Questions de société
Occupation de la Sorbonne. Communiqués, vidéos & revue de presse 26/03/09.

Occupation de la Sorbonne. Communiqués, vidéos & revue de presse 26/03/09.

Publié le par Bérenger Boulay

Photo ci-contre prise depuis la salle Marc Bloch le 26/03/09 aux alentours de 16h.

26/03/09 15h30

La Sorbonne a été brièvement occupée le 26/03/09. Elle a été évacuée dans la soirée, aux alentours de 21h30.

http://sorbonneengreve.revolublog.com/

Lire ou voir l'appel de la Sorbonne du 26/03 , et voir d'autres vidéo ici et (et d'autres encore sur le blog sorbonneengreve). Au même moment, le siège du CNRS est lui aussi occupé.

Les personnels occupent la Sorbonne


Faceà la mainmise du Rectorat sur la Sorbonne, armée de CRS et de vigilesprivés, face à la politique répressive qu'il y mène, face à l'autismedu gouvernement, les enseignants-chercheurs des universités parisiennesont décidé d'occuper pacifiquement et symboliquement la Sorbonne.

Un rassemblement festif de soutien a lieu en ce moment place de la Sorbonne : venez nombreux nous soutenir !


Communiqué

« Nous, enseignants-chercheurs des universités parisiennes, exigeons que cessent définitivementles contrôles policiers, les fouilles, les fermetures à répétition dela Sorbonne et des autres centres d'enseignement et de recherche. Nousdemandons le rétablissement de notre liberté d'étudier, d'enseigner, dechercher et de nous réunir. La Sorbonne doit rester ouverte ! LaSorbonne est aux universités, pas au Rectorat ! Libérons la Sorbonne !

Maisce qui se passe à la Sorbonne n'est qu'un symptôme d'une politiquegénérale. Nous dénonçons la politique de répression du mouvement desuniversités et de toutes les protestations en cours ; nous nousalarmons des graves menaces qui pèsent sur les libertés publiques.


Nous demandons donc :

1)que le Recteur de l'Académie de Paris reçoive une délégation pourdiscuter de la fin des contrôles, des fouilles sur le site de laSorbonne et sur son ouverture permanente ; ainsi le dialogue remplaceral'arbitraire et la répression ;

2)Que le gouvernement cesse ses manoeuvres dilatoires et accède sansconditions aux revendications de la communauté universitaire enretirant sans délai ses contre-réformes (retrait des réformes de laformation des enseignants, du statut des enseignants-chercheurs, ducontrat doctoral unique et restitution des postes supprimés en 2009).

L'exaspérationest à son comble : c'est seulement après ces retraits que sera enfinpossible un retour au dialogue, à la sérénité ainsi qu'une reprise descours à laquelle nous aspirons tous.


En attente d'une réponse, nous restons dans la Sorbonne dont nous n'aurions jamais dû être chassés. »

Appel de la Sorbonne du 26 mars 2009

Pourquoi nous ne céderons pas


Le2 février a commencé une grève illimitée dans les universitésfrançaises, faisant suite à un long mouvement de protestation contreles réformes du statut des enseignants-chercheurs, de la formation desmaîtres et du contrat doctoral, contre les suppressions d'emploi dansl'enseignement supérieur et la recherche, la précarisation despersonnels et le démantèlement des organismes de recherche.


Huitsemaines de grève plus tard, notre détermination demeure intacte. Nosprincipales revendications n'ont pas été satisfaites. En refusant deprendre en compte les raisons du rejet massif de ces réformes, legouvernement nourrit chaque jour un peu plus son discrédit et met enpéril, par son obstination irraisonnée, la tenue du semestre. Seul leretrait des projets en cause, l'ouverture de négociations globales avecl'ensemble des acteurs sur les réformes de l'enseignement supérieur etde la recherche, accompagnées d'un plan de relance massif, permettrontde sortir de la crise ouverte depuis des mois. Ce faisant, nous nedemandons pas l'impossible, mais simplement l'établissement desconditions minimales d'un dialogue démocratique sur l'avenir desuniversités françaises, de leurs personnels enseignants et BIATOSS, etde leurs étudiants.


Nous ne céderons pas. Nous appelons l'ensemble des personnels de l'enseignement primaire et secondaire etl'ensemble des citoyens, à se mobiliser avec nous pour défendrel'enseignement public de la maternelle à l'université, face au projetglobal de régression de l'éducation et des savoirs promu par legouvernement.


Lespersonnels des établissements et universités de la Sorbonne (EPHE,Paris 1, Paris III et Paris IV) réunis en assemblée générale le 26 mars2009.

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Sur le blog de S. Huet:

La Sorbonne occupée revote la grève

Dans l'amphi Richelieu de la Sorbonne, ce midi, le ton était à la gravité. A la détermination. Si l'on a longuement discuté de la manière dont il fallait rédiger un «Rappel de la Sorbonne» intitulé «Pourquoi nous ne cèderons pas» l'assemblée d'enseignants-chercheurs de Paris-1, Paris-3 et Paris-4, menée par l'historien François Faronda, n'a pas tremblé ni lambiné au moment décisif. La grève a été reconduite,massivement, sous les applaudissements. Manifestement, ni ValériePécresse ni Xavier Darcos ne sont parvenus à entamer cette froidevolonté. Pourtant, ils s'y sont mis le 2 février...
Introduit dans une Sorbonnetoujours en quasi état de siège, avec fouille à l'entrée, grâce à lacomplicité d'une historienne, j'assiste à l'intégralité de cetteréunion (lire ci dessous). Puis à une opération hautement symboliquepour des universitaires excédés par la gestion des lieux, autoritaireet humiliante, à laquelle se livre le Rectorat de Paris. Emmenés parPierre Fröhlich (Paris-1), plusieurs centaines de personnes,enseignants et étudiants, occupent une aile de la Sorbonne,en particulier la salle Marc Bloch, chère aux historiens. Outre leurcontribution au conflit, il s'agit de lancer un combat de longuehaleine pour «expulser le Rectorat de la Sorbonne et la rendre aux universitaires», explique t-il.

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Sorbonne et Cnrs évacués... quelle suite pour la contestation ?

Dans la nuit, la police a fait évacuer le siège du Cnrs(photo PYL) et le bâtiment de la Sorbonne temporairement occupés hier.Ces épisodes spectaculaires auront-il un effet sur le mouvement decontestation de la politique de Valérie Pécresse et Xavier Darcos ?

Après plus de deux mois de mobilisation, ce mouvements'interroge sur son devenir, avec plusieurs questions : comment obtenirle maximum de concessions, comment tenir compte des angoisses desétudiants, comment répondre à la pression croissante que legouvernement exerce sur les universitaires ?

Mesurer l'état réel de la mobilisation desuniversitaires n'est pas simple. Mais il est clair que le discoursministériel sur le thème « il n'y a plus que quelques foyers de contestation avec des excités »relève de la méthode Coué, ou de l'opération d'intoxication. Je n'enveux pas pour preuve les initiatives coup de poing : hier, outre lesoccupations, deux ponts de Paris (la Concorde et Alexandre-III) ont étésimultanément bloqués par de grandes banderoles et des dizaines decours publics, conférences, assemblées... se sont tenus. A titred'exemple, ici une longue liste d'initiatives aujourd'hui.Maisau delà de ces événements visibles, que se passe t-il lorsque lesuniversitaires se réunissent, comme ceux de Paris-1 et Paris-4 (pourl'essentiel) en assemblée, à la Sorbonne hier ? J'ai relaté leur discussion ici.Ce qui m'a frappé, c'est que le vote de la reconduite de la grève a étéun moment de quasi unanimité, et elle a été revotée pratiquement sansdiscussion. Or, il ne s'agissait pas d'une A-G d'étudiants enfiévrés.Mais de très raisonnables et responsables maîtres de conférences etprofesseurs d'universités - et plutôt bien notés, productifs enrecherche, souvent issus des meilleures filières (on compte les anciensde Normale Sup à la pelle), tout à fait conscients d'avoir intégré unedes universités les plus côtées dans leurs disciplines.

Cette froide détermination impressionne. Elle s'appuiesur l'analyse que font la plupart desAg_sorbonne_turgot universitairesde ce qu'ils ont obtenu et qu'ils estiment insuffisant (lireci-dessous). Elle résulte également du caractère totalement inédit dece mouvement. Dans les universités de sciences humaines et sociales, ilest manifestement mené par des « jeunes » maîtres de conférence (entre35 et 45 ans) issus d'une très rude sélection, conscients de leurvaleur qui partagent le sentiment de se faire marcher dessus par ungouvernement arrogant et autoritaire. D'où le caractère imprévisible deleur action, depuis le début, et donc... de sa fin.

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Sorbonne en grève, profs en sit-in, flics à l'eau

Site Bakchich info

http://www.bakchich.info/Sorbonne-en-greve-profs-en-sittin,07220.html

Université / samedi 28 mars

Dansla nuit de jeudi à vendredi des profs et des étudiants occupaient laSorbonne pour manifester leur mécontentement face aux réformes menéespar Valérie Pécresse. Accompagnés de CRS.

La contestation universitaire a franchi jeudi après-midi un nouveau palier en Sorbonne. « La princesse de Clèves ne rend pas les armes », souligne un étudiant avec le sourire.

Un peu de légèreté, dans des amphis à l'ambiance lourdecomme des cars de CRS. 17 camionnettes et deux bus de Police etGendarmerie mobilisés pour mettre un peu d'animation.

Sur le coup de 19 heures, la Police fait sortir lesétudiants mobilisés tout en contrôlant les identités. Un étudiant leuréchappe : plusieurs policiers se retrouvent dans les fontaines de laplace de la Sorbonne à essayer de l'attraper, l'un d'eux s'étale detout son long, tous les témoins s'esclaffent, l'honneur de la police enprend un coup. Scène symbolique à l'image d'un mouvement que legouvernement s'est avéré incapable de gérer.

Vers 20h30 des étudiants balancent depuis des fenêtresun mélange d'eau et de farine sur la police en faction qui passe dubleu au blanc. Enfin un peu d'esprit potache, qui salue une grandepremière. L'occupation de la fac parisienne par des ses profs…

Occupation surprise et inédite

« Simultanément, à la suite d'uneassemblée générale des personnels des universités Paris I, Paris III,Paris IV et de l'EPHE, a été décidée l'occupation de la Sorbonne enréponse au mépris et à la surdité qui caractérisent depuis deux moisl'attitude du gouvernement à l'égard du plus long mouvement qui aitjamais affecté les universités et les laboratoires en France. » apprend-t-on dans le communiqué daté du 26 mars. C'est très neuf. Habituellement peu enclins à ce type d'action, les enseignants de la plus ancienne Université de France innovent. Ils sont sur les dents. « La Sorbonne, c'est notre outil de travail, on fait encore ce qu'on veut chez nous » nous glisse une prof visiblement énervée. Message transmis à Valérie Pécresse.

Guerre des nerfs

C'est la guerre des nerfs entre une communauté qui a l'habitude du respect et un gouvernement qui veut passer en force. « Depuis 69 ans, on a jamais vu un tel mépris pour le monde de la connaissance et du savoir de la part d'un gouvernement »déclare le président de l'Université Paris VI, Georges Molinié, enassemblée générale. Nous étions à l'époque en 1940. Une guerre desnerfs qui dure depuis le déclenchement le 2 février d'une grèveillimitée dans les Universités françaises contre les réformes du statutdes enseignants-chercheurs, de la formation des maîtres et du contratdoctoral, contre les suppressions d'emploi dans l'enseignementsupérieur et la recherche, la précarisation des personnels et ledémantèlement des organismes de recherche.

Procès Pécresse la semaine prochaine

« Une réforme [LRU] idéologique et non négociée » nous déclare Maxime Lonlas, vice-président étudiant de Paris VI, « dont nous exigeons l'abandon. Nous défendons l'école de la République, le ministère met en place l'école de Wall Street ». « Ilstablent sur le pourrissement du mouvement, mais nous ne lâcherons rien,le 31 mars doivent être rendues les maquettes de diplômes au ministère.On table sur un rendu national de 5%. Pour notre part, nous organisonsdevant le ministère une cérémonie de non-rendu des maquettes et lefestival « Sorbonne Foraine » en place de Sorbonne, avec différentesactions comme le procès public de Valérie Pécresse ».

Un procès carnavalesque qui ne risque pas d'être dugoût de l'UNI (la droite universitaire) qui réclame de son côté que desplaintes soient déposées contre les « nervis d'extrême-gauche ». Il risque d'y avoir d'autres personnes à la flotte la semaine prochaine…