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Normes, textes & pratiques en Asie du Sud

Normes, textes & pratiques en Asie du Sud

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Julie Rocton et Mathilde Bedel)

Séminaire « Jeunes Chercheurs » AJEI 2014

Appel à communications

 

Date : Samedi 29 Novembre 2014

 

Le séminaire annuel « Jeunes Chercheurs » de l’AJEI (Association Jeunes Études Indiennes) a pour objectifs la mise en relation de jeunes chercheurs travaillant sur l'Asie du Sud, qu'ils soient étudiants en master, doctorants ou post-doctorants, ainsi que la rencontre avec des chercheurs plus confirmés, autour de diverses thématiques. Cette année, pour la quatorzième édition, l'AJEI poursuit sa réflexion avec le thème « Normes, textes et pratiques en Asie du Sud », envisagé dans un cadre pluridisciplinaire, et qui pourra concerner à la fois les chercheurs s’intéressant à l’Asie du Sud contemporaine, et les spécialistes du monde indien « ancien ».

Ce séminaire propose d’étudier le lien entre la norme et la pratique, tout en questionnant le sens de ces notions, à partir de travaux de recherche spécifiques. Au cœur de ce lien, la question du texte est sous-jacente : la verbalisation permet notamment d’exprimer une norme sociale et de décrire des pratiques. Pris dans son sens linguistique, « suite de signes linguistiques constituant un écrit ou une œuvre », le texte peut être mis sous forme écrite et/ou orale. En Inde ancienne, et cela depuis l’époque védique, le texte est avant tout dit et entendu (le Veda fait partie de la śruti, soit l’ « audition »), à tel point qu’il existait une vraie défiance à l’égard de l’écriture, source de corruption de la parole véridique. Lié à la mise en forme de la parole divine, à la nécessité de fixer des lois ou des traités mais aussi à celle de reproduire des récits ou des poèmes dans le but de les transmettre aux générations futures, le texte, s’incarnant sous de multiples formes, peut être rattaché à la conservation du patrimoine culturel. Il peut ainsi être un moyen de consigner des normes afin de les cristalliser. La norme, en tant qu' « un état de choses apparaissant comme une règle aux yeux du corps social » impose alors un cadre de référence à suivre ou à transgresser et peut légitimer des pratiques. Mais la norme peut aussi prendre la forme de prescriptions orales personnalisées ou encore être transmise sans nécessairement passer par la verbalisation (mimétisme, gestuelle....).

Trois axes non-exclusifs et non-exhaustifs sont proposés ici, permettant d’examiner des problématiques spécifiques à des domaines et des terrains de recherche variés.

1/ De la conformité à la transgression de la norme

Le thème de ce premier axe se focalise sur le rapport entre la norme et ses pratiques. On pourra s’intéresser aux modes d’existences de normes (juridiques, esthétiques, linguistiques....) dans divers cadres (scolaire, artistique, institutionnel, politique...). Dans le champ de l’anthropologie historique et littéraire, des textes anciens et contemporains pourront être étudiés en tant que témoins de pratiques normatives. Il sera aussi envisageable d’examiner le lien entre des textes théoriques anciens et des textes ou discours contemporains. Il sera intéressant de comparer des normes avec des pratiques, afin d’analyser un éventuel décalage et ses conséquences (modification des lois, réinterprétation d’un texte, conflits....) ; les normes se modifiant, se juxtaposant, pouvant être rejetées ou bien intégrées dans le contexte colonial, puis « post-colonial ». Par ailleurs, l’accentuation de certaines pratiques peut refléter une volonté d’affirmer une identité nationale, locale, communautaire ou religieuse.

2/ Statut et formes du texte

La pratique de « mise en texte » en Asie du Sud a recours à une pluralité de formes et de supports (discours politiques, documents administratifs, littérature, sites internet, notations musicales et chorégraphiques, chansons...). Elle pourra être envisagée notamment sous l'angle de la réception par le public (lecteur ou auditeur) auquel elle s'adresse. En parallèle, concernant la diffusion du texte, on pourra se demander qui les élabore, dans quels contextes socio-historiques, mais encore qui finance son édition (patronage, subventions, auto-financement...). De plus, dans le cadre des études sur la culture matérielle, il sera possible de s'intéresser aux manuscrits et aux inscriptions ainsi qu'à leur numérisation, c'est-à-dire leur « dématérialisation ». Du point de vue littéraire, les questions d'intertextualité, de langue et de focalisation en tant que point de vue adopté par l'auteur pour conduire son récit, peuvent se rapporter directement aux interrogations identitaires de l'auteur indien, ou issu de la diaspora indienne. Enfin, le texte peut aussi être, par le biais de la littérature de voyage par exemple, au centre d’un « regard inversé » entre le monde indien et le monde « occidental ».

3/ La théorisation scientifique et ses méthodes

Le chercheur aura la possibilité de s’interroger sur l’utilisation de concepts théoriques au sein de son travail de recherche, sur la production d’un nouvel appareil conceptuel. Il pourra également s’interroger sur l’utilisation et l’éventuelle remise en questions de postulats, cette dernière créant ainsi un décalage par rapport à la « norme scientifique » antérieure. Est-ce que la construction d’un modèle à partir d’un cas d’étude singulier peut être pertinente dans d’autres contextes ? Peut-on emprunter des concepts théoriques à d'autres disciplines ? Il sera possible de questionner l’influence des travaux scientifiques et de l’édition de textes au-delà des sentiers battus de la recherche, par exemple sur les individus du terrain d’enquête. Le chercheur pourra également faire part de ses réflexions sur le statut du chercheur, lui-même praticien, et sur les enjeux de la « participation observante ». Les réflexions sur le processus de « mise en texte » dans le cadre de la recherche (écriture d’un mémoire, de la thèse, d’articles scientifiques, transcription d’entretiens, journal de terrain, conférences...), mais aussi sur la problématique « hybridation culturelle » du texte traduit, pourront faire l’objet de discussions heuristiques.

Modalités

Les propositions de communication devront être adressées avant le vendredi 17 octobre inclus, à l’adresse suivante: seminaire@ajei.org.

Outre un résumé d’une page maximum, elles devront comporter un titre et les informations suivantes concernant l’auteur-e : coordonnées complètes, discipline, affiliation, sujet et nom du directeur de recherche, niveau d’étude. Après décision du comité d’organisation, il sera demandé aux auteur-e-s retenu-e-s de produire, avant le lundi 10 novembre inclus, un texte de 20 000 signes maximum, destiné aux discutant-e-s de chaque session, et qui pourra par la suite être mis en ligne sur le site de l’AJEI (www.ajei.org)."

  • Responsable :
    AJEI
  • Adresse :
    Université Aix-Marseille