Questions de société
[France] Motion du département des Lettres de l'université Lyon 3 sur la nouvelle plateforme d'inscription en licence (12/12/17)

[France] Motion du département des Lettres de l'université Lyon 3 sur la nouvelle plateforme d'inscription en licence (12/12/17)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Mathilde Bombart)

Motion du département des Lettres de l'université Lyon 3-Jean Moulin sur l'examen et classement des dossiers des étudiants à partir de la nouvelle plateforme d'inscription en licence

 12 décembre 2017

Le département de Lettres s’étant réuni pour discuter de la mise en place de la nouvelle plateforme « Parcours Sup » fait le constat d’un certain nombre de problèmes touchant à la réforme des modalités d’accès en Licence 1 à l’université. Il s’avère, en effet, que l’examen des dossiers des candidats doit donner lieu à un classement de toutes les demandes, selon des critères qualitatifs. Cette opération, et les conditions dans lesquelles il nous est demandé de la mettre en place, remettent fondamentalement en cause notre mission :

- Le classement qui nous est imposé va rendre de facto sélectives des notes d’examen (épreuves anticipées du baccalauréat) ou des moyennes de trimestre qui n’avaient pas vocation à l’être et dont les critères sont susceptibles d’être fluctuants selon les établissements.

- Le système des 10 vœux non classés par les lycéens démultiplie artificiellement les candidatures, au lieu de prendre en compte - ce qui serait préférable - l’ordre des vœux des candidats. Une des conséquences est d’imposer aux équipes d’établir une liste largement fictive dans la mesure où l’on classe des demandes qui ne correspondent pas à un vœu prioritaire des candidats.

- Le ministère donne la possibilité de répondre « Oui si… » à un candidat dont il est estimé qu’il ne satisfait pas aux attendus de la filière, pour lui proposer un parcours aménagé visant à lui permettre d’obtenir le niveau requis. Or cette réponse est conditionnée à l’existence actuelle de tels parcours dans les universités, qui sont en fait peu nombreuses à disposer de ces solutions de remédiation. En l’état actuel des formations, et des moyens, le « oui si… » est donc une option qui reste très limitée.

- On peut, enfin, s’interroger sur l’effet démoralisant de ces classements à répétition sur les lycéens à la veille du baccalauréat.

Ce dispositif se met en place dans la précipitation, sans moyens supplémentaires, sans concertation avec les équipes pédagogiques de terrain et d’une manière qui semble difficilement réalisable en l’état.  Les problèmes rencontrés par APB reposaient en grande partie sur le manque de capacités d’accueil des universités, que le dispositif actuel, en l’absence de création de postes et d’augmentation des moyens, ne résout pas.