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Objets nomades : circulations, appropriations et identités à l’époque moderne, XVI-XVIIIe s. (Paris & Ecouen)

Objets nomades : circulations, appropriations et identités à l’époque moderne, XVI-XVIIIe s. (Paris & Ecouen)

Publié le par Marc Escola (Source : Nancy Oddo)

Appel à communications

Objets nomades : circulations, appropriations et identités à l’époque moderne, XVI-XVIIIe siècles

Colloque international. Paris et Écouen, 2-4 mars 2017

Musée National de la Renaissance à Écouen, Musée Cognacq-Jay,

Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle

 

Organisé par les universités Sorbonne Nouvelle – Paris 3, Paris Diderot – Paris 7, Paris Ouest Nanterre La Défense, et Paris 13 en partenariat avec le musée national de la Renaissance d’Écouen et le musée Cognacq-Jay, et avec le soutien de la Région Ile-de-France, ce colloque pluridisciplinaire vise à confronter une approche historique des objets dans leur dimension sociale, économique et technique, à l’étude des objets dans l’art et la littérature, qui offrent autant de « traces » de la vie de ces objets nous permettant de définir leur trajectoire et les modalités de leurs appropriations. Les objets, entendus comme les biens matériels divers (vêtements et accessoires, objets du quotidien, instruments techniques, scientifiques ou de musique, objets d’art...) et leurs circulations seront étudiés pour comprendre les différents phénomènes d’appropriation, de transculturation ou d’hybridation qui animent et accompagnent ces mouvements à la fois dans l’espace européen et entre l’Europe et le reste du monde. Porteurs et vecteurs de circulations culturelles et identitaires, les objets (qu’il s’agisse de biens de consommation, d’outils, d’objets de dévotion, ou d’objets d’art) traversent les espaces nationaux et interrogent par leur mobilité les frontières nationales, religieuses ou linguistiques alors en formation. L’époque moderne voit en effet se développer à travers l’Europe des tentatives de définition ou de consolidation d’espaces nationaux géographiques, linguistiques et religieux. Ces frontières, qui naissent en partie en opposition à une culture de Cour et une culture aristocratique Renaissante par définition nomades, sont le fruit d’une nouvelle philosophie politique (A. M. Thiesse, La Création des identités nationales, 1999). Suivre les trajectoires de ces objets permet, dès lors, de mettre au jour la tension entre sédentarité et mobilité que Daniel Roche a définie comme un enjeu majeur de la modernité (Humeurs vagabondes, 2003).

À cette intense circulation d’objets, qu’elle soit commerciale, diplomatique, liée aux voyages et déplacements de résidences aristocratiques, ou à des situations d’exil et de migration dans une Europe déchirée par les conflits religieux et politiques, s’ajoutent des trajectoires d’objets plus complexes encore. Dans le contexte de la première globalisation et de l’essor des compagnies commerciales, ces objets peuvent être issus d’espaces lointains et transitent souvent par plusieurs autres pays avant d’atteindre leur destination. Prises en charge et relayées dans les représentations artistiques et littéraires, ces circulations matérielles multiples en suscitent d’autres en retour qui interrogent la question de l’appropriation.

Les processus d’appropriation suscités par la circulation des objets seront étudiés tant du côté de la réception et de l’usage des objets dans la langue et dans les arts de la représentation, que du côté des modalités de leur fabrication et de leur consommation par l’étude des savoir-faire et des techniques auxquels ils font appel ou par celle des pratiques auxquelles ils donnent le jour. Autour de ces deux axes d’investigation, nous suggérons quelques pistes de recherche susceptibles d’orienter la réflexion. Les propositions pourront ainsi porter de manière non exclusive sur :

  • Les réseaux de circulation et modalités d’échange des objets, qu’ils soient commerciaux, économiques, ou personnels
  • Les réseaux de circulation légaux et illégaux (contrebande, trafic…)
  • Les dons et échanges diplomatiques
  • Les objets nomades dans la culture de cour
  • Les objets de l’exil et objets d’exilés
  • La transmission des savoir-faire et des techniques et leurs liens à des migrations humaines
  • Le transfert de motifs décoratifs, artistiques ou littéraires d’un pays à l’autre et les modalités de leur circulation
  • Le rôle et l’appropriation des objets dans les arts et la littérature
  • Les processus d’appropriation et de fertilisation linguistiques liés à des circulations matérielles
  • La notion de proto-globalisation et ses manifestations économiques, sociales, matérielles, culturelles et artistiques

Ce colloque sera l’occasion d’une rencontre de différentes méthodologies et d’un dialogue entre spécialistes issus de différents champs disciplinaires (histoire, histoire de l’art, littératures européennes, anthropologie, archéologie…). Les ateliers et tables-rondes qui seront tenus dans les musées partenaires à l’occasion du colloque seront ouverts à un plus large public. Les organisateurs sollicitent des propositions émanant à la fois d’universitaires – enseignants-chercheurs confirmés et doctorants –, de conservateurs et de professionnels. Ils seront par ailleurs particulièrement sensibles aux propositions qui s’attacheront aux collections des musées partenaires.

 

Modalités et calendrier

Les propositions de communication, en français ou en anglais, d’environ 300 mots, ainsi qu’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 15 septembre 2016  à l’adresse suivante : objetsnomades2017@gmail.com

 

Comité organisateur : Line Cottegnies (Sorbonne Nouvelle - Paris3) ; Anne-Valérie Dulac (Paris 13) ; Ariane Fennetaux (Paris Diderot - Paris 7) ; Anne-Marie Miller-Blaise (Sorbonne Nouvelle - Paris 3) ; Nancy Oddo (Sorbonne Nouvelle - Paris 3) ; Sandrine Parageau (Paris Ouest Nanterre La Défense) ; Laetitia Sansonetti (Paris Ouest Nanterre La Défense) ; Jean-Paul Sermain (Sorbonne Nouvelle - Paris 3).

 

Comité scientifique : Muriel Barbier (Conservateur du patrimoine, Musée d’Ecouen) ; Pascale Gorguet-Ballesteros (Conservateur du patrimoine, Palais Galliera) ; Marie-Madeleine Fragonard (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) ; Rose-Marie Herda-Mousseaux (Conservatrice du Patrimoine, Musée Cognacq-Jay) ; Angela McShane (Head of Early Modern Studies, Victoria & Albert Museum) ; Alain Montandon (Professeur émérite, Université Blaise Pascal – Clermont II) ; Ladan Niayesh (Professeur, Université Paris Diderot - Paris 7) ; Isabelle Paresys (MCF, Université Lille 3) ; Joad Raymond (Professor, Queen Mary University of London) ; Helen Smith (Director of the Centre for Renaissance and Early Moden Studies University of York) ; Chantal Schütz (MCF, École Polytechnique).

 

 

 

 

 

CALL FOR PAPERS

Nomadic Objects: Material Circulations, Appropriations and the Formation of Identities in the Early Modern Period (16th-18th c.)

International Conference – March 2-4, 2017

Musée National de la Renaissance (Écouen), Musée Cognac-Jay (Paris, 3e),

Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris, 5e)

 

This interdisciplinary conference, organized by the Universities Sorbonne Nouvelle, Paris Diderot, Paris Ouest Nanterre La Défense, and Paris 13, in partnership with two museums of the Paris region, the Musée National de la Renaissance in Écouen and the Musée Cognacq-Jay in Paris, and supported by the Ile-de-France Region, seeks to confront the material history of early modern objects with their artistic and literary representations. It proposes to look at the various “traces” left by material culture as it circulated and was appropriated. Studying the history of material culture (be it dress and personal accessories, everyday and decorative objects, art works, and technical, scientific, or musical instruments…) sheds light upon the various processes of cultural appropriation, transculturation or hybridization that accompanied such material circulations across Europe or between Europe and the rest of the world. Material objects, whether commodities, tools, devotional objects or works of art, can all be considered as bearers or vehicles of cultural identities. By travelling across space they call into question national, religious and linguistic boundaries. The early modern period (1500-1800) corresponds to a period when national identities became more firmly entrenched in Europe with the definition of clearer national territories, languages and religious traditions. The establishment of such boundaries resulted from the development of a new political philosophy, born in part in reaction to Renaissance court culture and its intrinsic nomadism (A. M. Thiesse, La Création des identités nationales, 1999). Following the trajectories of objects as they crossed these boundaries brings into focus the tension between sedentariness and nomadism that Daniel Roche identified as a key element in the advent of modernity (Humeurs vagabondes, 2003).

 

In addition to the tight network of material circulations within Europe linked to trade, diplomatic exchanges, aristocratic modes of life or religious exile at a time defined by intense religious and political strife, more complex trajectories yet are to be traced. In the context of proto-globalization and of the rise of international trading companies, goods often followed global paths, coming from distant locations and transiting through a number of countries or cultural spaces before reaching their destinations. Because these objects found their way into artistic and literary representations, they also generated in turn less material forms of circulation, posing the question of multi-layered processes of appropriation.

 

We are seeking proposals that address such processes of circulation and appropriation by looking at the reception of these objects in literature and the arts or at their production and consumption, and the craftsmanship, techniques or practices thereby implied.

 

Suggested topics include, but are not limited to:

 

  • Legal and illegal networks for the circulation of objects and goods, whether through trade, smuggling or personal relationships
  • Diplomatic gifts and exchanges
  • Travelling objects in court culture
  • Objects in exile and objects of the exiles
  • The transmission of craftsmanship and technologies and its links to human migrations
  • Decorative, artistic and literary motifs, and their circulations from one country to another
  • The meaning and implications of literary and artistic appropriations of objects
  • Processes of linguistic appropriation and cross-fertilization linked to the circulation of objects
  • The notion of proto-globalization and its economic, social, material, cultural and artistic manifestations

 

We hope that this conference will bring into play a variety of methodologies and foster a fruitful dialogue between different disciplines (History, Material Culture, History of technologies, Art History, European Languages and Literatures, Anthropology, Archaeology…). Outreach activities, such as workshops and round-tables open to the general public, will also be included in the program. We welcome proposals from established scholars, doctoral students, curators and other professionals working on or with early modern objects. We particularly encourage proposals discussing objects in the collections of the Musée de la Renaissance or the Musée Cognacq-Jay.

 

300-word proposals, along with a brief CV (1 page maximum), should be sent by September 15, 2016 to the conference organizers at objetsnomades2017@gmail.com

 

Conference organizers:  Line Cottegnies (Sorbonne Nouvelle - Paris3); Anne-Valérie Dulac (Paris 13); Ariane Fennetaux (Paris Diderot - Paris 7); Anne-Marie Miller-Blaise (Sorbonne Nouvelle - Paris 3); Nancy Oddo (Sorbonne Nouvelle - Paris 3); Sandrine Parageau (Paris Ouest Nanterre La Défense); Laetitia Sansonetti (Paris Ouest Nanterre La Défense); Jean-Paul Sermain (Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

 

Scientific committee:

Muriel Barbier (Curator, Musée d’Écouen); Pascale Gorguet-Ballesteros (Curator, Palais Galliera); Marie-Madeleine Fragonard (Professor Emeritus, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3); Rose-Marie Herda-Mousseaux (Curator, Musée Cognacq-Jay); Angela McShane (Head of Early Modern Studies, Victoria & Albert Museum); Alain Montandon (Professor Emeritus, Université Blaise Pascal – Clermont II); Ladan Niayesh (Professor, Université Paris Diderot - Paris 7); Isabelle Paresys (Associate Professor, Université Lille 3) ; Joad Raymond (Professor of English, Queen Mary University of London); Helen Smith (Director of the Centre for Renaissance and Early Moden Studies, University of York); Chantal Schütz (Associate Professor, École Polytechnique).