Essai
Nouvelle parution
O.-G. Destrée, Les Préraphaélites

O.-G. Destrée, Les Préraphaélites

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Laurence Brogniez)

Olivier-Georges Destrée, Les Préraphaélites. Notes sur l'art décoratif et la peinture en Angleterre

Lecture de Laurence Brogniez

Loverval, Labor, Les Eperonniers, Passé/Présent, 2005, 124 p.
ISBN : 2-8040-2122-x

EAN : 9782804021221
20 €

Le livre

L'art des préraphaélites est aujourd'hui connu et apprécié hors de son pays d'origine, l'Angleterre, notamment grâce à de belles expositions qui ont attiré et séduit de nombreux visiteurs (Burne-Jones à Paris, en 1999 ; Rossetti à Amsterdam, en 2004). Si le terme "préraphaélite" reste encore énigmatique pour beaucoup, les images que les peintres anglais ont léguées à la postérité se sont durablement inscrites dans notre imaginaire collectif : qui ne connaît en effet l'Ophélie de Millais, dérivant au fil de l'eau dans un lit de fleurs, murmurant sa chanson, les lèvres entrouvertes, avant que l'onde ne l'engloutisse ?
Cet art, qui continue d'exercer une véritable fascination, trouva en Belgique, dès la fin du XIXe siècle, d'ardents amateurs qui cherchèrent à en diffuser les beautés sur le continent. L'essai d'Olivier-Georges Destrée, publié en 1894, témoigne de cette sensibilité toute particulière à l'art anglais dont firent preuve les artistes et les écrivains belges. Pionnier, ce livre constitue l'un des premiers ouvrages en français qui retrace l'histoire du préraphaélisme et son impact en Europe, notamment sur le plan de la renaissance des arts décoratifs, à laquelle il a contribué de manière décisive et dont on sait l'importance en Belgique dans l'émergence et le développement de l'Art Nouveau. Il propose en outre des traductions de poèmes de Dante Gabriel Rossetti, l'un des chefs de file du mouvement, dont l'oeuvre reste encore aujourd'hui peu accessible en français.


L'auteur

Olivier-Georges Destrée (1867-1919), dont la personnalité a été quelque peu éclipsée par la célébrité de son frère, Jules Destrée, incarne parfaitement, par ses goûts et ses engagements, la figure de l'esthète "fin de siècle", raffiné et cosmopolite, avide de sensations rares et curieux de nouveautés. Son credo artistique, il le trouva en Angleterre, dans l'art et la poésie préraphaélites, dont il se fit l'un des promoteurs les plus actifs sur le continent. Partageant les inquiétudes spirituelles de sa génération, celui qui considérait l'art comme une religion finira par se convertir et entrer dans les ordres, détournant au profit de Dieu le culte qu'il avait jusqu'alors voué au Beau.