P. Audegean, C. Del Vento, P. Musitelli et X. Tabet (dir.), Le bonheur du plus grand nombre. Beccaria et les Lumières
Le bonheur du plus grand nombre. Beccaria et les Lumières, édité par Philippe Audegean, Christian Del Vento, Pierre Musitelli et Xavier Tabet, Lyon, ENS Éditions (coll. « La Croisée des chemins »), 2017, 330 p., EAN13: 9782847888836
Prix : livre broché 24€ / pdf 14€
En quel sens peut-on dire que le petit livre de Beccaria, Des délits et des peines (1764), apparaît comme un geste de rupture ? La question intéresse notre modernité : en quel sens peut-on dire que ce livre est la source de notre droit pénal ?
Le problème est abordé dans cet ouvrage à partir du constat suivant : dans l'Europe des Lumières, le livre de Beccaria a aussitôt été perçu comme un moment de seuil ou de passage. C’est donc en remontant à ses sources et en éclairant sa diffusion immédiate que les contributions rassemblées ici tentent d’évaluer sa nouveauté. Codification juridique, présomption d’innocence, laïcité du droit pénal, abolition de la peine de mort : comment Beccaria recueille-t-il un héritage tout en bouleversant un champ de discussions et de débats ?
Œuvre singulière, aussi fulgurante par son style que par ses répercussions, Des délits et des peines apparaît comme un observatoire privilégié pour mieux comprendre la crise culturelle de la fin de l’Ancien Régime et la naissance de la culture contemporaine.
Sommaire :
Philippe Audegean : Introduction
Ouverture. Beccaria et la philosophie des Lumières
Gianni Francioni : Beccaria, philosophe utilitariste
Première partie. L'héritage pénal
Maria Gigliola di Renzo Villata : Avant Beccaria. La culture juridique à l'épreuve du temps
Loredana Garlati : Tradition et réformisme. Les inspirateurs culturels du Beccaria processualiste
Pierre Musitelli : Défendre et protéger les prisonniers à Milan au temps de Beccaria. L’expérience d’Alessandro Verri
Deuxième partie. Critique de la culture juridique
Elio Tavilla : Beccaria, l’anti-juriste. Critiques de la culture juridique et résistances aux réformes dans l’Italie du XVIIIe siècle
Denis Baranger : Beccaria et le siècle de la législation
Jérôme Ferran : La nécessité, passager clandestin de l’abolitionnisme beccarien
Troisième partie. Économie et gouvernement
Cecilia Carnino : « L’envie prompte et inquiète de se distinguer ». Beccaria et le luxe
Girolamo Imbruglia : Beccaria, l’opinion publique et Diderot. À propos de la contrebande dans Des délits et des peines
Carlo Capra : Beccaria fonctionnaire et l’évolution de ses idées
Quatrième partie. Discussions européennes : 1. Italie
Pietro Costa : « Voilà le sophisme qui a séduit tant de publicistes ». Lectures contractualistes des Délits et des peines dans l’Italie du second XVIIIe siècle
Luigi Delia : Une suite philosophique et politique au chapitre XXVIII de Beccaria. Le traité Della pena di morte de Cammillo Ciaramelli
Rosamaria Alibrandi : La « merveilleuse oppression » de la peine. Tommaso Natale, précurseur de Beccaria ou épigone de Leibniz ?
Cinquième partie. Discussions européennes : 2. France, Angleterre, Suisse
Christophe Cave : Voltaire lecteur de Beccaria. Le Commentaire sur le livre Des délits et des peines
Élisabeth Salvi : « Adoucir le sort des hommes accablés par l’oppression légale ». La réception de Beccaria dans la Bibliothèque philosophique (1782-1785)
Rémy Duthille : Les radicaux anglais lecteurs de Beccaria (1767-1795)
Michel Porret : C’est en vain que le sang coule. Le philanthrope Jean-Jacques de Sellon (1782-1839), disciple chrétien de Cesare Beccaria
Index
URL de l'éditeur : http://catalogue-editions.ens-lyon.fr/fr/livre/?GCOI=29021100307000