Questions de société
Mouvement universitaire : halte aux provocations de la droite et appel au dialogue. Communiqué de D. Assouline, sénateur PS (Paris)

Mouvement universitaire : halte aux provocations de la droite et appel au dialogue. Communiqué de D. Assouline, sénateur PS (Paris)

Publié le par Sophie Rabau

David Assouline, sénateur PS de Paris:
Mardi 12 mai 2009 Mouvement universitaire : halte aux provocations de la droite et appel au dialogue 


Alorsque la communauté universitaire reste très mobilisée contre lesréformes gouvernementales avec plus d'une vingtaine de campus encoreperturbée, il est temps que le gouvernement et sa majorité cessent dejouer les incendiaires et que, grâce au dialogue, la situation revienneà la normale. 
Eneffet, après plusieurs mois de mobilisation éprouvante pour lesenseignants-chercheurs et les étudiants dans un conflit devenu le pluslong de l'histoire de notre enseignement supérieur, les récentesdéclarations du Premier ministre, de Valérie Pécresse ainsi que laproposition de loi de Benoist Apparu, député (UMP) de la Marne, ne fontqu'alimenter la radicalisation du mouvement et mettre par conséquentdéfinitivement en péril l'année universitaire pour des dizaines demilliers de jeunes. 
L'annoncepar la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, le 6mai, devant l'Assemblée nationale, que des retenues seront effectuéespar les rectorats sur les salaires des enseignants-chercheursparticipant au mouvement actuel, même par les moyens les pluspacifiques comme la retenue des notes, a fait ainsi suite au dépôt, le5 mai, d'un projet de modification de la loi « LRU » porté par l'ancienrapporteur du texte au Palais-Bourbon, dont l'entrée en vigueurpermettrait aux personnalitésextérieuresmembres des conseils d'administration des universités – c'est-à-direnotamment aux représentants du monde économique - de participer àl'élection des présidents. 
Autrementdit, alors que la discussion parlementaire de la loi d'août 2007 avaitpermis d'éviter le pire dans la nouvelle procédure de désignation desprésidents des établissements en limitant le collège électoral auxseuls délégués des enseignants-chercheurs, la droite veut aujourd'huisanctionner les présidents ayant contesté ses réformes. 
Cette manière de gouverner par la sanction est-elle normale dans une démocratie ? 
Al'évidence, non ! Ce comportement tout à fait irresponsable, quienflamme une contestation en voie de radicalisation, signe le choix deSarkozy et de sa majorité en faveur de la « politique du pire », quivise à monter l'opinion publique contre le mouvement universitaire. 
Laseule issue à ce conflit est, comme les socialistes l'affirment depuisses prémisses, dans le dialogue, qui ne sera possible que si legouvernement retire deux réformes aussi dangereuses qu'improvisées : laremise en cause du statut des enseignants-chercheurs d'une part et ledémantèlement de la formation des professeurs de l'enseignementscolaire d'autre part, avec la suppression des IUFM et la «mastérisation ». 
Entout état de cause, le fait que le gouvernement joue le « pourrissement» du conflit jette une lumière crue sur le mépris avec lequel la droiteet son chef, Nicolas Sarkozy, tiennent la communauté universitaire etde recherche, qui devrait pourtant être considérée comme l'un desacteurs majeurs de la société de la connaissance et de l'économie del'innovation en devenir.