réflexion, on retiendra :

  • La partition comme lieu de l’invention de modes de compositions scéniques, corporels, musicaux inédits au sein d’un ensemble ou d’un collectif artistique. Comment les différents « langages » de la partition (notation du mouvement, de la lumière, de l’analyse dramaturgique, de la création sonore) se rassemblent-ils dans des productions artistiques qui traversent les frontières disciplinaires ?
  • La partition en tant que matériau mémoriel, qui a comme visée de garder la trace d’une création, d’un processus, en vue d’une transmission (artistique, historique, pédagogique, etc.).
  • La partition comme forme esthétique fondée sur l’assemblage, le fragment, des tâches à exécuter plutôt que sur le récit dramatique.
  • La partition comme mode d’engagement en dialogue avec d’autres créateur·rice·s du passé, du présent et de l’avenir, pour incarner une forme d’ensemble. Puisque le terme « partition » évoque notamment la division et la distribution (des rôles, du travail, des tâches, par exemple), la question du partage et de l’organisation du travail créatif dans les collectifs d’artistes est également un enjeu.

Ces axes devraient conduire à examiner les différentes formes d’intersections esthétiques, créatives et culturelles que ces traversées permettent, empêchent ou remettent en question dans les arts vivants contemporains.

Nous souhaitons également creuser un deuxième sens associé au terme « partition », lequel est plus courant en anglais : la partition en tant qu’élément spatial et social. Ainsi, qu’elle soit physique ou conceptuelle, la partition peut être incarnée autant par un rideau que par une frontière territoriale, appelant une rupture géopolitique et un dissensus social. Se voient alors mises en évidence les marques des réalités coloniales canadiennes envers les populations autochtones, par exemple, ce qui continue d’informer les idées que nous nous faisons du savoir, et comment nous vivons ensemble – même rupture qui influe, de manière marquante et durable, sur la configuration socio-spatiale de Montréal, notre ville hôte en 2020, et qui appelle une seconde partition le long de la question linguistique. Ainsi la partition revêt-elle des significations profondément théâtrales dans la mesure où de nombreuses pratiques liées à la performance se fondent sur des divisions sociales et spatiales d’un type ou d’un autre : les coulisses vs la scène, le public vs l’interprète, etc. Et pourtant, comme les arts vivants le montrent, l’espace créé par la partition en est aussi un qui rime avec jointure ou connexion ; en même temps qu’une frontière divise les terres, elle les connecte, comme le suggère le mot « partager ».

Les questions suivantes peuvent être posées :

  • Quels territoires se partagent (au sens de répartitions et de divisions) la SQET et l’ACRT? De même les études théâtrales, les Performance Studies, les études autochtones et d’autres disciplines.
  • Quels partages sont possibles dans les espaces coloniaux, postcoloniaux, décoloniaux et profondément plurilingues comme l’île de Montréal ?

Ces deux lignes directrices du colloque n’ont pas à être conceptualisées séparément, mais plutôt de manière concomitante ; par exemple, les pratiques créatives instituent toujours, sur le plan micropolitique, des manières d’être ensemble qui s’inventent, s’élaborent et se négocient par le collectif ; les divisions territoriales et linguistiques sont également des points de rencontre.

Nous accueillerons une variété de sujets de recherche et d’approches : même si nous encourageons les propositions s’inscrivant dans les axes proposés autour du thème Partition/Ensemble, nous considèrerons également les propositions hors-thème. En plus des propositions à communications, nous accueillerons aussi les propositions de conférence-démonstration ou performées.

Une fois leur proposition acceptée, les participant·e·s devront adhérer à la SQET ou à l’ACRT, ou devenir membres (à prix réduit) des deux associations. Pour de plus amples informations sur la SQET ou l’ACRT, pour devenir membre ou pour renouveler votre adhésion, veuillez visiter les sites http://www.sqet.uqam.ca ou www.catracrt.ca.

ATTENTION : Cet appel concerne seulement les séances complètes, les groupes de travail, les séminaires et les ateliers de recherche-création. Un appel à communications libres circulera au début novembre.

Toutes les propositions doivent parvenir au comité de programmation, à l’adresse suivante : partitionensemble@gmail.com. Les organisateurs et organisatrices potentiel·le·s sont invité·e·s à soumettre des propositions en français ou en anglais, sur des sujets en rapport avec le théâtre et la performance qui ont une portée canadienne ou internationale, ce qui inclut la praxis. Les propositions doivent compter au plus 300 mots, et être accompagnées de l’appel (de 300 mots également) destiné aux participant·e·s. Les propositions doivent inclure le titre du groupe, la réflexion scientifique qui l’alimente ainsi qu’une brève description de la structure du groupe. L’appel à participation devrait spécifier le titre et le centre d’intérêt du groupe, de même qu’une courte liste de sujets ou de perspectives potentiels, une brève description de ce qui sera demandé aux panélistes, ainsi que leurs coordonnées.

Appel aux responsables de groupes de travail – date limite : 4 NOVEMBRE 2019

Nous invitons les responsables éventuel·le·s à soumettre des propositions d’envergure canadienne ou internationale pour des groupes de travail qui, de deux à trois ans, porteront sur les arts du spectacle et leur exécution. Un groupe de travail permettra aux membres de l’ACRT de se réunir dans un intervalle d’au moins deux heures pendant le colloque, afin de discuter d’un sujet ou de permettre la réalisation d’un projet qui demandera plus de temps que l’année prévue pour un créneau de séminaire. Étant donné que le sujet ou le projet du groupe de travail devrait profiter non seulement à ses participant·e·s mais aussi à l’ensemble des membres de l’ACRT, une partie du temps alloué au colloque devra être consacrée à la présentation des conclusions et des résultats, et ouverte à tou·te·s les participant·e·s du colloque.

Un groupe de travail devra être composé d’au moins cinq membres de l’ACRT à tout moment, dont l’un·e sera désigné·e comme responsable. Il est fortement recommandé que tous les groupes de travail participent au colloque. Si cela s’avère impossible, il faut qu’au moins cinq participant·e·s du groupe de travail acceptent de prendre part aux discussions d’une année, et d’assister au colloque. Pour prendre part à un groupe de travail, toutes les personnes doivent payer leur adhésion à l’ACRT. Après trois ans, le groupe de travail devra attendre un an avant de présenter, s’il le désire, une nouvelle demande.

Les responsables de groupes potentiels sont invité·e·s à soumettre une proposition de 250 mots ainsi qu’un appel à participation comptait lui aussi 250 mots. Les propositions doivent inclure :

  • le titre du groupe de travail et le nom de son ou sa responsable ;
  • une explication analytique ;
  • une description de la structure et du calendrier du projet sur la durée proposée ;
  • une description de la façon dont le temps sera utilisé dans le cadre des séances du colloque ;
  • les résultats attendus du projet (par exemple : des publications ou toute autre forme de diffusion, de nouveaux processus disciplinaires, des documents archivés, etc.)
  • le nombre prévu de participant·e·s aux groupes de travail existants (avec noms et affiliations) et recherchés.

Veuillez noter que les propositions de groupes de travail doivent être envoyées aux coresponsables de la programmation du colloque (comme ci-dessus), mais qu’à la différence des propositions pour d’autres séances dirigées par des intervenant·e·s, elles seront transmises au conseil d’administration de l’ACRT et évaluées par ce dernier ; cela permettra au conseil d’assurer la continuité de ses objectifs au-delà du seul colloque.

Appel à panels animés par des intervenant·e·s – date limite : 4 NOVEMBRE 2019

Nous invitons les organisateurs et organisatrices éventuel·le·s à soumettre des propositions d’envergure canadienne ou internationale pour des panels animés par des intervenant·e·s portant sur les arts du spectacle et leur exécution. Les organisateurs et organisatrices potentiel·le·s sont invité·e·s à soumettre une proposition de 250 mots ainsi qu’un appel à participation de 250 mots également.

Les propositions devront inclure le titre, une explication analytique et une brève description de la structure du panel. L’appel à participation devra préciser le titre et l’objet du panel, et fournir une courte liste de sujets ou de perspectives possibles, une brève description de ce qui sera demandé aux panélistes ainsi que leurs coordonnées.

Appel à séminaires (2 heures) et tables rondes (90 minutes) – date limite : 4 NOVEMBRE 2019

Nous invitons les organisateurs et organisatrices éventuel·le·s à soumettre des propositions d’envergure canadienne ou internationale pour des séminaires et des tables rondes portant sur les arts du spectacle et leur exécution. Les organisateurs et organisatrices potentiel·le·s sont invité·e·s à soumettre une proposition de 250 mots ainsi qu’un appel à participation de 250 mots également.

Les propositions doivent inclure le titre et une explication analytique de la séance ainsi qu’une description de sa structure et de sa durée telles que proposées. L’appel à participation doit préciser le titre et le sujet de la séance, et fournir une liste des questions et des objectifs, une description du travail requis, l’échéancier et les coordonnées. Veuillez noter que la durée des séminaires sera de deux heures, et que celle des tables rondes sera de 90 minutes. Le dialogue avec les participant·e·s aux séminaires et aux tables rondes pourra inclure :

  • l’échange de communications avant la séance ;
  • l’organisation des réponses afin de produire une série de communications en vue d’une discussion en ligne ou d’une séance du colloque ;
  • la possibilité de demander aux participant·e·s de réviser les communications avant ou après le colloque ;
  • une liste de lecture liée au sujet et au travail des participant·e·s pour préparer la discussion lors du colloque ;
  • une discussion, par courrier électronique, autour des questions générales liées au sujet, ainsi que de l’organisation des modalités de la séance ;
  • le regroupement des participant·e·s pour cerner des sujets de discussion des sous-groupes durant la séance.

Les participant·e·s éviteront de lire ou de présenter un long résumé oral de leur communication au cours de la séance. Tous les séminaires et tables rondes sont ouverts aux auditeurs et auditrices.

Appel à ateliers en recherche-création – date limite : 4 NOVEMBRE 2019

Les ateliers en recherche-création constituent l’intersection entre la recherche analytique et la pratique créative, et offrent un forum permettant aux chercheurs et chercheuses praticien·ne·s de présenter leurs activités de recherche artistique aux participant·e·s du colloque. Ces séances pourront prendre la forme d’ateliers participatifs, de présentations interactives ou d’exécutions contextualisées ; elles pourront cibler les participant·e·s ayant une préparation ou une formation spécialisée, ainsi que le public en général.

Les organisateurs ou organisatrices potentiel·le·s sont invité·e·s à soumettre une proposition de 250 mots, en plus d’un appel à participation de 250 mots également. Les propositions doivent inclure le titre de la séance ainsi qu’une explication reflétant un cadre de recherche artistique cohérent et une description de la structure proposée d’une séance de 90 minutes. Veuillez indiquer les besoins en termes de locaux et d’équipement, le nombre idéal et maximal de participant·e·s, et mentionner si les simples observateurs et observatrices sont les bienvenu·e·s. Parmi les ateliers possibles :

  • des ateliers de technique ou de méthode ;
  • des présentations et discussions autour de la recherche basée sur la pratique ;
  • des présentations de répétitions de spectacles ainsi que des critiques et commentaires de groupes ;
  • des interventions scéniques sur les lieux du colloque.

 

Nicole Nolette (Université de Waterloo)

Sylvain Lavoie (Université Concordia)

Coresponsables – Comité de programmation du colloque

http://www.sqet.uqam.ca/evenements/Appel-Responsables_SQETACRT2020_FR.pdf