Essai
Nouvelle parution
O. Levy, Penser l'humain à l'aune de la douleur. Philosophie, histoire, médecine. 1845-1945

O. Levy, Penser l'humain à l'aune de la douleur. Philosophie, histoire, médecine. 1845-1945

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Editions L'Harmattan)

Penser l'humain à l'aune de la douleur. Philosophie, histoire, médecine. 1845-1945

Ophir Levy

Paris : L'Harmattan, coll. "Ouverture philosophique", 2009. 

Présentation de l'éditeur :

« Si l'on me donnait le choix entre une mauvaise dent et une mauvaise conscience, je choisirais sans hésiter la mauvaise conscience » se serait écrié Heinrich Heine après s'être fait arracher une dent… Ce n'est pas un hasard si, en plein coeur du XIXe siècle, la découverte de l'anesthésie fut le fruit du travail acharné de dentistes (Wells, Morton). Leur discipline n'avait sans doute pas à charrier l'immense cortège de valeurs et de significations accolées à la douleur : manifestation de la punition divine, participation de chacun à la passion du Christ, prise de conscience des limites du corps, symptôme utile qui guide la main du chirurgien, etc.
Ainsi, parce qu'elle était inéluctable, la douleur est toujours apparue comme nécessaire voire précieuse. C'est à cette inférence de fortune que mit fin l'anesthésie. Devenue contingente, quelle signification nouvelle fallait-il accorder à la douleur ? Que nous apprenait son absurdité enfin dévoilée sur notre présence au monde ? Paradoxalement, loin de s'éclipser, la douleur n'a fait que proliférer du XIXe au XXe siècle. Dans la quotidienneté du travail à l'usine, dans les blessures de guerre, dans chaque instant de la vie concentrationnaire, la douleur semble avoir constitué le régime normal de l'homme moderne. En retraçant l'évolution des discours philosophiques, historiques, littéraires et médicaux sur la douleur, il apparaît invariablement qu'en filigrane, c'est toujours notre conception même de l'humain qui est en jeu.

Ophir LEVY est chargé de cours en esthétique à l'université Paris III – Sorbonne Nouvelle. Doctorant à la Sorbonne (Paris I), où il a obtenu un DEA de philosophie, ses recherches portent sur l'empreinte souterraine de la Shoah dans le cinéma contemporain. Il est par ailleurs formateur au Service pédagogique du Mémorial de la Shoah.