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Nouveaux enjeux pour le récit contemporain : l’image, le texte et le son dans l’expérience spatiotemporelle de l’exposition

Nouveaux enjeux pour le récit contemporain : l’image, le texte et le son dans l’expérience spatiotemporelle de l’exposition

Publié le par Emilien Sermier (Source : Susana Dobal)

 

Nouveaux enjeux pour le récit contemporain :

l’image, le texte et le son dans l’expérience spatiotemporelle de l’exposition

 

Proposition pour une Journée d’Étude au LESA/AMU

Organisation : Susana Dobal (Université de Brasilia, chercheuse invitée au LESA), avec la collaboration de Jean Arnaud (LESA)

 

Le récit était un objet d'étude associé principalement à la littérature, au théâtre et au cinéma, mais le dialogue établi pendant le XXe siècle entre les domaines de la création a conduit à l’élaboration de nouvelles formes de récit dans les champs des arts plastiques et de la photographie. Ce dialogue a notamment eu un double effet par rapport à notre perception du réel et de l’imaginaire ; d'une part, les questions traditionnelles concernant le récit ont été reformulées, concernant notamment les limites entre film documentaire et cinéma de fiction. D’autre part, le récit s’est diversement reconfiguré dans des installations, multimédiatiques ou pas. À titre d’exemple, lorsque ces dernières mettent en scène des projections vidéo, le récit devient pluriel sous l’effet d’une spatialisation multiple du son, de l’image et du texte ; il déborde ainsi à la fois la linéarité cinématographique et l’expérience du spectateur d’une unité de temps et de lieu dans l’espace où il se trouve.

La théorie narrative provenant de la littérature doit donc prendre en compte aujourd’hui plus que jamais des questions propres à la production artistique visuelle, qu’elle soit liée ou pas à l'utilisation d’Internet ou à de nouvelles expériences immersives de l’image (installations, jeux vidéos…). En d’autres termes, elle doit d’une part considérer l'image, le texte et le son par rapport à l’espace physique de l’exposition ou par rapport aux possibilités de navigation (interactives ou non) sur le web ; elle doit d’autre part questionner les principes formalistes et structuralistes qui ont déterminé notre conception du récit dans la seconde moitié du XXe siècle, de Vladimir Propp à Paul Ricœur, Gérard Genette et Gilles Deleuze, en analysant par exemple les notions de personnage et d'intrigue, la relation entre déroulement et dénouement, ou encore la complémentarité entre temps raconté et temps du raconter. Devant la multitude de manifestations du récit dans les créations artistiques contemporaines, qui combinent images, textes et sons selon des stratégies très variées, demeure la question de savoir si leur émergence crée de nouvelles difficultés épistémologiques au delà de l’analyse formelle et esthétique des œuvres, ou si ces productions continuent à répondre aux problématiques suggérées originairement par les théories du récit élaborées au XXe siècle.  

La journée permettra plus particulièrement d’approfondir la réflexion sur les questions suivantes :

  • Sa théorisation étant originairement conçue par rapport à l’écriture et à la tradition orale, quels sont les formes, les figures et les enjeux contemporains du récit à l’ère d’Internet et de la numérisation des données visuelles et textuelles ?
  • Expérience du récit et récit de l’expérience : comment l’espace de l’exposition met-il à l’œuvre de nouvelles formes narratives au début du XXIe siècle, en combinant image, texte et son ? Peut-on encore opposer fiction et histoire dans la constitution de l’identité du sujet par le récit ?
  • Structures de l’installation et temporalité du récit : les dispositifs plastiques qui utilisent l’image fixe ou en mouvement ne racontent pas forcément une histoire, et leur sens s’établit selon une construction spatio-temporelle singulière (Pierre Huyghe, David Claerbout, Melik Ohanian, Laurent Grasso…). La notion de narration est-elle encore efficiente pour caractériser de telles œuvres qui ne sont pas déterminées par une durée linéaire et par les seuls effets de montage ?
  • Les oscillations entre la fiction et le réel se sont développées à partir de plusieurs domaines : le cinéma et la photographie, mais aussi l’anthropologie. Les stratégies de la narrativité auraient-elles un rôle dans cet effacement des frontières entre le réel et la fiction ?
  • Quels sont les enjeux actuels de l’utilisation du son dans des installations ayant une dynamique visuelle narrative ?

Cette journée d'étude sur le récit a pour but de réunir des chercheurs de divers domaines qui peuvent offrir un aperçu des questions actuelles liées à la narrativité dans leurs spécialités ou dans le dialogue entre différents champs disciplinaires.

Date : jeudi 5 Juin 2014 (8 ou 9 participants ; Maison de la recherche site Schuman)

Date limite pour l’envoi des propositions: 29 mars 2014 (cinq cents caractères maximum et jusqu’à 5 références bibliographiques)

Envoi des propositions à :

sudobal@gmail.com

et

jean.arnaud@univ-amu.fr

Date de réponse d’acceptation : 12 avril 2014