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Nouvelle parution
O. Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des nègres

O. Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des nègres

Publié le par Marc Escola

Réflexions sur la traite et l'esclavage des nègres
Ottobah Cugoano

Elsa Dorlin (Préfacier)

Date de parution : 26/02/2015 Editeur : Zones Collection : Hors Collection ZONES ISBN : 978-2-35522-022-7 EAN : 9782355220227 Format : ePub Nb. de pages : 85 p.

1ère éd. : Date de parution : 26/03/2009 Editeur : Zones ISBN : 978-2-35522-017-3 EAN : 9782355220173 Présentation : Broché Nb. de pages : 116 p.

(diff. La Découverte)

 

À la fois récit et essai philosophique, ces Réflexions furent le premier texte abolitionniste à être écrit au XVIIIe siècle de la main d'un ancien esclave africain. Publié en Angleterre en 1787, l'ouvrage de ce Rousseau noir est considéré outre-Atlantique comme un classique des " récits d'esclaves ". Méconnue en France, cette pièce essentielle de l'histoire de la conscience noire est enfin rendue disponible, rééditée ici pour la première fois depuis plus de deux cents ans dans une belle traduction originale du XVIIIe siècle. Cugoano raconte comment, jeune garçon, il fut enlevé sur les côtes de l'Afrique et déporté dans la colonie britannique de la Grenade.
Il témoigne directement de la violence des razzias, des conditions terribles de la traversée, des traitements inhumains à bord des bateaux négriers et de l'enfer de l'exploitation sur les plantations. Au-delà du récit, Cugoano rédige un véritable acte d'accusation contre les nations esclavagistes : faute de s'insurger contre la traite et l'esclavage, tous les Européens sont complices de l'oppression des Africains déportés.

Il signe ainsi au nom de l'Afrique exploitée un réquisitoire sans appel contre les cruautés de l'Europe coloniale, dont les accents de colère résonnent encore aujourd'hui d'un écho particulier. Autodidacte et lecteur scrupuleux de la Bible, Cugoano se propose en outre de réfuter les justifications de l'esclavage. En philosophe et exégète du texte sacré, l'ancien esclave démonte systématiquement chacun des arguments allégués pour justifier la domination de ses frères.

Au-delà de l'indignation morale et de la condamnation politique, il entend triompher de l'oppression par la critique intellectuelle : retournant la langue du maître contre elle-même, réfutant la pratique des Européens par les principes mêmes dont ils se réclament.

Sommaire :

Ecrire en son nom : les slave narratives
Une autre philosophie des Lumières
Un crime qui bafoue toutes les lois
La modernité ou l'ensauvagement de l'Europe
Abolissez l'esclavage ou tremblez !

 

Ottobah Cugoano, né dans l'actuel Ghana dans les années 1750 est mort en Angleterre vers 1801. Enlevé à l'âge de treize ans, il sert comme esclave à la Grenade avant d'être amené en Angleterre, où il est libéré. Baptisé sous le nom de John Stuart en 1773 et employé comme domestique du premier peintre du prince de Galles à compter de cette date, il se fait, par l'écriture, le porte-parole des esclaves africains. Elsa Dorlin est maître de conférences en philosophie à Paris-I.
Ses travaux portent sur l'histoire de la médecine, les théories féministes et la production du racisme.