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Appels à contributions
Moteurs de la création

Moteurs de la création

Publié le par Emilien Sermier (Source : David Cocksey)

Moteurs de la création

Journée d'étude pluridisciplinaire
proposée par
TCF, CUFR J.-F. Champollion / LLA-CREATIS, Université de Toulouse

 

Appel à contribution

Les barques solaires de l’Égypte ancienne comme l’Argo de la mythologie grecque témoignent de la permanence de la fascination qu’exercent sur l’homme les moyens de transport. Plus près de nous, on peut citer la machine-monstre de La Bête humaine ou encore le vaisseau spatial de 2001, l'Odyssée de l'espace. Indissociables des sociétés qui les engendrent (si ce n’est l’inverse), omniprésents dans la vie et l’imaginaire contemporains, leurs manifestations sont aussi nombreuses que les perspectives d’analyse qu’ils suggèrent. 

Le chemin de fer, le plus ancien et le plus abordable des systèmes de transit de masse, est celui dont la prégnance culturelle est la plus évidente. Protagoniste chez Émile Zola, cadre chez Agatha Christie ou encore Boris Pasternak, il suscita également un genre littéraire, le roman de gare, soit un nouveau mode d’écriture, de lecture et de commercialisation. Comme la photographie à la même époque, le train s’infiltre jusque dans le langage de ses détracteurs mêmes. La technologie se renouvelle parfois plus rapidement que les paradigmes qui s’y associent : lorsque Bernard Pivot remarqua que « le TGV, trop rapide, est un mauvais coup porté au livre », il ne dit guère autre chose que Jules Barbey d’Aurevilly à propos du train à vapeur. À rebours de cette doxa, des chercheurs de l’université de Mulhouse choisirent, en 2011, le wagon comme lieu de travail d’un colloque pour mieux interroger le thème du voyage ferroviaire d’un point de vue artistique, historique et sociologique.

Si l’importance culturelle du train est donc reconnue, qu’en est-il des autres moyens de transport modernes ? Que dire, par exemple, de l’avion chez Gabriele d’Annunzio, ou de la voiture chez Jack Kerouac ? Pourquoi une station de métro désaffectée remporte-t-elle 200 000€ par an comme lieu de tournage ? Quelle musique l’appellation « Dieselbilly » désigne-t-elle ? Que doivent les films catastrophes tels que L’Aventure du Poséidon ou Airport au sublime philosophique, ou encore comment un pétrolier permit-il de représenter l’idéal soviétique ?

Par ailleurs, avant de devenir des objets de représentation, les moyens de transport sont des objets d’art à part entiers, leur conception faisant appel autant au design qu’à l’ingénierie. La Citroën DS, « nouveau Nautilus » selon Roland Barthes, naquit d’un cahier des charges différent à tous égards de celui de la 2CV ; sous le crayon de Ray Dietrich, le tracé fluide des automobiles des années 1950 devint également celui d’une série de guitares électriques. Le TGV, selon le designer Jacques Cooper, devait être « un train qui ne ressemble pas à un train ». Logos, livrées et supports publicitaires aidant, forme et fonction se confondent dans la création de mythes modernes. 

 

La journée d’étude Moteurs de la création se propose d’amorcer une approche intersémiotique et interartistique des moyens de transport. Les communications, d’une durée de 20 minutes suivies de 10 minutes de questions, pourront avoir trait à :

  • La représentation des moyens de transport dans les arts (littérature, musique, cinéma)
  • L’influence des moyens de transport sur la création et la réception d’œuvres artistiques
  • La sémiotique publicitaire des moyens de transport
  • L’analyse plasticienne du design extérieur et intérieur des véhicules

 

La journée se tiendra le 17 avril 2014 sur le campus d’Albi. Une publication est envisagée. Les propositions de communication (300 mots accompagnés d’une brève notice biographique) sont à envoyer, avant le 20 décembre 2013, aux responsables scientifiques David Cocksey (david.cocksey@univ-jfc.fr) et Jérôme Cabot (jerome.cabot@univ-jfc.fr).