Questions de société
Motions de la 4e Coordination Formation des Enseignants (CNFDE - 06/06/09)

Motions de la 4e Coordination Formation des Enseignants (CNFDE - 06/06/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

Ci-dessous:

- Mastérisation : la Coordination nationale de la formation des enseignants (CNFDE) appelle au boycott (Educpros.fr 08/06/09)

- Motions de la 4e Coordination Formation des Enseignants (06/06/09)

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Mastérisation : la Coordination nationale de la formation des enseignants (CNFDE) appelle au boycott

http://www.educpros.fr/detail-article/h/3422616b7c/a/masterisation-la-coordination-nationale-de-la-formation-des-enseignants-cnfde-appelle-au-boycot.html

«Viol de la légalité », « Humiliation pour les instances universitaires», « Atteinte sans précédent à l'égalité des étudiants »… La Coordination nationale de la formation des enseignants(CNFDE), dans une motion votée à l'unanimité, le 6 juin 2009, à Censier(Paris 3), emploie un vocabulaire à la mesure de son mécontentementpour qualifier une note de service de Patrick Hetzel, de la DGES, datéedu 5 juin 2009.
Une note qui anticipe la réforme

Cette note, adressée aux présidents d'universités et aux recteurs, «les engage à commencer la mise en oeuvre de la réforme de la formationdes maîtres par la délivrance d'équivalences de M1 et de M2 auxcandidats et lauréats des concours de recrutement de 2010 » indique laCNFDE. Or, « aucun texte réglementaire n'ayant été promulgué jusqu'àprésent pour modifier le recrutement et la formation des enseignants,cette note anticipe une réforme qui, pour l'instant, n'existe que sousforme de déclarations et de communiqués des ministres, mais n'a aucuneexistence juridique » tempête la CNFDE.
Boycott souhaité de la commission Marois-Filâtre

La Coordination demande donc aux instances universitaires de ne pasl'appliquer et d'exiger l'annulation de ce texte qui « ébranle le cadrenational des diplômes et porte atteinte à la souveraineté des jurys ».Tant que la note de service - et les projets de décrets - ne seront pasretirés, la CNFDE appelle même à un boycott plus général puisqu'elledemande à la Conférence des présidents d'universités (CPU) et à laCDIUFM de ne plus siéger dans la commission Marois-Filâtre.

Une hypothèse envisagée un temps par la CPU mais vite écartée.Elle appelle aussi les syndicats au boycott de cette commission ainsique des « groupes de travail ». Mais là encore, même si sept syndicatsont déjà boycotté une première réunion de présentation des projets de décrets,le 27 mai 2009, ils continuent, pour l'instant, à participer à desgroupes de travail au ministère de l'Education nationale. Seront-ilsplus unanimes, le 12 juin prochain ? Ce jour-là, les décrets serontprésentés au Conseil Supérieur de la Fonction Publique d'État et laCoordination les appelle à voter contre.
Nouvelle pétition

Pour mieux faire entendre sa voix, la CNFDE va lancer un nouvelappel (après l'appel « Formation des enseignants : le temps presse ! »)demandant le retrait des projets de décrets et la reconduction pour2010 des dispositifs actuels de recrutement et de formation desenseignants.
La circulaire du 5 juin reste, pour la CNFDE, une «façon perverse de concevoir l'autonomie des universités puisqu'on leurdit en somme : mettez en oeuvre de la manière qui vous conviendra cetteréforme dont vous ne voulez pas ».

Céline Manceau 08.06.09

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Motions de la 4e Coordination Formation des Enseignants (6 juin 2009)

La4e Coordination Nationale de la Formation Des Enseignants (CNFDE) s'est réunieà Censier (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) ce samedi 6 juin2009. Les travaux, qui ont réuni une centaine de participants (déléguésd'IUFM et d'UFR, responsables syndicaux, un représentant de la CDIUFM,représentants d'associations professionnelles), ont permis de dresserun état du mouvement d'opposition aux réformes ministérielles etd'adopter plusieurs motions (il est à noter que tous les textes ont étéadoptés à l'unanimité).

MOTION 1

RETRAIT IMMÉDIATDE LA NOTE DE SERVICE HETZEL DU 5 JUIN

Alors que le ministère de l'éducation nationale chercheà imposer ses projets de décrets, hier, 5 juin, le ministère del'enseignement supérieur et de la recherche a anticipé sur leurpublication. Il adressé aux présidents d'universités et aux recteursune note de service qui les engage à commencer la mise en oeuvre de laréforme de la formation des maîtres par la délivrance d'équivalences deM1 et de M2 aux candidats et lauréats des concours de recrutement de2010.

Par delà les dispositions particulières envisagées parce texte, il s'agit d'un viol de la légalité. Aucun texte réglementairen'ayant été promulgué jusqu'à présent pour modifier le recrutement etla formation des enseignants, cette note anticipe une réforme qui, pourl'instant, n'existe que sous forme de déclarations et de communiquésdes ministres, mais n'a aucune existence juridique.

C'est une nouvelle provocation envers la communautéuniversitaire, les enseignants et les formateurs des UFR et desIUFM. C'est une nouvelle humiliation pour les instancesuniversitaires : ce texte est envoyé aux présidents d'université alorsque les ministères ont mis en place la commission dite de« concertation » Marois-Filâtre, qui a à peine commencé ses travaux.

C'est un déni de la volonté des instancesuniversitaires, qui ont refusé de la façon la plus massive et la pluscatégorique le projet de réforme gouvernemental. Et c'est une façonperverse de concevoir l'autonomie des universités puisqu'on leur dit ensomme : mettez en oeuvre de la manière qui vous conviendra cette réformedont vous ne voulez pas.

C'est une atteinte sans précédent à l'égalité desétudiants : les critères d'attribution des équivalences pourront être« modulés » d'une université, d'une UFR ou d'un IUFM à l'autre. Quipourra assurer que l'équivalence accordée à Lille le serait à Toulouse,que l'équivalence accordée en maths ici le serait en espagnol là ? Cetexte ébranle le cadre national des diplômes et porte atteinte à lasouveraineté des jurys.

On peut s'étonner que le ministère, qui s'est affirmérécemment si soucieux de préserver la valeur des diplômes et leurcontenu, improvise ainsi des critères de validation fantaisistes.

La Coordination nationale formation des enseignantsdemande au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherched'annuler ce texte. Elle demande aux syndicats d'attaquer cette note deservice par tous les moyens, de ne pas participer aux auditions de lacommission Marois-Filâtre et de se retirer des « groupes de travail ».Elle appelle les instances universitaires à refuser d'appliquer cettenote et à exiger son annulation. Elle appelle la Conférence desprésidents d'universités et la CDIUFM à refuser dès aujourd'hui decontinuer à siéger dans la commission Marois-Filâtre tant que ce texteet les projets de décrets sur le recrutement des enseignants ne sontpas retirés.

MOTION 2

PROPOSITIONS D'ACTIONS

La CNFDE appelle à la poursuite de l'action sous toutesses formes, pour mettre en échec le putsch gouvernemental et lapromulgation à marche forcée des décrets modifiant le recrutement et laformation des enseignants.

  • La CNFDE, en accord avec laCoordination Nationale des Universités, appelle à l'unanimité tous lessyndicats à voter contre les décrets lors du Conseil Supérieur de laFonction Publique d'État du 12 juin 2009.
  • LaCNFDE va proposer à tous les signataires de l'appel « Formation desenseignants : le temps presse ! » un nouvel appel demandant le retraitdes projets de décrets et la reconduction pour 2010 des dispositifsactuels de recrutement et de formation des enseignants. Une conférencede presse sera organisée pour le lancement de cet appel.
  • La CNFDE recommande à tous les jurys (concours, examens, qualificationprofessionnelle) d'utiliser tous les moyens possibles pour exprimerleur condamnation de la réforme gouvernementale : rétention de notes,motions, blocage administratif.
  • La CNFDE appelleà organiser dans chaque université le blocage administratif del'application de la circulaire Hetzel du 5 juin (voir la déclarationci-dessous) : pas de remontée des maquettes de masters« enseignement », pas de mise en place des équivalences de M1 et M2,les PLC1 doivent être inscrits administrativement dans les IUFM.
  • La CNFDE appelle à prévoir, à organiser et à annoncer dès maintenantdes actions dès la rentrée : grèves sous toutes leurs formes,manifestations, diffusions de tracts, etc.
  • LaCNFDE appelle à l'organisation, dans chaque établissement, de journéesd'étude et de concertation réunissant des formateurs des IUFM et desUFR pour élaborer collectivement une autre réforme de la formation desenseignants. Le CNFDE fera des propositions pour coordonner ces assiseslocales et leur donner une visibilité nationale.
  • La CNFDE appelle à participer aux manifestations du 12 juin devant leCSFPE, du 13 juin, et à toutes les manifestations qui pourraient êtreorganisées, localement ou nationalement, dans le cadre du mouvement derefus des contre-réformes gouvernementales.
  • LaCNFDE appelle à organiser partout, et en particulier en direction desparents d'élèves et des lycéens passant le bac, des distributions detracts (et spécialement le 4 pages « École en danger ») expliquant lesraisons de notre mouvement.

Motion 3

AMÉLIORER LA FORMATION DES ENSEIGNANTS :SUR QUELS PRINCIPES ?

Modifier en profondeur la formation des enseignants,c'est s'engager sur le long terme. Concevoir une réforme demande doncdu temps, des espaces de négociation avec toutes les parties prenantes.C'est pourquoi il faut reconduire immédiatement et intégralement lesmodalités, conditions et plans de formation pour les lauréats desconcours de 2010. Une réforme de la formation des enseignants doit êtreconforme aux principes suivants :

1. Le recrutement des enseignants des 1er et 2nd degrésdoit s'opérer systématiquement à travers des concours nationaux donnantlieu, pour les lauréats, à l'obtention d'un poste de fonctionnaired'État.

2. Le recrutement des PLC certifiés, des PE et des PLP doit se réaliser au même niveau du cursus universitaire.

3. Un cadre national doit garantir l'unité des formations et la qualité des recrutements.

4. La formation initiale professionnelle et rémunéréeaprès le concours, avec un statut de fonctionnaire stagiaire, doitavoir lieu sous la responsabilité des IUFM, écoles professionnellesinteruniversitaires, dont le potentiel actuel doit être préservé etrenforcé. Durant l'année post-concours, la formation doit respecterl'équilibre suivant : 1/3 du temps pour la prise en charge de classesen responsabilité, 2/3 pour l'analyse de pratique et les autres modesde formation.

5. Une formation des enseignants de qualité doit êtreune formation en alternance, mobilisant des équipes de formateurspluricatégorielles.

6. La formation continue doit être d'emblée articuléeau dispositif de formation initiale. Celle-ci doit comprendre aussi unaccompagnement à l'entrée dans le métier.

7. Nous demandons une structure académiqueinteruniversitaire pour la formation initiale, la formation continue etla recherche en éducation, intégrant le potentiel de formation et derecherche des IUFM et permettant de renforcer les coopérations entreles UFR et les IUFM dans les formations académiques et professionnelles.

8. Il faut développer la formation continue de tous les formateurs d'enseignants, quelle que soit leur catégorie.

9. Compte tenu des besoins actuels, il faut augmenterle nombre de postes mis au concours et assurer sa visibilité à moyenterme à travers un plan pluriannuel de recrutement.

10. Les étudiants se destinant aux métiers del'enseignement doivent bénéficier d'allocations d'étude ou dedispositifs de prérecrutement.

11. Nous refusons la juxtaposition dans la même annéedu M2, des épreuves des concours, des stages en responsabilité, etc.qui en ferait une année ingérable, aboutirait à dévaloriser les masterset inciterait au bachotage.

12. Toute réforme doit aboutir à une véritable amélioration de la qualification professionnelle des enseignants.

Le temps a manqué pour aborder les points suivants, sur lesquels il faudra approfondir la discussion :

  • La formation actuelle des enseignants à Bac + 5, dans le cadre universitaire, doit être reconnue par la délivrance d'un master.
  • La revalorisation, qui doitbénéficier à l'ensemble des enseignants et des personnels, ne doit pasêtre dépendante de la réforme de la formation.
  • Place des concours : L3, M1, M2, après M2 ?
  • Modalités de financement des études : allocations d'étude, allocation de formation, prérecrutement…
  • Articulation formation-recherche :initier tous les enseignants aux démarches de la recherche(scientifique, didactique et pédagogique) ; la formation prend appuisur les recherches.
  • Possibilité de réorientation.
  • Préprofessionnalisation en licence.

Motion type sur la note Hetzel

Ce texte est proposé pour être voté dans toutes lesinstances qui ont trait à la formation des enseignants (jurys, Conseilsd'université, UFR, collèges disciplinaires,...) avec les adaptationsutiles.

NOUS REFUSONS DE METTRE EN OeUVRE LA NOTE HETZEL

Alors que le ministère de l'éducation nationale chercheà imposer ses projets de décrets modifiant le recrutement desenseignants, le ministère de l'enseignement supérieur et de larecherche anticipe sur leur publication avec la note de Patrick Hetzel,Directeur de la DGESIP, sur la délivrance d'équivalences de M1 et de M2aux candidats et lauréats des concours de recrutement de 2010, notequ'il a adressée le 5 juin aux présidents d'universités et aux recteurs.

Par delà les dispositions particulières envisagées parce texte, il s'agit d'un viol de la légalité. Aucun texte réglementairen'ayant été promulgué jusqu'à présent pour modifier le recrutement etla formation des enseignants, ce texte anticipe une réforme qui, pourl'instant, n'existe que sous forme de déclarations et de communiquésdes ministres, mais n'a aucune existence juridique.

Nous refusons de contribuer, quelles qu'en soient lesmodalités, à l'application de la note Hetzel et à la définition descritères de délivrance des équivalences de M1 et M2.

Contacts CNFDE : cnfde@googlegroups.com (liste de diffusion)

http://coordination-fde.org/ (site Web)