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Appels à contributions
Mythe et

Mythe et "effet de vie" littéraire

Publié le par Alexandre Gefen (Source : François GUIYOBA)

APPEL À CONTRIBUTION POUR COLLOQUE

Thème : MYTHE ET « EFFET DE VIE » LITTÉRAIRE

Organisateur : Cercle de Littérature Comparée (CERLICO) de l'Université de Yaoundé I
en partenariat avec l'équipe de recherche Littérature et Spiritualité
de l'Université de Metz(Centre Ecritures)

Date : 7-8-9 décembre 2006

Lieu : Université de Yaoundé I

Argumentaire :
Les neurosciences et les sciences cognitives ont prouvé le siècle dernier qu'une mal mesure de l'homme avait établi une fausse hiérarchie entre les humains et il est reconnu aujourd'hui que tout homme fonctionne naturellement de la même manière dans toutes les situations de création et de réception des idées et des formes.Dès lors, domaine privilégié de la création et de la réception des idées et des formes, la littérature est depuis longtemps déjà perçue comme un art dont l'universalité ne suscite plus aucun doute.

La noble ambition de la littérature comparée perçue comme une comparaison méthodique et différentielle de plusieurs textes distants ou non dans le temps et dans l'espace, est de mettre sur pied une critique transcendantale dont les méthodes autonomes et spécifiques permettraient de rendre compte des qualia artistico-littéraires communes à tous les peuples de la planète. La littérature comparée deviendrait ainsi la discipline des disciplines parce qu'elle mettrait ses recherches et ses découvertes au service d'un dialogue entre toutes les cultures humaines. À cet égard l'ouvrage du professeur Marc-Mathieu Münch de l'Université de Metz en France, L'effet de vie ou le singulier de l'art littéraire, ouvrage qui fait suite à un autre intitulé Le pluriel du beau, engage, à notre avis, une très intéressante réflexion dans le sens de l'établissement des constantes ou invariants que l'on peut retrouver dans toutes les littératures de la planète, constantes ou invariants aussi bien pour l'auteur que pour le lecteur. Pour Marc Mathieu Munch en effet,
Une très longue recherche dans les arts poétiques écrits par les plus grands auteurs de notre planète révèle l'existence de quatre invariants qui se trouvent effectivement sous les choix particuliers. Le premier, qui subsume les trois autres, affirme qu'une oeuvre littéraire est réussie lorsqu'elle est capable de créer un effet de vie dans la psyché du récepteur. Cet effet n'implique évidemment pas une image ressemblante du référent (choix à vrai dire assez spécial) mais la création d'un système d'échos se répercutant sur toutes les facettes de l'esprit et créant un effet de plénitude très caractéristique. Il implique un fonctionnement plus qu'une essence et il exige une science humaine qui ne sépare pas l'oeuvre objective du sujet qui la crée ni u sujet qui la reçoit.
Les trois autres invariants indiquent les moyens nécessaires : le concret des mots, la cohérence et le jeu pour créer des formes. L'oeuvre littéraire réussie est donc celle qui crée, avec la collaboration du lecteur-spectateur, un effet de vie par le jeu cohérent des mots.

Le Cercle de Littérature Comparée (CERLICO) de l'Université de Yaoundé I, en partenariat avec l'équipe Littérature et Spiritualité de l'Université de Metz, se propose de poursuivre cette réflexion sur l'esthétique des esthétiques littéraires autour du thème Mythe et « effet de vie » littéraire.
Pour le CERLICO de Yaoundé et pour Littérature et Spiritualité, le mythe peut être considéré comme socle primitif de l'effet de vie littéraire. L'on sait en effet que chez tous les peuples du monde, la pensée mythique a été souvent relayée par la littérature, que celle-ci soit orale ou écrite. Bien que la définition de la notion de mythe soit assez floue en littérature, dans la mesure où le terme peut être convoqué par toutes les sciences humaines, la littérature comparée qui se veut une quête de la littérature universelle, peut se limiter à cette définition très générale et très psychologique de Roger Caillois quant au contenu du mythe : « le mythe est une puissance d'investissement de la sensibilité ». Du point de vue de la forme, le mythe se présente très souvent comme un récit dont la composition et les personnages sont spécifiques. Le mythe stricto sensu, le mythe littéraire et le mythe littérarisé peuvent ainsi intéresser le comparatiste qui cherche les schèmes les plus constants de la nature humaine.

À première vue en effet, il n'y a rien de commun entre Gengis Khan l'épopée mongole et Soundjata l'épopée mandingue, entre Popol Vuh le livre des Indiens Mayas Qhichés, l'Iliade d'Homère et certains récits des bardes africains comme Mone Blum d' Eno Belinga, la guerre d'Akoma Mba contre Abo Mama de Stanislas Awono, Nnomo Ngah' Owon, de Jean Pierre Ombolo, les fils de Hitong de Pierre Ngijol Ngijol, entre la Bible et les récits de la création que l'on rencontre chez les aborigènes d'Australie, entre les légendes des vies des héros ou des grands philosophes. Tous ces récits, personnages et situations semblent pourtant se perpétuer chez tous les peuples de la terre d'avatars en avatars et semblent pouvoir se réduire en des récits, personnages et situations types, à des destins types toujours identiques que les différences culturelles ont souvent occultés.
La réflexion que mènera le colloque portera essentiellement sur ce que le comparatiste peut trouver de commun dans plusieurs mythes très lointains les uns des autres dans le temps et dans l'espace. Ces traits communs se trouvent dans les invariants dont parle Monsieur Marc Mathieu Munch et appartiennent à « tous les vivants du type homo sapiens sapiens ».
Le colloque se déclinera en trois grandes articulations :

  • Atelier 1 : L'effet de vie, considérations théoriques en art, anthropologie, philosophie et
    littérature.
  • Atelier 2 : Le mythe dans le temps et dans l'espace :
    -Afrique noire
    -Amérique
    -Asie
    -Europe
  • Atelier 3 : L'effet de vie dans la mythologie : la question des invariants.



Responsable scientifique : M. François GUIYOBA, ENS de Yaoundé (Cameroun)

Comité scientifique : MM. Pierre Halen, Pierre Tchoungui, Marc-Mathieu Münch, François
Guiyoba, Alexis Belibi.
Comité d'organisation : MM. Jacques FAME NDONGO (Université de Yaoundé II)
François GUIYOBA (Université de Yaoundé I)
André MVESSO (Université de Yaoundé I)
Pierre TCHOUNGUI (Université de Yaoundé I)

Secrétariat général : Mme Odette BEMMO (Université de Yaoundé I)

Patronage : Ministère de l'Enseignement Supérieur (Cameroun)
Ministère de la Culture (Cameroun)
Ministère de la Recherche Scientifique (Cameroun)

Publication des actes : 1er semestre 2007

Les propositions de communication sont à envoyer par courriel avant le 30 mars 2006 aux trois adresses suivantes en même temps :
pacospace2_mail@yahoo.fr
pierre.halen@univ-metz.fr
munchmarc@yahoo.fr