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« On ne naît pas… on le devient », Les Gender Studies et le cas italien, des années 70 à aujourd'hui

« On ne naît pas… on le devient », Les Gender Studies et le cas italien, des années 70 à aujourd'hui

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Lisa El Ghaoui)

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APPEL À COMMUNICATIONS

8ème colloque international sur la culture et la société italienne des 40 dernières années, organisé par le GERCI (Groupe d'études et de recherches sur la culture italienne) Université Stendhal-Grenoble 3, les 25-26 novembre 2010.

« On ne naît pas… on le devient »

Les Gender Studies et le cas italien, des années 70 à aujourd'hui. Entre libération sexuelle et nouveaux tabous.

Nés aux Etats-Unis dans les années 70 mais avec des racines européennes (notamment françaises), les Gender Studies ou « études sur le genre » se concentrent sur la notion de genre sexuel et ses caractéristiques biologiques et sociales. Avec des champs d'intérêts extrêmement vastes et polyvalents, les Gender Studies se sont progressivement étendus à tous les domaines des sciences humaines en conservant une de leurs caractéristiques fondamentales : l'interdisciplinarité. Malgré leur origine philosophique, critique, littéraire, les Gender Studies, dont les principales problématiques sont liées au statut de l'individu dans la société en ce qui concerne les sphères de la corporalité et de la sexualité, sont intimement liés aux évolutions politiques et culturelles du monde moderne.

Si le principal sujet de notre colloque réside dans la représentation des genres et leur mutation au sein de la langue, de la littérature, du cinéma, du théâtre, de la performance, des formes de communication de masse italiennes durant ces dernières décennies, les questions historiques et sociales occuperont elles aussi une place de premier ordre.

En Italie, les Gender Studies représentent aujourd'hui une réalité significative à la fois sur le plan de la recherche scientifique que sur la formation universitaire. Les masters et doctorats liés à l'étude des genres dans une perspective multiculturelle et plurilinguistique sont de plus en plus nombreux. Cependant, on constate que ces études concernent rarement la production artistique et littéraire italienne et que l'italianisme est encore frileux face aux questions liées à l'identité sexuelle. Ainsi, l'idée de ce colloque naît de cette double constatation : d'une part les études sur les genres se multiplient en Italie, d'autre part le cas spécifiquement italien est rarement analysé.

Sur le plan théorique, nous essayerons de montrer comment la réflexion sur le genre s'est, en Italie, d'abord développée au sein des mouvements féministes pour ensuite déboucher sur une véritable approche gender. Nous pensons par exemple aux productions d'auteurs militants (d'Adriana Cavarero, de Luisa Muraro, de Carla Lonzi jusqu' à cette nouvelle phase inaugurée par le volume Pro-posizioni -1997) qui montrent que l'Italie n'a pas été totalement imperméable aux théories développées aux États-Unis (notamment dans les textes de Judith Butler, Teresa De Lauretis, Robin Lakoff et Barbara Spackman en ce qui concerne l'italianisme) et en France (citons par exemple les textes d'Hélène Cixous, Monique Wittig, Beatriz Preciado); ou encore riches débats présents dans les nouvelles revues italiennes Omosapiens o Fikafutura.

Sur le plan littéraire, nous nous intéresserons en particulier aux écrivains “précurseurs” qui, au début des années 70, commencent à s'interroger sur la possibilité d'une identité sexuelle qui ne pourrait plus être considérée qu'à travers la seule dichotomie homme-femme. Nous pensons bien sûr à Pasolini mais aussi à Morante, Arbasino, Tondelli. Notre attention portera aussi sur la génération successive d'écrivains (citons par exemple Barbara Alberti, Aldo Nove, Edoardo Albinati, Aldo Busi, Walter Siti) de plus en plus attentifs à ce genre de questions, ainsi qu'aux recueils thématiques tels Gay everyday, La manutenzione della carne, Man on man, Meduse cyborg.  

En ce qui concerne le cinéma, notre réflexion, qui pourra s'appuyer sur des auteurs célèbres comme Visconti ou Pasolini tâchera de s'étendre à des cinéastes moins étudiés (Liliana Cavani, Alessandro Benvenuti, Claudio Cupellini, Davide Ferrario, Marco Risi, Aurelio Grimaldi, Ferzan Ozpetek, Stefano Tummolin, Carmine Amoroso…) mais dont les oeuvres proposent un regard nouveau sur la question. Nous espérons que la valeur sémiotique du genre dans des langages comme celui de la mode ou de la publicité sera aussi prise en considération (par exemple les campagnes publicitaires de Dolce et Gabbana, Benetton).

Une autre question autour de laquelle s'articulera notre colloque sera celle de la langue : comment celle-ci s'interroge-t-elle sur le genre et l'identité sexuelle? Contrairement à la France où le rapport entre langue et identité de genre suscite un intérêt constant (nous pensons aux textes de Marina Yaguello, Patricia Niedzwiecki, Anne-Marie Houdebine-Gravaud ou encore au recueil d'articles Parlers masculins, parlers féminins?) il nous semble qu'il reste encore de nombreuses pistes à explorer dans le domaine de la réflexion linguistique italienne, malgré les contributions d'Alma Sabatini puis de Gianna Marcato, Chiara Cirillo, Anna Laura et Giulio Lepschy et Helena Sanson.

Notre colloque sera donc un moment de réflexion, de rencontres, d'échanges entre spécialistes de différentes disciplines autour du rapport entre identité sexuelle, genre et rôle dans une Italie qui a connu, durant ces 40 dernières années, de profondes mutations sociales et culturelles mais qui semble désormais prête à se confronter avec d'autres réalités culturelles où la réflexion sur le genre a une histoire plus longue et solide.

La thématique générale de ce colloque s'inscrit à part entière dans l'axe de recherche de l'université Stendhal Nouvel humanisme, auquel le GERCI participe activement, car nous nous intéresserons aussi à la dimension politique et sociale du débat sur le genre en Italie, au développement de mouvement féministe, aux luttes pour l'égalité des droits et des chances jusqu'aux débats plus récents autour du Pacs et des droits des homosexuels. Car il existe un véritable hiatus entre la représentation ou la mise en scène de ces problématiques et la question législative.

Ce colloque est donc ouvert, comme du reste cela a toujours été le cas lors de nos rencontres internationales annuelles autour de la littérature italienne, aux critiques, théoriciens, chercheurs, enseignants, artistes, historiens, sociologues… dont les travaux s'insèrent de manière cohérente avec ce projet pluridisciplinaire.

Les communications pourront être en français, italien, anglais. La publication des actes, dans la revue Cahiers d'Études italiennes. Novecento… e dintorni, sera soumise à un comité de lecture.

Les propositions de communication (une page) en format .doc, .rft ou .pdf, accompagnées d'un bref curriculum vitae de l'auteur (une page maximum), devront être envoyées impérativement avant le 15 JUIN 2010 aux adresses suivantes :

filippo.fonio@u-grenoble3.fr

lisa.elghaoui@u-grenoble3.fr

CALL FOR PAPERS

Ottavo convegno internazionale organizzato dal GERCI (Groupe d'études et de recherches sur la culture italienne) - Université Stendhal-Grenoble 3 (Grenoble, 25-26 novembre 2010)

« On ne naît pas… on le devient »

I Gender Studies e il caso italiano, dagli anni Settanta a oggi, tra liberazione sessuale e nuovi tabù

Nati negli Stati Uniti negli anni Settanta, ma con profonde radici europee (francesi in particolare), i Gender Studies o “studi di genere” si concentrano sul concetto di genere sessuale e sulle sue caratteristiche biologiche e sociali. Con campi di interessi quanto mai vasti e poliedrici, i Gender Studies si sono progressivamente diffusi in tutti gli ambiti delle scienze umane mantenendo il loro carattere essenzialmente interdisciplinare. Nonostante il loro originario orientamento filosofico e critico-letterario, i Gender Studies, focalizzati sulle problematiche relative al corpo dei soggetti e al rapporto fra sessualità e perimetri di agibilità della stessa, sono intimamente legati alle evoluzioni politico-culturali del mondo moderno.

Se il principale interesse del nostro convegno verte sulla dimensione rappresentativa dei generi e delle loro mutazioni nella lingua, la letteratura, il cinema, il teatro, la performance, le forme di comunicazione di massa italiana negli ultimi decenni, le questioni storico-sociali saranno anch'esse in primo piano.

In Italia, i Gender Studies rappresentano ormai una realtà significativa sia a livello della ricerca scientifica che di programmazione didattica. Sono infatti sempre più numerosi i master e i dottorati che hanno l'obiettivo di aprire la strada a nuove competenze legate allo studio dei generi in una prospettiva multiculturale e plurilinguistica. Nonostante questa nuova - e consolante - realtà, gli studi di italianistica stentano a dimostrare una reale attenzione per problematiche di questo tipo. L'idea di questo convegno nasce quindi da una doppia constatazione: se gli studi di genere occupano un posto sempre maggiore in Italia, l'attenzione per la produzione letteraria e artistica italiana letta con l'ausilio degli strumenti offerti dai Gender Studies è ancora scarsa. Ragion per cui sentiamo particolarmente necessario tentare di rimediare alla dispersione dei contributi proposti dall'italianistica in tale ambito, tanto più che un approccio gender alle questioni inerenti l'identità sessuale offre, come ampiamente dimostrato, ricche prospettive alla ricerca in scienze umane.

Sul piano teorico, l'orizzonte di partenza della nostra riflessione sarà l'approccio alle questioni di genere sviluppato in Italia dal movimento femminista e le sue evoluzioni verso una prospettiva propriamente gender. Pensiamo ad esempio ad autori come Adriana Cavarero, ai lavori di Luisa Muraro, alle riflessioni di Carla Lonzi, e ai tanti contributi militanti, fino alla nuova fase inaugurata dal volume Pro-posizioni (1997), che mostrano come l'Italia non fosse del tutto impermeabile alle teorie statunitensi (come quelle proposte da Judith Butler, da Teresa De Lauretis, da Robin Lakoff e da Barbara Spackman per l'italianistica), e francesi (come quelle di Hélène Cixous, Monique Wittig, Beatriz Preciado) sul genere. Si pensi anche alle nuove riviste italiane (come Omosapiens o Fikafutura) crogiolo di una riflessione crescente.

Sul piano letterario, ci interesseremo in primo luogo ai precursori e alle precorritrici che, all'inizio del periodo considerato, aprono la strada alle rappresentazioni di un'identità sessuale permeabile e non riducibile all'esautorata dicotomia uomo-donna: pensiamo ovviamente a Pasolini, ma anche alla Morante di Aracoeli, ad Arbasino, a Tondelli e a Testori. Ma neppure sono da dimenticare gli scrittori della generazione successiva attenti alle tematiche di genere e identità sessuale - come Barbara Alberti, Aldo Nove, Edoardo Albinati, Aldo Busi, Walter Siti – e ancora le recenti antologie tematiche come Gay everyday, La manutenzione della carne, Man on man, Meduse cyborg, etc.  

Per quanto riguarda l'attenzione del cinema italiano per le tematiche gender, accanto a registi importanti come Pasolini e Visconti, la nostra riflessione cercherà di estendersi a contributi cinematografici di altri autori, meno noti e soprattutto meno studiati, fra cui Liliana Cavani, Alessandro Benvenuti, Claudio Cupellini, Davide Ferrario, Marco Risi, Aurelio Grimaldi, Ferzan Ozpetek, Stefano Tummolini, fino al pluripremiato e altrettanto controverso Cover boy di Carmine Amoroso. Auspichiamo anche di poter gettare uno sguardo sulla valenza semiotica del genere in linguaggi come quello della moda e della pubblicità (pensiamo, fra gli altri, a Dolce e Gabbana e a Oliviero Toscani).

Un altro luogo privilegiato di riflessione intorno a queste tematiche sarà quello legato alla maniera in cui la lingua riflette sul genere e sull'identità sessuale. A differenza di quanto avvenuto in area francofona, dove lo studio del rapporto tra lingua e identità di genere suscita un costante interesse (ricordiamo gli studi di Marina Yaguello, di Patricia Niedzwiecki, di Anne-Marie Houdebine-Gravaud e il volume collettivo Parlers masculins, parlers féminins?), abbiamo l'impressione che molto resti ancora da dire nell'ambito della riflessione linguistica italiana, nonostante essa abbia conosciuto studi interessanti, a partire dall'inchiesta di Alma Sabatini per arrivare ai contributi, fra gli altri, di Gianna Marcato, di Chiara Cirillo e di Anna Laura e Giulio Lepschy e di Helena Sanson.

Il nostro convegno vuole dunque essere un momento di riflessione, di incontro e di scambio fra esperti di diverse discipline, afferenti all'alveo dell'italianistica, intorno al rapporto tra identità sessuale, genere e ruolo in un'Italia che, nel corso di un quarantennio, ha conosciuto profondi mutamenti sociali e culturali, e che sembra ormai pronta a confrontarsi con aree culturali in cui la riflessione sul genere ha una storia più lunga e matura.

La tematica di questo convegno si inserisce a pieno titolo nell'asse di ricerca dell'Université Stendhal Nouvel humanisme, al quale il GERCI collabora attivamente. Ci interesseremo infatti anche alla dimensione politica e sociale del dibattito sul genere in Italia, allo sviluppo del movimento femminista e alle lotte per la parità, fino al più recente dibattito per il riconoscimento dei diritti agli omosessuali, che si inserisce nella più ampia problematica dell'accesa querelle sulle coppie di fatto. Tale dimensione sarà studiata anche in quanto essa mostra lo iato esistente fra la matrice rappresentativa della tematica (dall'arte al trash televisivo), e quella del reale riconoscimento legislativo del genere.  Lo studio delle lotte femministe ci porterà anche a considerare la presenza di tematiche legate al genere nella cultura dei movimenti collettivi, a interrogarci sulle modalità di assunzione delle ideologie dominanti e sulla loro pervasività, fino a confrontarci con l'analisi del concetto stesso di ideologia al di là di ogni etichetta e con la maniera nella quale una reazione alle ideologie imperanti rischi, forse, di divenire a propria volta un'ideologia. 

L'invito a partecipare al convegno è ovviamente aperto, come del resto lo è stato anche nelle precedenti edizioni dei nostri incontri annuali di italianistica, ai critici e ai teorici della letteratura, ad artisti e operatori culturali interessati alla tematica, a storici e a sociologi, i cui lavori si inseriscano in maniera coerente rispetto all'interesse interdisciplinare che anima la nostra iniziativa. 

Le comunicazioni potranno essere in italiano, francese o inglese. È prevista la pubblicazione degli atti, sottoposta ad un comitato di lettura, nella rivista Cahiers d'Études italiennes. Novecento… e dintorni.

Una proposta di comunicazione di circa una pagina in formato .doc, .rtf o .pdf accompagnata da un breve curriculum vitae dell'autore o dell'autrice (una pagina al massimo) dovrà essere inviata imperativamente entro il 15 giugno 2010 ai seguenti indirizzi:

filippo.fonio@u-grenoble3.fr

lisa.elghaoui@u-grenoble3.fr