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Modernités antiques (2)

Modernités antiques (2)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Anne Tomiche (Paris 13))

"Modernités antiques", 2e journée

Vendredi 12 octobre, Paris 13 :
(Bâtiment Lettres, salle D300, couloir D, 2e étage)

10h : Daniel Dubuisson : « Mythologies du XXe siècle »

10h45 : Anne-Rachel Hermetet : « Les célébrations d'Auguste dans l'Italie fasciste »

11h30 : Vincent Ferré : « Broch, de l'échec du Tentateur à l'échec de Virgile ? »


Au tournant des années 20-30, à propos de l'Orphée de Cocteau et de l'Oedipe de Gide, W. Benjamin remarquait la «modernisation» par «de grands artistes, ou du moins des artistes réfléchis» (Picasso, Stravinsky, Cocteau…) des oeuvres du passé, particulièrement des «oeuvres grecques», et discutait le terme de «néo-classicisme» qui leur était attribué.

De fait, la première moitié du XXe siècle a vu un incontestable développement des reprises et réécritures de grands mythes gréco-romains, en même temps que s'affirmaient les avant-gardes. Le théâtre n'est pas seul concerné, mais aussi la prose romanesque et la poésie. Parler à propos de ces textes de «néo-classicisme», comme on le fait couramment, semble impliquer que ce recours à l'antique serait une réaction, voire un réflexe «d'arrière-garde». Or cette production présente une diversité très grande, et a souvent constitué au contraire le support de remises en question radicales des catégories narratives ou poétiques , comme dans le cas des Mamelles de Tiresias d'Apollinaire, de Ulysses de Joyce, de The Waste Land de T.S. Eliot pour ne citer que quelques exemples. Les enjeux esthétiques de ces oeuvres restent à définir à l'échelle non seulement des littératures nationales, mais dans l'ensemble du monde occidental.

Ils ne peuvent l'être que si sont prises en compte en même temps les implications idéologiques et philosophiques de ce même phénomène. La Grèce dans l'Allemagne nazie, Rome dans l'Italie fasciste, le «mythe» et le «sacré» dans la pensée de leurs théoriciens ne revêtent évidemment pas les mêmes significations que pour des défenseurs de l'humanisme et de la démocratie. Et on ne peut plus parler de la même façon de Dionysos, d'Apollon et d'Oedipe après Nietzsche et Freud.

Quelles idées de l'homme, de la cité et de l'art sont en cause et en jeu lorsque des «modernes» reviennent à la matière des mythes antiques ou utilisent des figures de l'antiquité gréco-romaine? Telles seront les questions posées dans ce séminaire de recherches, co-organisé à Paris X et à Paris 13.

Contacts:

Véronique Gély (Centre de Littérature et Poétique Comparées, Paris X): veronique.gely@wanadoo.fr

Anne Tomiche (Centre d'Etude des Nouveaux Espaces Littéraires, Paris 13): annetomiche@aol.com


Pour se rendre à Paris 13

Prochaines dates du séminaire "Modernités antiques" : 18 janvier 2008, 14 mars 2008, 16 mai 2008


Les textes des précédentes interventions sont publiées en ligne dans l'atelier de Fabula