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Modernités antiques (Paris 13/Paris10) : programme annuel du séminaire

Modernités antiques (Paris 13/Paris10) : programme annuel du séminaire

Publié le par Vincent Ferré (Source : Anne Tomiche)

Au tournant des années 20-30, à propos de l'Orphée de Cocteau et de l'Oedipe de Gide, W. Benjamin remarquait la « modernisation » par « de grands artistes, ou du moins des artistes réfléchis » (Picasso, Stravinsky, Cocteau…) des oeuvres du passé, particulièrement des « oeuvres grecques », et discutait le label de «  néo-classicisme » qui leur était attribué.
De fait, la première moitié du XXe siècle a vu un incontestable développement des reprises et réécritures de grands mythes gréco-romains, en même temps que s'affirmaient les avant-gardes. Le théâtre n'est pas seul concerné, mais aussi la prose romanesque et la poésie. Parler à propos de ces textes de « néo-classicisme », comme on le fait couramment, semble impliquer que ce recours à l'antique serait une réaction, voire un réflexe « d'arrière-garde  ». Or cette production présente une diversité très grande, et a souvent constitué au contraire le support de remises en question radicales des catégories narratives ou poétiques comme dans le cas des Mamelles de Tirésias d'Apollinaire, de Ulysses de Joyce, de The Waste Land de T. S. Eliot pour ne citer que quelques exemples. Les enjeux esthétiques de ces oeuvres restent à définir à l'échelle non seulement des littératures nationales, mais dans l'ensemble du monde occidental.
Ils ne peuvent l'être que si sont prises en compte en même temps les implications idéologiques et philosophiques de ce même phénomène. La Grèce dans l'Allemagne nazie, Rome dans l'Italie fasciste, le « mythe » et le «  sacré » dans la pensée de leurs théoriciens ne revêtent évidemment pas les mêmes significations que pour des défenseurs de l'humanisme et de la démocratie. Et l'on ne peut plus parler de la même façon de Dionysos, d'Apollon et d'Oedipe après Nietzsche et Freud.

Quelles idées de l'homme, de la cité et de l'art sont en cause et en jeu lorsque des modernes reviennent à la matière des mythes antiques ? Telles seront les questions posées dans ce séminaire de recherches.

En association avec le Centre Littérature et Poétique Comparées de Paris 10-Nanterre, collaboration établie par V. Gély

PROGRAMME

7 novembre 2008, à Paris 13 :

Juliette Feyel (Paris X) : « Du Minotaure à Oedipe, rêveries souterraines de Georges Bataille »
Johann Chapoutot (Paris 1) : « Le national-socialisme et l´Antiquité  »
Christophe Corbier (Paris IV) : « De Nietzsche à Maurice Emmanuel : danse et hellénisme »

16 janvier 2009, à Paris 10 :

Massimo Fusillo (Italie, Université de L'Aquila) : titre à préciser
Christophe Pradeau (Paris 13) : « Ulysse chez les Cinémaleptes. Thibaudet et la vocation épique du cinéma. »
Sylvie Parizet (Paris X) : « Mythes bibliques et mythes gréco-romains entre 1940 et 1950 »

13 mars, à Paris 13 :

Sylvie Humbert-Mougin (Tours) : « Relectures du théâtre de Sénèque dans l'Europe des années 1930  »
Ariane Eissen (Poitiers) : titre à préciser
Chantal Foucrier (Rouen) : « Le mythe littéraire de l'Atlantide au carrefour des idéologies politiques, scientifiques et philosophiques  »

12 juin, à Paris 10 :

Guillaume Bridet (Paris 13) : « Mythe antique et engagement politique dans le champ littéraire français des années 30  »
Pascale Alexandre (Université Marne-la-Vallée) : «  Claudel et les mythes grecs »
Anne-Yvonne Julien (Paris X) : « Marguerite Yourcenar et le renouveau du baroque à travers Feux »