Essai
Nouvelle parution
P. Quintili, Matérialismes et Lumières. Philosophies de la vie, autour de Diderot et de quelques autres, 1706-1789

P. Quintili, Matérialismes et Lumières. Philosophies de la vie, autour de Diderot et de quelques autres, 1706-1789

Publié le par Florian Pennanech

Paolo Quintili, Matérialismes et Lumières. Philosophies de la vie, autour de Diderot et de quelques autres, 1706-1789,Paris : Honoré Champion, coll. "Les dix-huitièmes siècles", 2009, 344 p.

  • ISBN-13 : 978-2-7453-1786-5
  • Prix : 60 € 

Présentation de l'éditeur :

De la fin de la fameuse Querelle des Anciens et des Modernes, qui coïncide grosso modo avec la mort de l'encyclopédiste majeur de l'époque moderne, Pierre Bayle (1647-1706), passant par l'Encyclopédie (1751-1772) de Diderot, jusqu'à la veille de la Révolution, on assiste à un tournant historique et culturel fondamental.

Unepremière modernité philosophique s'était déployée, à travers le GrandSiècle, après l'Édit de Nantes (1598), sanctionnant une relativetolérance religieuse et politique, dans l'Europe dévastée par lesguerres de religion. Le XVIIe siècle avait été l'époque d'une raison exigeante,qui soumettait au regard géométrique de son jugement toute régionhistorique de l'existence humaine, pour démarquer avec rigueur ledomaine du rationnel par rapport à tout ce qui pouvait se rapporter àl'imagination, à la fantaisie et aux produits, plus ou moins déviés,des passions humaines. Époque des grands systèmes métaphysiques deDescartes, Spinoza, Malebranche, Leibniz, comme celle des Libertinsérudits, leurs antagonistes/disciples. La constitution historique desLumières européennes, dans leurs multiples aspects, se greffe sur cedouble héritage du siècle de Bayle. Les facteurs intellectuels quicaractérisent la période de « crise de la conscience européenne »(1685-1715) et qui donneront origine aux Lumières, peuvent donc seretrouver bien avant le début de ce mouvement d'idées qui traverse leXVIIIe siècle. L'oeuvre souterraine, longtemps négligée, desphilosophies matérialistes issues de la métaphysique mécaniste deDescartes et des médecins hétérodoxes qui s'inspiraient de ce modèle ouen contestaient la valeur, entre la fin du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe,engendre des nouvelles approches des vieux problèmes de l'âme, del'origine du monde, de Dieu. Les philosophies de la vie de Diderot etde ses contemporains (Meslier, La Mettrie, D'Holbach et al.), aupassage de la nouvelle époque, sont redevables de cette tradition etont fourni un apport considérable à la généalogie de la forma mentisdes Lumières, avec ses concepts clés (tolérance, laïcité, droits del'homme etc.). Il s'agit d'une véritable seconde modernité, qui sedéploie à partir de la première.

Il conviendra de parler alors - comme de la faculté princeps de cette époque de l'histoire intellectuelle -, d'une raison sensible,celle des médecins et des Philosophes des Lumières, attentifs à laformation psycho-physiologique de la rationalité elle-même à partir dusensible (tact, vue, ouïe etc., passions) y compris sesdégénérescences ; et de parler de matérialismes au pluriel,pour marquer la variété et la richesse des propositions de ces grandsPhilosophes dont on n'a longtemps connu la pensée que par le biais desopinions, souvent fallacieuses, de leurs adversaires.

PaoloQuintili est professeur d'Histoire de la philosophie à l'Université deRome « Tor Vergata », Docteur habilité de l'Université Paris 1 -Panthéon Sorbonne. Il s'occupe d'histoire du matérialisme et des idéesscientifiques à l'époque moderne (XVIIe-XVIIIe siècles). Auteur de plusieurs ouvrages sur Diderot, l'Encyclopédie française et la philosophie des Lumières, il a publié chez Champion : La pensée critique de Diderot (2001) et une nouvelle édition des Éléments de physiologie de Diderot (2004).