Essai
Nouvelle parution
P. Eichel-Lojkine, Contes en réseaux

P. Eichel-Lojkine, Contes en réseaux

Publié le par Matthieu Vernet

Patricia Eichel-Lojkine, Contes en réseaux

Genève : Droz, coll. "Les seuils de la modernité", 2013.

EAN 9782600016155.

464 p.

Prix 72EUR

Présentation de l'éditeur :

Loin d’être un genre hors du temps, le conte émerge dans l’Europe pré-moderne à partir de chassés-croisés entre l’oralité et l’écrit et de transferts culturels entre l’Orient et l’Occident. L’analyse de ses structures et de son devenir historique requiert une méthode qui prenne en considération les phénomènes de variance et de rémanence propres à ce corpus. Les contes se développent en arborescence et constituent des réseaux de motifs, de figures et de séquences narratives.
Le phénomène apparaît encore plus clairement lorsque des récits parallèles sont parvenus jusqu’à nous. « Costantino Fortunato » de Straparola, sa traduction par Larivey et « Cagliuso » de Basile ont précédé « Le Maître Chat ou le Chat botté » de Perrault. De même, la « Belle aux Cheveux d’Or » de Mme d’Aulnoy gagne à être lue en parallèle avec le « Livoretto » de Straparola et un curieux conte en ancien yiddish (1602).
Ces histoires, comme les images qui les illustrent, ont en commun le motif de l’entraide entre l’homme et l’animal, hérité de lointains récits de sagesse comme Kalila et Dimna. L’homme n’est pas plus isolé au sein de la Création que le récit au sein du maillage serré des contes.

Far from being a timeless genre, the “conte” emerged in pre-modern Europe from two-way traffic between the oral and the written and from cultural transfers between the East and the West.  Analysis of its structures and of its historical development requires a method that takes into consideration the phenomena of variance and persistence proper to the whole corpus of “contes.”  “Contes” adhere to a tree structure as they develop and together they form networks of motifs, figures, and narrative sequences.  This phenomenon is most clearly visible when parallel “contes” have come down to us.  Straparola’s “Costantino Fortunato,” its translation by Larivey, and Basile’s “Cagliuso” preceded Perrault’s “Le Maître Chat ou le Chat botté.”  Likewise, the “Belle aux Cheveux d’Or” of Mme d’Aulnoy gains by being read in parallel with Straparola’s “Livoretto” and a curious tale in Old Yiddish (1602).  These stories and their illustrations have in common the motif of mutual aid between man and animal inherited from remote tales of wisdom such as Kalila and Dimna.  Man is no more isolated within all of Creation than is any tale within the tight network of all the “contes.”