Questions de société
Nouveaux concours et mastérisation:

Nouveaux concours et mastérisation: "L'horizon universitaire s'assombrit", communiqué d'AutonomeSup du 18/01/10

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Nicole Chuisano - AutonomeSup)

[Voir aussi: Masterisation: communiqués et motions]

Communiqué de la fédération AUTONOMESUP du 18 JANVIER 2010 sur LES CONCOURS DE RECRUTEMENT ET LA MASTERISATION:

L'HORIZON UNIVERSITAIRE S'ASSOMBRIT

AutonomeSup a pris connaissance des nouveaux textes régissant les concours de recrutement des professeurs des enseignements primaires et secondaires.

Sil'équilibre des coefficients des épreuves est plus rassurant qu'onpouvait le craindre, l'architecture de ces concours et la nature decertaines épreuves appellent de sérieuses réserves. La volontéd'uniformisation (et d'économie), a limité à deux, dans toutes lesdisciplines, les épreuves d'admissibilité (écrit) comme d'admission(oral), contrairement aux engagements pris par le précédent Ministre del'Education Nationale. Résultat : alors que le but proclamé de la réforme est d'augmenter la qualification disciplinaire et professionnelle des futurs professeurs en passant d'un bac + 3 à un bac + 5, le contrôle des connaissances disciplinaires des candidats est affaibli !

- Certaines disciplines disparaissent, par exemple les languesdans le CAPES de lettres modernes ou dans le concours des professeursdes écoles (à l'heure où l'on fait l'Europe et où l'on commencel'enseignement des langues dès le primaire, on supprime l'épreuve delangue au concours des futurs maîtres du primaire !).

- Ou bien, pour conserver un contrôle sur plusieurs disciplines en réduisant le nombre des épreuves, on arrive à des absurdités ou à des épreuves soit monstrueuses soit réduites à des prétentions très limitées :ainsi, pour le concours des professeurs des écoles, une seule épreuveécrite devra associer le français, l'histoire, la géographie etl'instruction civique. Au CAPES de lettres classiques (français, latinet grec), une seule épreuve de 5 heures regroupe la traduction d'unpassage d'une des deux langues anciennes tiré d'un dossier de plusieurspages avec une question de littérature ou de civilisation et uneversion de l'autre langue ! Jusqu'ici, ce CAPES comprenait à l'écrit,une version de quatre heures dans chacune des deux langues anciennes :on pouvait donner un texte cohérent suffisamment étendu pour juger lacompétence des candidats. C'est donc le sérieux des épreuvesqui est mis en cause par la nouvelle organisation : le souhait affichéd'améliorer la formation des professeurs se traduit par la mise enplace de concours au rabais ! Et que dire de la secondeépreuve d'oral : on y associe une épreuve sur dossier et uneinterrogation sur « Agir en fonctionnaire de l'Etat et de façon éthiqueet responsable ». Ici encore, le temps de préparation de ces deuxépreuves en une (2 h.) semble insuffisant et, si dans cette associationbizarre de deux domaines totalement différents, on apprécie laréférence à la qualité de « fonctionnaire de l'Etat », on estperplexe sur les possibilités de quantifier les compétences « éthiqueset responsables » et très inquiet des risques de voir une telle épreuveservir de filtre idéologique pour imposer un « politiquement correct ».

Sur la mastérisation, nous avons déjà dénoncé une circulaire qui prétend imposer aux universités la quadrature du cercle. Concrètement, les universités ont le choix entre refuser d'adapter leurs masters à une circulaire inapplicable ouproposer des masters associant une initiation à la recherche à unepréparation à des concours de contenu disciplinaire fortement réduit endehors du cadre préconisé par la circulaire ministérielle (bref, violer la réforme pour pouvoir la mettre en oeuvre !).

Si l'on ajoute que, comme nous le craignions, l'application de la loi LRU conduit dans certaines universités à de nombreux abus de pouvoir du président et de son équipe(la situation est parfois si grave qu'elle fera bientôt l'objet d'unecommunication spécifique), on voit que l'horizon universitaires'assombrit.


Michel GAY, secrétaire général, migay@laposte.net 06 28 59 50 82

Jean-Louis CHARLET, président, charlet@mmsh.univ-aix.fr 06 71 95 92 56

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