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P. Assouline, Ce que nous disent les « classiques » de la littérature

P. Assouline, Ce que nous disent les « classiques » de la littérature

Publié le par Nicolas Geneix

Pierre Assouline, Ce que nous disent les « classiques » de la littérature

Article paru sur le site des Echos, 22 juillet 2016.

"Quand le public se nourrissait de romantiques, les romantiques se nourrissaient de classiques. Encore faut-il s'entendre sur le sens du mot sans se taper dessus. Dans son Dictionnaire des idées reçues, Flaubert prévenait : « Classiques (Les) : On est censé les connaître. » Pas mal, mais il aurait pu faire mieux. Quelque chose du genre : « Ne jamais dire qu'on les lit. Toujours dire qu'on les relit. »

C'est même la propriété principale du classique. Ne dit-on pas que celui qui a lu un livre une fois ne l'a pas lu ? Relire donc, au risque d'être déçu. Tous les classiques ne tiennent pas le coup. L'illusion d'optique vient probablement de l'effet de bloc projeté par l'admiration pour un écrivain ; il englobe l'ensemble de l'oeuvre et surévalue dans notre mémoire certains textes qui ne le valaient pas.

Et le lecteur de se demander comment il a pu s'émerveiller « autrefois » à la première lecture ; son enthousiasme lui paraît encore plus incompréhensible que le roman. Le voilà saisi par le doute : mais qui étais-je alors pour aimer cela ? (...)"

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