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Mutations esthétiques dans le cinéma africain contemporain

Mutations esthétiques dans le cinéma africain contemporain

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Sada Niang)

Mutations esthétiques dans le cinéma africain contemporain

13-15, février 2009

Université de Victoria (Canada)

Cinéastes invités : John Akomfrah, Fanta Nacro, Jean Marie Téno, Abdellatif Kechiche (à confirmer)

Durant ces vingt-cinq dernières années, tous les paramètres déterminant la « première » ou la « seconde » génération des cinéastes africains ont connu des transformations radicales. L'approche réaliste, autrefois dominante, a cédé à une explosion de formes nouvelles. Les comédies musicales, les allégories et parodies, sans compter le nombre croissant de documentaires et d'adaptations d'oeuvres littéraires, ont profondément diversifié les cinémas du continent, rendant ainsi impossible toute définition monolithique. À un cinéma autrefois caractérisé par des narrations typées succèdent aujourd'hui des productions qui empruntent des images, des textes et des mélodies de partout dans le monde. Des personnages aux identités fluides abondent dans les films de Djibril Diop Mambety, Raoul Peck ou Abderrhamane Sissako. Les espaces nationaux cohabitent avec ceux de la diaspora. Des récits fragmentés (et fragmentaires) prolifèrent pour rendre compte et révéler les blocages politiques dans les sociétés contemporaines. Depuis les années 1990, on est passé des « débarqués » que constituaient les personnages de la première génération à des figures tragiques affligées d'une psychologie complexifiée. Crimes passionnels, trahisons et destins individuels ne sont plus le résultat de forces externes, mais émanent de traumatismes personnels. Alors que de nombreux historiens admettaient que le cinéma des années 1960 et 1990 comporte plusieurs films/réflexions sur l'histoire, le concept même d'histoire a connu de nombreuses mutations. Les docufictions oraux d'un Jean-Marie Teno, par exemple, montrent comment des forces internes déterminent et liment les libertés individuelles. Autrefois si peu nombreuses, les femmes cinéastes se sont surtout investies dans la production de documentaires qui révèlent très peu les figures maternelles de leurs prédécesseurs. Si elles parlent du destin des femmes face au patriarcat, Sokhna Amar, Moufida Tlatli et Tsitsi Dangaremba par exemple, imaginent leurs personnages résolument en dehors de cette condition.

Financé par une subvention du Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada, le groupe de recherches « Esthétique dans les cinémas africains contemporains » organise une conférence à l'Université de Victoria (Colombie Britannique, Canada) du 13 au 15 février 2009 dans le but d'examiner les mutations que ces changements ont pu apporter à l'esthétique des cinémas d'Afrique. Les trois jours de la conférence se concentreront chacun sur l'un des genres suivants : le documentaire, le film de fiction, les films de la diaspora africaine.

Les propositions de communication en français ou en anglais devraient être soumises aux organisateurs avant le 15 juillet, 2008. Prière de nous les envoyer par courrier électronique.

sniang@uvic.ca

sheila.petty@uregina.ca

alexie.tcheuyap@utoronto.ca