École Normale Supérieure de Lettres et Sciences Humaines de Lyon
Oeuvres majeures, oeuvres mineures
Littérature française
Catherine Volpilhac-Auger
LIDISA et UMR CNRS LIRE
Institut d'Histoire du Livre
Aujourd'hui, des plus grands écrivains ne sont connues que quelques oeuvres, jugées « canoniques » ou « classiques » ; or celles-ci ne sont pas forcément celles que leur auteur estimait le plus, ou celles que la critique a toujours saluées comme telles. Quels critères ont permis de distinguer « oeuvres majeures » et « oeuvres mineures », ou prétendues telles ? Comment ont-ils évolué ? Sont-ils toujours explicités ? À l'époque où l'édition critique se veut systématique et s'intéresse plus aux oeuvres complètes qu'aux oeuvres « choisies », ne faut-il pas remettre en cause une notion sur laquelle est bâtie l'institution scolaire ? Cela pourrait nous inciter aussi à replacer notre propre démarche critique dans une histoire qui nous permettrait de comprendre les présupposés, voire les préjugés qui sont les nôtres.
De Sorel à Mallarmé, l'éventail chronologique est largement ouvert. Le séminaire, sans faire l'économie d'une réflexion sur les genres et leur évolution, préalable indispensable mais bien exploré désormais, sera plutôt centré sur la notion d'auteur (tout en écartant la problématique auteur majeur/ auteur mineur), l'histoire de la critique et de l'édition. Seront abordées les différentes instances critiques, même les plus discrètes (des impératifs sourds du manuel scolaire à la voix faussement objective du dictionnaire), y compris la première, celle que constitue l'auteur lui-même. Mais aussi celle des metteurs en scène ou des éditeurs anciens et modernes : car toute édition est interprétation, et toute interprétation passe par une définition implicite du statut de l'oeuvre.
mercredi 17h-19h
séminaire bimensuel 2000-2001
Oeuvres majeures, oeuvres mineures
mercredi 17h-19h
Salle à déterminer (en novembre : F 122)
8 novembre Panorama : un implicite de la critique
15 novembre Le rôle de l'édition
29 novembre J. Serroy (Grenoble 3), « Oeuvres 'classiques' au XVIIe siècle : accueil et réception des comédies de Molière »
13 décembre Le rôle de l'institution scolaire du XVIIIe siècle à nos jours
jeudi 11 janvier (17-19h) Raymond Trousson (Université Libre de Bruxelles, Belgique), « La Comédie humaine au prisme du Grand Dictionnaire de Pierre Larousse »
17 janvier Catherine Larrère (Bordeaux 3, UMR LIRE Lyon), « À partir des oeuvres complètes : théorie de l'oeuvre et de l'auteur chez Michel Foucault »
7 février Florence Naugrette (Rouen) « Hugo romantique ou brechtien ? La découverte du Théâtre en liberté »
28 février Philip Stewart (Duke University, Durham (USA) et ENS Lyon) « Rousseau juge de Jean-Jacques auteur »
14 mars Daniel Bilous (Toulon) « Mallarmé majeur, mallarmé mineur ? »
28 mars André Guyaux (Paris 4) « Editer Rimbaud »
18 avril Christophe Martin (Bordeaux 3), « Le devenir d'une oeuvre 'frivole' : histoire éditoriale et réception du Temple de Gnide de Montesquieu »
9 mai Claudine Poulouin (Rouen) et Michèle Rosellini (ENS LSH, Lyon) « Sorel 'polygraphe' ? »
à confirmer : samedi 19 mai, Journée d'étude : Voltaire ou le renversement critique (le déclin des « grands genres » ; le triomphe des contes ; oeuvres philosophiques : « oeuvres de circonstance » et oeuvres alphabétiques ; la politique éditoriale actuelle des oeuvres complètes)
29 mai Conclusions
Des séances supplémentaires pourront être organisées pour permettre l'intervention d'étudiants intéressés par le thème du séminaire : 21 février, 7 mars, 25 avril