Essai
Nouvelle parution
N. Piégay-Gros, L'Érudition imaginaire

N. Piégay-Gros, L'Érudition imaginaire

Publié le par Florian Pennanech

Compte rendu publié dans Acta fabula : "Trésor et enfer de la bibliothèque de Babel" par Odile Gannier.

NathaliePiégay-Gros

L'Érudition imaginaire

Genève : Droz, coll. "Titre courant", 2009.

208 p.

  • ISBN-13 : 978-2-600-00539-5
  • Prix : 18,90 €

Présentation de l'éditeur :

Le discrédit qui pèse surl'érudition depuis les Lumières et la sentence rendue à son encontrepar la théorie et la critique littéraires au XIXe siècle n'ont pasoccasionné, tant s'en faut, l'éreintement de la notion. Détournée deses fins de connaissance, dégagée de l'établissement d'un savoirfiable, l'érudition s'en fut hanter la conscience des écrivains,Flaubert en tête. Michel Foucault aura été l'un des premiers à noterl'empire qui s'ensuivit de la fiction sur le savoir et la mémoire.Ainsi promue affaire d'imagination, l'érudition s'implante dans leroman, qui représente des démarches savantes, des enquêtes critiques :Aragon, Borges, Nabokov, Queneau, Simon, Pinget, Perec, Roubaud,Quignard, Yourcenar s'en emparent. L'érudit que donnent à voir leursrécits est moins qu'un savant qu'un fou ayant le goût de l'archive, unexcentrique esseulé dans une bibliothèque ou formidable ou fabuleuse,un mélancolique égaré dans un monde qu'écrase une mémoire impuissante.De ce fond aride, l'érudition imaginaire tire, elle, une étonnantefécondité : elle invente des dispositifs insolites, elle débauche lalangue et le lexique, elle modifie la conduite du récit ens'appropriant les méthodes érudites. Critiqué, déstabilisé, maisréenchanté, le savoir devient objet de fabulation. Il livre alors despersonnages supposés, des histoires fictives, des sources apocryphes.Ce faisant, il signe la suprématie du roman sur les autres formes derécit, en le rendant capable de s'accaparer tous les discours, ycompris le discours critique.