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Normes linguistiques et textuelles: émergence, variations, conflits

Normes linguistiques et textuelles: émergence, variations, conflits

Publié le par Emilien Sermier (Source : Lucile Gaudin-Bordes)

Normes linguistiques et textuelles : émergence, variations, conflits

Appel à communications

Colloque international organisé par l'équipe SéLeDis (sémantique lexicale et discursive)

de l'EA 2649 BABEL

 

Université de Toulon les 26 et 27 Mars 2015

 

« La norme ne peut être pensée qu'historiquement,
en rapport avec les processus qui la mettent en œuvre » (Macherey 2009 : 91)

 

      Les réflexions sur les normes linguistiques n'ont pas manqué ces dernières années, qu’il s’agisse des régularités d’usages susceptibles de faire l'objet d'une description (norme « objective »), des normes prescriptives de « bons usages » langagiers, ou de la norme comme cadre de perception des usages majoritaires/minoritaires, prescrits/proscrits (Branca-Rosoff & Ramognino 2007). On trouvera dans la bibliographie qui suit cet appel quelques références, sans prétention aucune à l'exhaustivité. Cette notion à la fois nécessaire et controversée  repose sur le paradoxe qui consiste pour les usagers d'une langue à objectiver (individuellement et/ou collectivement) c'est-à-dire à considérer comme un donné (certes historique mais souvent déshistoricisé), des usages ou des prescriptions/ sélections/valorisations socialement construites (Kaufmann 2002).

Pour mieux saisir la nature et les implications de ce paradoxe, nous proposons d'axer les contributions sur des situations où l’on peut observer la coexistence de normes différentes dans un même espace social (aussi bien dans les productions d'un locuteur donné que dans les variations entre les locuteurs). Nous souhaiterions centrer les travaux sur les réactions des locuteurs face à l'émergence d'une nouvelle norme, que cette émergence soit « spontanée » (résultant de l'évolution d'une langue dans une société donnée) ou émane d'une volonté revendiquée  (institutionnelle, militante, artistique etc.) :

  • quand et pourquoi les locuteurs modifient-ils consciemment leurs façons de parler ou d'écrire, apportent-ils une contribution originale, ou résistent-ils à la norme émergente ?
  • comment sont-ils amenés soit à choisir soit à faire coexister des normes différentes en fonction de leurs stratégies, de leurs positionnements ou de leurs buts communicatifs ?
  • comment explicitent-ils le cas échéant leurs préférences ou expriment-ils  leur perplexité ?

 

Compte-tenu des orientations de l'équipe SéLeDis, les contributions souhaitées pourront porter sur la sémantique lexicale, la terminologie, la textualité ou la prosodie, selon une approche synchronique et/ou diachronique. Nous proposons ci après quelques orientations spécifiques relatives à ces quatre domaines. Seront privilégiées les contributions qui articuleront les réflexions théoriques et des analyses de corpus ou des études de cas.

 

Sémantique lexicale

 

Pour un même référent, le paradigme désignationnel (Mortureux) disponible propose généralement des variantes diastratiques, diatopiques, diaphasiques, mais aussi, dans certains cas, idéologiques, qui coexistent en synchronie.

Les contributions pourront envisager les questions suivantes :

  • quels sont les processus par lesquels les locuteurs éliminent tel ou tel lexème, le relèguent dans des emplois spécialisés, ou au contraire en promeuvent l'emploi ?  Peut-on évaluer la part des raisons internes à la langue (changements morphologiques notamment) et celle des facteurs historiques et sociaux ?
  • comment se  diffusent les néologismes de forme ou de sens ? Peut-on appréhender notamment le rôle joué par les médias et par les nouveaux supports (Internet, téléphones « intelligents ») accueillant  les blogs, textos, tweets et autres SMS ?
  • quel rôle jouent les instances normatives (dictionnaires, académies, commissions, institution scolaire) dans ces conflits de désignations ?
  • comment les variations  sont-elles prises en charge par les locuteurs (présence ou absence de gloses, recours à des autorités, etc.) ?

 

On privilégiera pour traiter ces questions des analyses de corpus mettant en évidence la coexistence ou le conflit entre plusieurs désignations et permettant d'éclairer les connotations attachées à tel ou tel lexème et les débats que suscite son emploi. Des travaux sur le renouvellement des clichés et de la phraséologie seront les bienvenus et l'on appréciera que les contributions incluent une réflexion méthodologique sur le traitement des observables.

 

Terminologie

 

Que l’on s’intéresse à l’émergence (spontanée) de termes ou au volontarisme linguistique en matière de terminologie, la question des normes reste centrale. En dépit d’une aspiration à l’universalité des concepts, on observe  des divergences en fonction des pratiques et des points de vue : conflits entre terminologie des experts et  terminologie des usagers,  choix discordants de catégorisation des concepts en fonction du niveau de spécialisation des textes ou des objectifs en matière d’organisation des connaissances, etc. Une norme terminologique peut rejeter un terme pourtant productif dans le discours des usagers, mais dont le contenu sémantique serait encore insuffisamment stable. La définition terminologique doit être en accord avec l’interprétation des experts relative aux domaines modélisés mais s'expose à entrer en conflit avec « l’usage ».

 Outre une description de ces phénomènes, les propositions pourront analyser les tentatives (opérantes ou vaines) de résolution de ces conflits de normes.

 

Textualité 

 

Au niveau textuel, on pourra se demander non seulement comment le texte se positionne par rapport aux normes langagières et discursives dans lesquelles il s’inscrit (cas de tension entre différentes logiques textuelles, concurrence par exemple entre l'intégration syntaxique et la dynamique informationnelle…) mais aussi comment et dans quelle mesure le texte est susceptible de construire sa propre norme d’interprétation (sèmes afférents, lexèmes polysémiques, travail des figures du discours…).

 Le rapport du texte à la norme pourra également être abordé sous l’angle des imaginaires langagiers et retracer la fortune de faits textuels précis fonctionnant comme des “marqueurs” de norme par rapport à un moment particulier de la langue (potentiel normatif de la périphrase précieuse, morphèmes temporels et modaux, enchâssements syntaxiques, formes du discours représenté…).

On pourra envisager de ce point de vue la question de la traduction, soit que l’on s’intéresse aux difficultés de prise en charge, dans la langue d’arrivée, de la norme « singulière » du texte source, soit que l’on s’attache à comparer les différentes traductions d’un texte classique en diachronie, révélatrices de la double évolution des canons de traduction d’une part, des imaginaires langagiers d’autre part.

 

Prosodie 

 

Nous proposons d'aborder  les conditions qui favorisent les innovations prosodiques et l'étude descriptive de ces phénomènes à partir de l'analyse acoustique et/ou perceptive. L'apparition de nouveaux patrons mélodiques peut être expliquée par  différents phénomènes dérivés du contact entre deux langues ou dialectes. Au sein d'une variété régionale, le changement commence souvent par le niveau segmental, dont des réalisations phonétiques particulières peuvent entraîner une intonation autre que celle de la norme nationale. Les propositions pourront analyser ces situations d'émergence linguistique. Elles pourront porter également sur la façon dont se construisent et évoluent les jugements de la communauté linguistique sur des patrons intonatifs considérés comme prestigieux ou au contraire fortement stigmatisés.

Informations complémentaires

 

Comité d'organisation :

 

Émilie Devriendt, Beatriz Hernández Díaz, Lucile Gaudin-Bordes, Olivier Gouirand, Hélène Ledouble, Michèle Monte, Richard Trim, Axelle Vatrican

 

Comité scientifique :

 

Claire Badiou-Monferran (Université de Lorraine, France)

 María Teresa Cabré (Universitat Pompeu Fabra, Barcelona, Espagne)

 Danielle Candel (Université Paris-Diderot, France)

Rute Costa (Universidade Nova, Lisboa, Portugal)

Émilie Devriendt (Université de Toulon, France)  

Javier E. Díaz Vera (Universidad de Castilla-La Mancha, Espagne)

Diana Lewis (Aix-Marseille Université, France)

Douglas Kibbee (University of Illinois, USA)

Josefa Dorta Luis (Universidad de La Laguna, Espagne)

Michèle Monte (Université de Toulon, France)  

Marie-Anne Paveau (Université Paris 13, France)

Gilles Philippe (Université de Lausanne, Suisse)

François Rastier (CNRS, France)

Antonio Romano (Università di Torino, Italie)

Gilles Siouffi (Université de Paris-Sorbonne, France)

Agnès Steuckardt (Université de Montpellier 3, France)

Richard Trim (Université de Toulon, France)  

 

Langues du colloque  : français, anglais et espagnol

Voir ci-dessous pour l'appel en anglais et en espagnol

 

Format des propositions : entre 1500 et 3000 signes, incluant une courte bibliographie. Les coordonnées individuelles (nom, appartenance institutionnelle, statut) seront indiquées sur une page à part.

Envoi des propositions à emiliePOINTdevriendtATuniv-tln.fr et ledoubleATuniv-tln.fr

 

Date limite d'envoi des propositions : 15 septembre 2014

Avis sur les propositions : 30 octobre 2014

Dates du colloque : 26-27 mars 2015

Lieu du colloque : Université de Toulon, campus de La Garde, UFR de Lettres et sciences humaines, av. de l'Université, 83957 La Garde cedex

 

Une sélection des communications fera l'objet d'une publication ultérieure évaluée selon les normes scientifiques en vigueur.

Bibliographie indicative

 

Beal Joan C., Carmela Nocera & Massimo Sturiale (eds). (2008) Perspectives  on Prescriptivism. Bern: Peter Lang.

Bouchard Pierre & Cormier Monique C. (dir.) (2002) La représentation de la norme dans les pratiques terminologiques et lexicographiques, Office de la langue française, Québec, p. 93-105

Branca-Rosoff Sonia & Ramognino Nicole (dir.) (2007) Les normes pratiques. Langage et société n°119.

Candel Danielle (2005) « La terminologie entre science et discours ? Remarques sur la terminologie institutionnelle », Linx [En ligne], 52 | 2005, mis en ligne le 01 juillet 2011, URL : http://linx.revues.org/196 ; DOI : 10.4000/linx.196

Cahiers de praxématique (2005) n°44, Détrie Catherine & Neveu Franck (dir.)  L'idiolecte. Du singulier dans le langage, consultable sur http://praxematique.revues.org/462

François Jacques (dir.) (2001)  Théories contemporaines du changement sémantique, Mémoires de la société de linguistique de Paris, Leuven :  Peeters, nouv. série t. 9.

Geeraerts Dirk (1986) Theories of Lexical Semantics. Cambridge University Press.

Kaufmann Laurence (2002) « L'opinion publique ou la sémantique de la normalité », Langage et société n° 100 : 49-79.

Le Français moderne (1982),  vol. L, n° 1 (« La norme, concept sociolinguistique »).

Le Français moderne (2008), vol. LXXVI, n° 1 (« Nouveaux regards sur le purisme »).

Macherey Pierre (2009) De Canguilhem à Foucault. La force des normes. Paris : La Fabrique.

Milroy James & Lesley Milroy. (1999, 3e éd.) Authority in Language. Investigating  Standard English. Abingdon & New York: Routledge.

Mortureux Marie-Françoise (1993)  « Paradigmes désignationnels », Semen n° 8 : 121-141.

Paveau Marie-Anne & Rosier Laurence (2008) La langue française. Passions et polémiques. Paris : Vuibert.

Philippe Gilles (2013) Le rêve du style parfait, Paris, Presses Universitaires de France

Piat Julien (2006) « Vers une stylistique des imaginaires langagiers », Corpus [En ligne], 5 | 2006, mis en ligne le 01 juin 2007, consulté le 07 avril 2014. URL : http://corpus.revues.org/441

Rastier François (2011). La Mesure et le Grain. Sémantique de corpus, Paris : Honoré Champion, coll. “Lettres numériques”, n°12.

Romano Antonio, Contini Michel, Lai Jean-Pierre, Rilliard Albert (2011) « Distancias prosódicas entre variedades románicas en el marco del proyecto AMPER », Revista Internacional de Lingüística Iberoamericana 17, 1 : 13-25.

Siouffi Gilles et Steuckardt Agnès (dir.), (2007), Les linguistes et la norme, Berne : Peter Lang.

 Trim Richard (2007) Metaphor Networks. The Comparative Evolution of Figurative Language. Palgrave  Macmillan.

 


Linguistic and textual norms : emergence, variations, conflicts

Call for papers

International symposium organised by research team SéLeDis (Sémantique Lexicale et Discursive), BABEL Laboratory, Toulon University

 

Toulon University, 26 and 27 March 2015

 

« Norms can only be conceived historically, together with the processes by which they are implemented »

(Macherey 2009 : 91)

 

There has been much research on linguistic norms in recent years, whether considered as describable usage patterns (‘objective norms’), prescriptive norms of ‘correct language usage’ or a framework for the perception of majority/minority and prescribed/proscribed uses (Branca-Rosoff & Ramognino 2007); a few references, which are not meant to be comprehensive, are found in the bibliographical section below. The necessary but also controversial concept of norm rests on the following paradox: speakers of a language - individually and/or collectively - objectivise the uses or socially constructed rules/selections/valuations, i.e. they take it for a historical fact albeit in a way that is often dehistoricised (Kaufmann 2002).

To better understand the nature and implications of this paradox, we suggest that contributions be geared towards situations in which a coexistence of different norms can be observed within the same social space, for a given speaker’s production or between speakers. We would like papers to be centered on the reactions of speakers to a new emerging norm, be it ‘spontaneous’ (resulting from the evolution of a language within a given society) or an expressed will (stemming from institutions, movements or the arts):

  • when and why do speakers knowingly change the way they speak or write and is that an original contribution or do they reject the emerging norm ?
  • what makes them choose between norms or let them coexist, according to their strategies, communication objectives and how they position themselves ?
  • if necessary, how do they justify their preferences or express their doubts?

 

On the basis of our team’s areas of research, contributions are expected to be in lexical semantics, terminology, textuality or prosody, from a synchronic and/or diachronic perspective. Here are a few suggestions for specific directions within aforesaid domains. Preference will be given to contributions linking theory and corpus analyses or case studies.

 

Lexical semantics

 

For any same referent, the available designational paradigm (Mortureux) generally offers diastratic, diatopic, diaphasic and also – in some instances - ideological variants which coexist in synchrony.

The following questions may be of interest to contributors:

  • what are the processes by which speakers eliminate any particular lexeme, confine it to specific use or rather, promote its use ? Can one assess the respective share of language-internal explanations (including morphological changes) and historical as well as social factors ?
  • how are neologisms either in their form or content being circulated ?Among other things, can the role played by the media (including telecommunications such as the Internet, ‘smart’ phones) that host blogs, text messages and tweets be comprehended ?

 

  • what is the role played by normative bodies such as academies, commissions, school and dictionaries when terms conflict ?
  • how are variations dealt with by speakers (presence or absence of glosses, dependence on authorities, etc.) ?

 

To address these questions, corpus analysis will be the preferred method, by identifying the coexistence or conflict between designations and by highlighting connotations attached to any particular lexeme and the debates arising from its use. Work on the renewal of clichés and phraseology are welcome. Contributions that analyse the methodological aspects of observable data will be appreciated.

 

Terminology

 

The issue of norms is a key factor, whether one is interested in the (spontaneous) emergence of terms or language policies for terminology. Despite the trend to establishing the universality of concepts, differences can be observed, depending on practices and viewpoints: disagreement between expert and user terminology, conflicting choices in categorizing concepts according to the level of text specialisation and aims of knowledge organisation etc. A terminological norm may reject a term which is nevertheless productive in user discourse but whose semantic content is not deemed to be stable enough. The terminological definition must be consistent with experts’ interpretation of model domains but exposes itself to conflict with ‘use’.

In addition to the description of these phenomena, proposals could analyse the successful or not so successful attempts at resolving such norm conflicts.

 

Textuality

 

At the textual level, not only may one think of how the text stands compared to the language and discursive norms into which it falls (cases of tension between different approaches to textual coherence, competition for instance between syntactic integration and informational dynamics…) but also how and to what extent the text can construct its own interpretative norm (afferent semes, polysemic lexemes, figures of speech at work…)

How the text relates to the norm can also be dealt with through imaginary features of language and trace the fate of specific textual facts acting as norm ‘markers’ at a particular point in language (normative potential of periphrases in baroque literature, morphemes of time and modality, syntactic embedding, forms of represented speech…)

In this respect, the question of translation can be considered, either out of interest for difficulties in dealing with the singular norm of the source text in the target language or by attempting to diachronically compare different translations of the same standard historical text, the latter revealing a two-fold evolution in the canons of translation as well as in the imaginaries of language.

 

Prosody

 

Useful studies in this area would be those concerning the conditions which contribute to prosodic innovation and the descriptive study of these phenomena using acoustic and/or perceptive analysis. The appearance of new melodic patterns can be explained by various facts related to the contact between two languages or dialects. Within a regional variety, change often starts at the segmental level where particular phonetic realisations can cause intonation to depart from the national norm. Contributors may be interested in such situations of linguistic emergence. They may also address the way in which the language community assesses intonation patterns that are prestigious or on the contrary strongly stigmatized and how such assessments are formed and evolve.

Additional Information

 

Organizing Committee:

 

Émilie Devriendt, Beatriz Hernandez Díaz, Lucile Gaudin-Bordes, Olivier Gouirand, Hélène Ledouble, Michèle Monte, Richard Trim, Axelle Vatrican

 

Scientific Committee:

 

Claire Badiou-Monferran (Université de Lorraine, France)

 María Teresa Cabré (Universitat Pompeu Fabra, Barcelona, Spain)

 Danielle Candel (Université Paris-Diderot, France)

Rute Costa (Universidade Nova, Lisboa, Portugal)

Émilie Devriendt (Université de Toulon, France)  

Javier E. Díaz Vera (Universidad de Castilla-La Mancha, Spain)

Diana Lewis (Aix-Marseille Université, France)

Douglas Kibbee (University of Illinois, USA)

Josefa Dorta Luis (Universidad de La Laguna, Spain)

Michèle Monte (Université de Toulon, France)  

Marie-Anne Paveau (Université Paris 13, France)

Gilles Philippe (Université de Lausanne, Switzerland)

François Rastier (CNRS, France)

Antonio Romano (Università di Torino, Italy)

Gilles Siouffi (Université de Paris-Sorbonne, France)

Agnès Steuckardt (Université de Montpellier 3, France)

Richard Trim (Université de Toulon, France)  

 

Languages of the symposium: French, English and Spanish

 

Format of papers: between 1500 and 3000 signs, including a short bibliography. Personal information (name, affiliation, status) should be presented on a separate page.

Submissions are to be sent to emilieDOTdevriendtATuniv-tln.fr and ledoubleATuniv-tln.fr

 

Deadline for submissions: 15 September 2014

Notification of acceptance: 30 October 2014

Date of symposium: 26-27 March 2015

Place: Université de Toulon, Campus de La Garde, UFR de Lettres et sciences humaines, av. de l'Université, 83957 La Garde cedex

 

A selection of papers will be published at a later date, following standard reviewing procedures.

 


Normas lingüísticas y textuales: emergencia, variaciones, conflictos

Primera circular

Coloquio internacional organizado por el equipo SéLeDis (sémantique lexicale et discursive) del Laboratorio BABEL, Universidad de Toulon

 

Universidad de Toulon, 26 y 27 de marzo de 2015

 

“La norma solo puede ser concebida históricamente,
en relación con los procesos que la ponen en marcha” (Macherey 2009: 91)

 

No han faltado, en los últimos años, reflexiones sobre las normas lingüísticas habiendo sido consideradas, bien como patrones de uso susceptibles de ser descritos (“norma objetiva”), como normas prescriptivas de “buenos usos” de la lengua, o bien como marco de referencia para la percepción de los usos mayoritarios/minoritarios, prescritos/proscritos (Branca-Rosoff & Ramognino 2007). En la bibliografía final se incluyen algunos trabajos dedicados al tema, sin que se trate de una lista exhaustiva. El concepto de norma, necesario y controvertido a la vez, se fundamenta en la paradoja según la cual los usuarios de una lengua tienden a objetivar (de manera individual y/o colectiva), es decir, a considerar como un hecho dado (histórico aunque muchas veces deshistorizado) los usos o las prescripciones/selecciones/valoraciones construidas socialmente (Kaufmann 2002).

Para comprender mejor la naturaleza y las implicaciones de esta paradoja, proponemos orientar las contribuciones hacia situaciones en las que se pueda observar la coexistencia de normas diferentes en un mismo espacio social (tanto en las producciones de un hablante dado como en las variaciones entre distintos hablantes). Nos inclinaremos hacia aquellos trabajos que se centren en las reacciones de los hablantes frente a la emergencia de una nueva norma, ya sea “espontánea” (como resultado de la evolución de una lengua en una sociedad determinada) o fruto de una voluntad declarada (institucional, militante, artística, etc.):

  • ¿cuándo y por qué los hablantes modifican conscientemente su manera de hablar o de escribir?, ¿hacen una aportación original?, ¿se resisten a la norma emergente?
  • ¿cómo llegan a elegir entre diferentes normas o a hacer que coexistan en función de sus estrategias, de sus posicionamientos o de sus intereses comunicativos?
  • ¿cómo manifiestan sus preferencias –si las hubiere– o expresan su perplejidad?

 

Teniendo en cuenta las líneas de investigación del equipo SéLeDis, las contribuciones podrán adscribirse al campo de la semántica léxica, la terminología, la textualidad o la prosodia, desde una perspectiva sincrónica y/o diacrónica. A continuación proponemos algunas líneas de trabajo dentro de cada dominio. Daremos prioridad a aquellas aportaciones que pongan en relación las reflexiones teóricas con el análisis de corpus o el estudio de casos.

 

Semántica léxica

 

Para un mismo referente, el paradigma designacional (Mortureux) disponible propone generalmente variantes diastráticas, diatópicas, diafásicas, pero también, en algunos casos, ideológicas, que coexisten en la sincronía.

Las contribuciones en este campo podrán dar respuesta a los siguientes interrogantes:

  • ¿cuáles son los procesos mediante los cuales los hablantes descartan un lexema en particular, lo relegan a un uso especializado o, al contrario, promueven su empleo? ¿Podemos discernir entre las razones internas a la lengua (sobre todo en los cambios morfológicos) y los factores históricos y sociales?
  • ¿cómo se difunden los neologismos de forma o de sentido? ¿Se puede dar cuenta, entre otros, del papel de los medios de comunicación y de los nuevos soportes (Internet, teléfonos “inteligentes”) a través de los blogs, mensajes de texto, tweets y otros SMS?
  • ¿qué papel juegan las instancias normativas (diccionarios, academias, comisiones, institución escolar) en estos conflictos de designación?
  • ¿de qué manera son tratadas las variaciones (presencia o ausencia de glosa, recurso a las autoridades, etc.)?

 

Para abordar estas cuestiones, se preferirá la metodología del análisis de corpus a fin de demostrar la coexistencia o el conflicto entre diversas designaciones y de esclarecer las connotaciones vinculadas a un lexema determinado así como los debates que su empleo pueda suscitar. Aceptaremos trabajos sobre la renovación de clichés y de la fraseología, valorando especialmente aquellas contribuciones que incluyan una reflexión metodológica sobre el tratamiento de los datos observables.

 

Terminología

 

En relación con la terminología, tanto si nos interesamos por la emergencia (espontánea) de términos como por el voluntarismo lingüístico, la cuestión de las normas constituye el eje central. A pesar de la aspiración a la universalidad de los conceptos, se observan divergencias en función de las prácticas y de los puntos de vista adoptados: conflictos entre terminología especializada y terminología usual, disparidad en la categorización de los conceptos en función del nivel de especialización de los textos o de los objetivos en la organización del conocimiento, etc. Una norma terminológica puede rechazar un término –productivo, no obstante, en la práctica discursiva–, cuyo contenido semántico no sea lo suficientemente estable. La definición terminológica debe ser congruente con la interpretación que hacen los especialistas de los dominios modelizados pero se expone, asimismo, a entrar en conflicto con el “uso”.

Además de la descripción de estos fenómenos, podrán analizarse los intentos de resolución (con o sin resultado) de tales conflictos de normas.

 

 

                  Textualidad

 

En el nivel textual, podría abordarse no solo la cuestión de cómo el texto se posiciona frente a las normas lingüísticas y discursivas en las que se inscribe (casos de tensión entre diferentes lógicas textuales, oposición –por ejemplo– entre la integración sintáctica y la dinámica informacional…), sino también de cómo y en qué medida el texto es susceptible de construir su propia norma de interpretación (semas aferentes, lexemas polisémicos, labor de las figuras del discurso…).

La relación del texto con la norma podrá tratarse a través de los imaginarios lingüísticos y podrá dar cuenta del porvenir de hechos textuales concretos que funcionan como “marcadores” de norma en un momento particular de la lengua (potencial normativo de la perífrasis preciosista, morfemas temporales y modales, incrustamientos sintácticos, formas del discurso representado…).

Desde esta perspectiva podrá considerarse la cuestión de la traducción, ya sea en relación con las dificultades que aparecen al transferir, a la lengua meta, la norma “singular” del texto de partida, ya sea con el propósito de comparar en la diacronía las diferentes traducciones de un texto clásico, reveladoras de una doble evolución: la de los cánones de traducción, por una parte, y la de los imaginarios lingüísticos, por otra.

 

 

                  Prosodia

                 

En este ámbito proponemos el estudio de las condiciones que favorecen las innovaciones prosódicas así como la descripción de la variación a partir del análisis acústico y/o perceptivo. La aparición de nuevos patrones melódicos puede explicarse a través de diferentes fenómenos derivados del contacto entre dos lenguas o dialectos. Dentro de una misma variedad regional, el cambio comienza muchas veces por el nivel segmental, con realizaciones fonéticas particulares que pueden originar una entonación distinta a la de la norma nacional. Los trabajos podrán centrarse en el análisis de situaciones de emergencia lingüística o, si se quiere, en la manera en que se construyen y evolucionan los juicios de valor de la comunidad lingüística en relación con patrones entonativos considerados como prestigiosos o, al contrario, fuertemente estigmatizados.

 

 

Información complementaria

 

Comité organizador:

 

Émilie Devriendt, Beatriz Hernández Díaz, Lucile Gaudin-Bordes, Olivier Gouirand, Hélène Ledouble, Michèle Monte, Richard Trim, Axelle Vatrican

 

Comité científico :

 

Claire Badiou-Monferran (Université de Lorraine, Francia)

 María Teresa Cabré (Universitat Pompeu Fabra, España) 

Danielle Candel (Université Paris-Diderot, Francia)

Rute Costa (Universidade Nova, Lisboa, Portugal)

Émilie Devriendt (Université de Toulon, Francia)  

Javier E. Díaz Vera (Universidad de Castilla-La Mancha, España)

 Diana Lewis (Aix-Marseille Université, Francia)

Douglas Kibbee (University of Illinois, USA)

Josefa Dorta Luis (Universidad de La Laguna, España)

Michèle Monte (Université de Toulon, Francia)

Marie-Anne Paveau (Université Paris 13, Francia)

Gilles Philippe (Université de Lausanne, Suiza)

François Rastier (CNRS, Francia)

Antonio Romano (Università di Torino, Italia)

Gilles Siouffi (Université de Paris-Sorbonne, Francia)

Agnès Steuckardt (Université de Montpellier 3, Francia)

Richard Trim (Université de Toulon, Francia)

 

Lenguas del coloquio: francés, inglés y español

 

Formato de los resúmenes: entre 1500 y 3000 caracteres, incluyendo una breve bibliografía. Los datos personales (nombre, institución, situación académica) se indicarán en una página aparte.

Envío de resúmenes a emiliePOINTdevriendtATuniv-tln.fr y ledoubleATuniv-tln.fr

 

Fecha límite para el envío de resúmenes: 15 de septiembre de 2014

Comunicación de la aceptación: 30 de octubre de 2014

Fechas del coloquio: 26-27 de marzo de 2015

Lugar de celebración: Université de Toulon, Campus de La Garde, UFR de Lettres et sciences humaines, Av. de l'Université, 83957 La Garde cedex

 

Una selección de comunicaciones será publicada posteriormente según la normativa científica vigente.

  • Adresse :
    Université de Toulon