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Appels à contributions
Modes langagières dans l'histoire

Modes langagières dans l'histoire

Publié le par Marielle Macé (Source : Gilles Siouffi)



Colloque
« Modes langagières dans l'histoire.
Processus mimétiques et changements linguistiques »


Université Paul Valéry Montpellier III
11-12-13 Juin 2008


Appel à communications

En France, la recherche en histoire de la langue, après s'être longtemps focalisée sur des phénomènes évolutifs, en phonologie, en lexique, en syntaxe, s'est ouverte aux inspirations variationnistes et sociolinguistiques. Les travaux de Labov, Romaine, Balibar, Chaurand, Branca-Rosoff, Lodge, Ayres-Bennett ont apporté des avancées significatives sur ce terrain.
Une question apparaît au centre de bien de ces travaux : celle du changement linguistique, saisi non pas au point d'aboutissement d'une évolution, mais au moment de la confrontation à un usage nouveau. Quel rôle jouent alors les « phénomènes de mode », perçus avec tant d'acuité par les locuteurs au moment de leur émergence ? Comment peut-on penser ce mimétisme qui se joue dans le langage ? Ce colloque a pour objet d'aborder dans l'histoire ces dynamiques qui conduisent un usage d'abord marginal à faire tache d'huile au sein d'une communauté, pour éventuellement avoir une incidence sur le standard, se fondre dans une variante, spécifier un usage, ou disparaître tout simplement. Que des « modes langagières » aient existé dans l'histoire de toutes les langues, c'est une évidence sur laquelle il n'est pas besoin de revenir. On connaît dans l'histoire du français ces épisodes spectaculaires et parfois fugaces (préciosité, mode de la grossièreté au XVIIIe siècle, parler « poissard », « incoyables et meveilleuses », louchebem, argot de la guerre, verlan, etc.) où un souci, dans un groupe social, de se distinguer et de se reconnaître, a tendu à sortir des limites de ce groupe. L'objectif du colloque est de mener l'enquête sur l'histoire précise de ces moments, sur les dynamiques qui s'y sont jouées, et sur le devenir des usages qu'ils ont introduits.
Le biais par lequel la question est ici posée est, outre les enjeux socio-politiques à grande échelle qui se jouent autour des variétés de langue, la relation singulière aux formes langagières telles que celles-ci sont perçues dans la bouche d'autrui, puis adoptées. On considèrera comme précieuses toutes les études portant sur le phénomène que Bourdieu avait nommé distinction, et que Nisard, au XIXe siècle, dans son étude pionnière sur le parler populaire, avait appelé affectation. En guise de corollaire, on s'intéressera à tous les phénomènes mimétiques – au sens de René Girard - qui régissent le comportement langagier, dans les domaines phonétique, lexical, morphologique, syntaxique ou pragmatique.
Sont bienvenus :
- toute théorisation, en anthropologie du langage, en psycholinguistique ou en sociolinguistique, des rapports à la langue, au singulier, ainsi que tout type de réflexion sur les processus mimétiques,
- de manière théorique également, toute réflexion sur les affects investis dans les formes langagières, ainsi que sur la notion d'accomodation (inflexion apportée au langage dans l'échange par la prise en considération du récepteur),
- toute enquête sur un épisode ponctuel de « mode langagière »,
- tout travail sur la « grammaire des fautes » et son appropriation dans les usages,
- les études sur l'emprunt envisagé dans ses incidences subjectives et la dynamique de sa diffusion.
Dans un souci de limitation du champ, le colloque portera sur l'histoire du français et des langues ou parlers qui s'y trouvent impliqués. Les langues du colloque seront le français et l'anglais.

Colloque organisé par l'équipe Dipralang (Université Paul Valéry, Montpellier III), avec le soutien de l'Institut Universitaire de France.

Comité d'organisation : C. Alen Garabato, J.-M. Prieur, G. Siouffi, A. Steuckardt.

Comité scientifique :

Teddy Arnavielle, Université Paul Valéry Montpellier III
Wendy Ayres-Bennett, Cambridge University
Françoise Berlan, Université de Paris IV-Sorbonne
Jacqueline Billiez, Université de Grenoble 3
Henri Boyer, Université Paul Valéry Montpellier III
Sonia Branca-Rosoff, Université de Paris 3
Cécile Canut-Hobe, Université Paul Valéry Montpellier III/CNRS
Philippe Caron, Université de Poitiers
Françoise Douay-Soublin, Université de Provence
Claudine Moïse, Université d'Avignon
Robert Nicolaï, Université de Nice/IUF

Conférenciers invités (plénières et tables rondes ) :

Wendy Ayres-Bennett, Université de Cambridge, G.-B.
Philippe Caron, Université de Poitiers
Susanna Fagyal, Université d'Urbana Champaign, USA
Françoise Gadet, Université de Paris 10 Nanterre
Anthony R. Lodge, Université de St Andrews, G.-B.
Robert Nicolaï, Université de Nice/IUF
Françoise Berlan, Université de Paris IV-Sorbonne
Sonia Branca-Rosoff, Université de Paris 3


Calendrier :

Date limite d'envoi des propositions de communication (1 page maximum) : 31 janvier 2008

Avis d'acceptation : 15 mars 2008

Frais d'inscription : 40 euros (incluant pour les communiquants les actes du colloque) ; 10 euros pour les étudiants.

Contact : Gilles.Siouffi@univ-montp3.fr