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Mort de Serge Doubrovsky (1928-2017)

Mort de Serge Doubrovsky (1928-2017)

Publié le par Marc Escola

Annoncée sur le site lemonde.fr par cet article de M. Contat :

"Ecrivain, critique littéraire, grand professeur, inventeur du mot « autofiction », Serge Doubrovsky est mort, à Paris, dans la nuit du 22 au 23 mars, à l’âge de 88 ans. Il était né à Paris, en 1928, dans une famille juive, d’un père tailleur et d’une mère secrétaire. En 1943, ils échappent au génocide grâce à un policier du Vésinet, venu les avertir qu’il a ordre de les arrêter une heure plus tard – les Doubrovsky se cachent chez une cousine. Au sortir de la guerre, le jeune garçon reçoit le prix du concours général de philosophie. Elève de l’Ecole normale supérieure, il passe une agrégation d’anglais en 1949 puis soutient une thèse de doctorat en littérature française avant d’aller enseigner aux Etats-Unis, où il fera toute sa carrière. Nommé professeur à New York University en 1966, il prendra sa retraite en 2010.

En 1966, trois ans après un fameux Corneille et la dialectique du héros (Gallimard, 1964), il publie Pourquoi la nouvelle critique ? (Mercure de France), se ralliant à la critique novatrice fondée sur la linguistique structurale et la psychanalyse pour aborder l’œuvre par ses fonctionnements formels et ses significations psychologiques. En publiant les actes d’un important colloque de Cerisy, Les Chemins actuels de la critique (1968), il propose pour son compte une critique fortement inspirée de l’existentialisme, alors même que l’influence de Sartre décline.
Mais en 1969, il fait paraître La Dispersion (Mercure de France), qui raconte sous une forme romanesque non seulement une passion amoureuse avec une jeune Tchèque rencontrée à Paris alors même qu’il est marié et père de famille à New York, mais qui met ainsi en jeu sa vie entière, son histoire familiale, son mariage américain. Mesure-t-on le risque pris par un professeur de littérature en début de carrière, avec une fiction à caractère autobiographique ? Le risque grandit si le professeur livre sa vie intime, ses amours, ses pratiques sexuelles, du jamais vu dans l’université. Le livre, pourtant, est reçu sans scandale – peut-être parce qu’il ne se risque pas encore à une innovation formelle.
Il en va autrement de Fils (Galilée, 1977). Cette fois, le risque est formel autant qu’existentiel. Le livre, pour lequel l’auteur propose le terme générique d’« autofiction », s’élabore en une écriture aventureuse, à la syntaxe brisée, jouant sur les mots de façon freudienne, sur les assonances, les répétitions, les motifs obsessionnels […].

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Le site en-attendant-nadeau.fr rend aussi hommage au critique et écrivain :

"Un homme passe", par R.-Y. Roche.