Joseph Roth. L'exil à Paris
Sous la direction de Philippe Forget et Stéphane Pesnel
Presses universitaires de Rouen et du Havre
378 p.
ISBN-13 9791024009094
PRESENTATION
Le 30 janvier 1933, Joseph Roth quitte définitivement l'Allemagne, où il exerce la profession de journaliste et de romancier depuis une décennie: son opposition de la première heure au national-socialisme et sa clairvoyance politique lui dictent le choix de l’exil. Il devient ainsi l’un des tout premiers représentants de l’émigration intellectuelle antihitlérienne. Les études ici réunies, dues à des spécialistes européens de l’œuvre de Joseph Roth, offrent un panorama des années d’exil que l’écrivain autrichien passa dans la capitale française, où, brillant prosateur jusqu’à ses derniers jours (tant dans le journalisme que dans la narration), il mourut le 27 mai 1939, alcoolique et désespéré, mais irréductiblement lucide quant à la situation politique de l’Europe.
Sont tout d’abord examinées les positions idéologiques de l’auteur (dans le champ politique comme religieux), qui permettent de donner des contours à sa vision de l’exil, puis sont décrits les réseaux de l’émigration intellectuelle germanophone au sein desquels évoluait Roth, ainsi que des modèles contrastifs (Döblin, Zweig), avant que ne soient abordées plusieurs œuvres majeures écrites dans le contexte des années de l’opposition au IIIe Reich.
Enfin, la question de la traduction et de la réception de ses œuvres en France est examinée à partir du cas emblématique de ses deux romans les plus connus, Job et La Marche de Radetzky. À travers, mais aussi par-delà le cas spécifique de Joseph Roth, le livre propose un regard sur l’émigration, le déracinement et l’esprit de résistance qui n’est pas sans résonances avec notre monde d’aujourd’hui.
TABLE DES MATIERES
Avant-propos
Introduction
Note liminaire
Partie I – Positions de l'écrivain en exil
Marino Freschi – Joseph Roth, voyageur sans Ithaque ;
Daniel Azuélos – Joseph Roth ou la particularité juive à l'épreuve du mythe habsbourgeois ;
Frithjof Trapp – Images de l'Ostjudentum, différences structurelles et fonctionnelles (H. W. Katz, Soma – Morgenstern, Alexander Granach) ;
Jacqueline Bel – Heimat, Vaterland, Exil dans la correspondance et les écrits de Joseph Roth ;
Heinz Lunzer – Joseph Roth et la politique de 1933 à 1939.
Partie II – Émigration et cosmopolitisme
Madeleine Rietra – Joseph Roth entre Paris et Amsterdam ;
Victoria Lunzer-Talos – Le réseau social de Roth à la fin de son exil parisien et les cercles français et allemands autour de Thea Sternheim ;
Giuseppe Bevilacqua – Alfred Döblin et Joseph Roth, attente active et résignation ;
Fritz Hackert – « […] ce qu'une petite embarcation perdue en pleine mer pourrait ressentir en croisant un paquebot ». Stefan Zweig et Joseph Roth ;
Arturo Larcati – Stefan Zweig, écrivain et intellectuel ulysséen.
Partie III – Récits, romans et essais de la période française
Ilse Josepha Lazaroms – Prophéties de l'inquiétude. La dépossession comme facteur d'appartenance dans l’Antéchrist de Joseph Roth ;
Éric Chevrel – Entre héroïsme et humanité : les Cent-Jours de Christian Dietrich Grabbe et de Joseph Roth ;
Petra Campe, Els Snick – L’exil de Joseph Roth à Ostende et le Conte de la 1 002e nuit ;
Benoît Ellerbach – L’anti-conte de Joseph Roth ? Le Conte de la 1 002e nuit ou l’implacable loi du rang ;
Esther Steinmann – Entre pont et sacristie. Espaces de vie dans La légende du saint buveur.
Partie IV – Traduction et médiation
Philippe Forget – Traduire « un écrivain qui a trop promis » : de Radetzkymarsch à La Marche de Radetzky ;
Erika Tunner – Le sort d’un homme, le destin d’une traduction : le roman Hiob (Job) de Joseph Roth ;
Alexis Tautou – Retraduire Job pour le XXIe siècle.
Annexe
Les traductions des incipit de Hiob
Les auteurs et traducteurs
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