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Oratorios et Musiques Chrorales dans le monde anglophone

Oratorios et Musiques Chrorales dans le monde anglophone

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Gilles Couderc, ERIBIA/LSA, Université de Caen)

« Oratorios et Musiques Chorales dans le Monde Anglophone »

Colloque organisé par l'équipe ERIBIA/ Centre LSA

Vendredi 15 et samedi 16 mai 2009, Université de Caen Basse-Normandie, MRSH,  Salle des Thèses

Comité d'organisation : Gilles Couderc et Marcin Stawiarsky

La création de l'oratorio anglais, cette forme particulière de drame musical joué au concert, incombe essentiellement à Haendel qui combine des éléments empruntés au masque anglais, au motet ou à la cantate, au théâtre français classique, à l'opera seria et à l'oratorio profane italiens,  et à l'oratorio protestant allemand, dans une oeuvre dramatique sur un sujet biblique où le choeur intervient massivement. Sa création quasiment accidentelle en 1732, alors que décline la popularité de l'opéra italien à Londres, découle de l'intervention de l'évêque de Londres interdisant à Haendel de reprendre son opéra Esther et de porter le texte sacré à la scène. Le succès de l'oeuvre encourage le compositeur dans cette voie. Ses oratorios nourrissent le répertoire des sociétés chorales britanniques, tant et si bien que le Festival Haendel de 1791 réunit des centaines de chanteurs pour fêter la musique du grand homme. L'organisation de festivals de musique, comme celui des Three Choirs des cathédrales de Gloucester, Hereford et Worcester, établi dès 1719, et la fondation de sociétés chorales, dans les villes, les villages comme les usines constituent un marché pour cette forme artistique démocratique et populaire. Le développement des chorales à des fins d'édification morale ou de paix sociale, grâce notamment à l'invention du Tonic Sol-fa par le pasteur congrégationaliste John Curwen (1816-1880), qui permet l'apprentissage rapide des notes sans savoir lire la musique, la baisse des prix de la musique imprimée et le développement des chemins de fer favorisent un engouement que traduit l'image d'une population britannique divisée en deux camps, ceux qui chantent et les autres. Dans les années 1850, le Crystal Palace devient l'arène propice aux exécutions d'oratorios de Haendel, Mendelssohn, Spohr, Gounod, Dvorak et de leur épigones britanniques, si bien que pour réussir tout musicien britannique respectable doit viser le marché de l'oratorio, ou sa version profane, la ballade dramatique ou la symphonie chorale, commandés par des festivals comme celui de Birmingham, Leeds, Liverpool ou Norwich,  phénomène qui suscite la verve de G. B. Shaw. La Renaissance de la musique britannique à la toute fin du 19e siècle, avec Parry et Stanford, puis Elgar, et plus tard Vaughan Williams et Holst, est tributaire de ce mouvement choral. S'il s'essouffle après 1918, avec l'émergence d'autres formes de loisir, comme le cinéma, et la professionnalisation croissante des choeurs, l'oratorio ou la symphonie chorale continuent une carrière brillante avec Walton, Tippett et Britten, et même Paul McCartney, sans parler de leurs émules américains, Weill,  Copland et Bernstein.

                L'engouement pour cette musique essentiellement chorale, plus propre à représenter une nation que l'opéra ou la musique instrumentale, pose plusieurs questions d'ordre esthétique, religieux, politique, et sociologique. Comment créer le drame sans le théâtre ou dans la symphonie, notamment dans les oeuvres construites à partir d'une anthologie de textes poétiques ? Dans quelle mesure ces réécritures, traductions ou adaptations ou collations de textes bibliques ou poétiques, comme ceux de Walt Whitman par exemple, participent-elles à la construction d'une identité britannique, d'une musique nationale ou d'un projet de société ? Cet art choral mis au service d'une volonté politique contribue t-il à l'accès des classes populaires à la culture savante ?

 

Ce colloque s'adresse aux anglicistes, américanistes et comparatistes. Envoyez vos projets de communications avant le 1er mars 2009 à

 

Gilles Couderc gcouderc@club-internet.fr    ou

 

Marcin Stawiarsky  marcin_stawiarski@yahoo.fr

 

 

ORATORIOS and CHORAL SYMPHONIES in the ENGLISH-SPEAKING WORLD

 

A Conference organised by ERIBIA/Centre LSA

 

Friday & Saturday May 15th & 16th

 

Université de Caen Basse Normandie, MRSH, Room 006.

 

Organisation: Gilles COUDERC & Marcin STAWIARSKI

 

 

The English oratorio, that particular form of non-theatrical music drama, based on the Bible, which combines elements from English masques, anthems, French classical drama, Italian opera seria and oratorio, and German Protestant oratorio, with extended choral interventions, is essentially the creation of Handel, as Italian opera was dropping out of fashion in London. Its almost accidental birth in 1732 resulted from the Bishop of London's refusal to allow the revival of Handel's Esther and the use of Holy Writ on the opera stage. The new work was instant success and encouraged Handel to compose oratorios which later provided fodder for English choral societies, with hundreds of performers meeting for the 1791 Handel Festival to celebrate his music. The creation of music festivals or meetings such as the Three Choirs and the foundation of choral societies in cities, villages and later factories proved a ready market for this democratic and popular art form, regarded as a sure means to achieve moral salvation and secure social peace. The rise of English choralism, prompting the comment that England was divided in two classes, those who sing and those who don't, resulted from the invention of Tonic Sol-fa which made sight-singing easier by the Congregationalist minister John Curwen (1816-1880), from the expansion of the railways and from cheaper printed music. In the 1850's, London's Crystal Palace became the venue for epic performances of oratorios by Handel, Mendelssohn, Spohr, Gounod, Dvorak and their English imitators. To become a respectable British composer, it was essential to aim at the oratorio market, or its secular version, the dramatic ballads or choral symphonies commissioned by such festivals as Birmingham, Leeds, Liverpool or Norwich. The English musical Renaissance of the late 1890's, with Parry and Stanford, then Elgar, Delius, Holst and Vaughan-Williams, developed from within this tradition, much derided by G.B. Shaw. If choralism decreased after 1918 as new form of recreations emerged, like the  cinema, and the demand for higher standards of performance increased, oratorios or choral symphonies successfully lived on with Walton, Tippett and Britten, not to mention Paul McCartney, or their American counterparts, Weill, Copland and Bernstein.  

 

The popularity of such essentially choral music, fitter to represent a nation than opera or instrumental music, raises several questions involving aesthetics, religion, politics and sociology. How to create drama without the theatre, especially with the choral symphonies, particularly those based on anthologies of poetical texts? To what extent has the rewriting, adaptation, translation or collation of biblical texts or poetical works, like those of Walt Whitman for example, contributed to building a national identity, a national music or to social engineering? Has the choral movement, instrumentalised for moral and political purposes, helped the masses access high culture?

 

Abstracts should be sent before March 1 to

 

Gilles Couderc gcouderc@club-internet.fr  or

 

Marcin Stawiarsky marcin_stawiarski@yahoo.fr