P. Mommaers, Marcel Proust, esthétique et mystique - Une lecture d'A la recherche du temps perdu
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Paul Mommaers, Marcel Proust, esthétique etmystique - Une lecture d'A la recherche du temps perdu
Paris : Editions du Cerf, 2010.
262 p.
24EUR
EAN 9782204091664
Présentation de l'éditeur
Comment lire, ou peut-être relire A la recherche dutemps perdu ? Ecrivain qui écrit, Proust demande au lecteur d'aiguiser sasensibilité sémantique, d'être sans relâche attentif aux variations comme auxpermanences du lexique.
On ne comprend son texte qu'en s'y attachant, enrestant dedans. Pour bien lire cette oeuvre, il s'agit donc de ne considérerque ce que dit le narrateur et de percevoir la façon dont il le dit. Nullequestion de décrypter des pensées sous-jacentes à l'écriture, ni de vouloir yintroduire des considérations spéculatives. Une lecture " esthétique" ne suffit pas. Certes, cette oeuvre décrit la gestation d'une vocationd'écrivain et il expose, par intervalles, une théorie de l'art et de l'artistevéritable.
Mais cet écrivain se caractérise par une prise deconscience extraordinaire : grâce à la " mémoire involontaire ", ils'éprouve un " moi " profond qui, réalité unique, intangible etstable, se situe au-delà de ses " mois " de surface variables. Or,cette expérience sui generis qui, se renouvelant à plusieurs reprises et allantsouvent de pair avec la perception d'une réalité invisible habitant des chosessensibles, donne finalement à l'écrivain longtemps en herbe l'inspiration et laforce de se mettre au travail.
Selon La Recherche, l'oeuvre littéraire authentiquetire sa substance de quelque chose qui la précède. Et cette origine del'esthétique est désignée régulièrement par un terme tout sauf esthétique :" réalité ". En sentant ce qui se donne à sentir dans le texte, le lecteurpourra pressentir à sa façon la " profondeur " au-delà de tout textequi s'est ouverte au narrateur grâce à la " soumission à la réalitéintérieure ".