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Mini-colloque « Recherche actuelle sur Jarry »

Mini-colloque « Recherche actuelle sur Jarry »

Publié le par Marielle Macé (Source : Julien Schuh)

Mini-colloque « Recherche actuelle sur Jarry »

Société des Amis d'Alfred Jarry

Université Paris III-Censier-Sorbonne nouvelle, 13 rue Santeuil, Paris

Samedi 23 mai 2009 à 14h30, salle 410

À l'occasion de l'Assemblé Générale de la Société des Amis d'Alfred Jarry, qui fête cette année ses 30 ans, se tiendra un mini-colloque consacré à la recherche actuelle sur Jarry, le samedi 23 mai 2009 à 14h30, à l'Université Paris III-Censier-Sorbonne nouvelle, salle 410.

Viendront nous parler de leur thèse en cours :

 

- Sarah Brun (Rouen) : « La veine farcesque chez Jarry : l'actualisation de la farce dans le cycle Ubu et dans le théâtre mirlitonesque »

À partir des années 1880, face au constat de l'essoufflement du théâtre européen, alors réduit aux vaudevilles et pièces bien faites, metteurs en scène, théoriciens et dramaturges engagent une réflexion autour d'un renouvellement de la forme dramatique. La redécouverte de la farce entre 1880 et 1910 joue un rôle central dans ce processus. Ce phénomène d'actualisation de la farce dans la littérature dramatique du tournant du siècle est prégnant dans les domaines français, germanique et russe : Apollinaire, Blok, Jarry, Kokoschka, Mirbeau, Remizov, Schnitzler, Soloviov, Tchekhov ou Wedekind assimilent les procédés farcesques dans leurs pièces. En France, c'est assurément la représentation d'Ubu roi en 1896 qui marque un grand tournant dans l'intégration de la farce à la dramaturgie de l'époque. Le cycle Ubu et une partie du théâtre mirlitonesque de Jarry montrent que la problématique farcesque est au coeur de son oeuvre dramatique. Au même titre que le théâtre de marionnettes, la farce lui permet un retour aux sources du théâtre et une réflexion sur les codes théâtraux. Jarry reprend ainsi au genre des aspects thématiques, structurels et dramaturgiques, faisant de la farce le moteur d'un réel renouveau de la forme dramatique. L'actualisation de la farce offre en définitive un moyen de critiquer le théâtre illusionniste alors en vigueur et de renouveler le théâtre en le « rethéâtralisant », c'est-à-dire en l'affranchissant de la primauté du texte au profit du geste et de l'exagération.

 

- Clément Dessy (Université Libre de Bruxelles) : « Jarry et les Nabis »

 

- Yosuké Goda (Université du Maine) : « L'influence de Bergson sur le concept de synthèse chez Jarry »

Dans ce petit exposé, nous proposons d'analyser certains cahiers inédits du Cours de philosophie Henri Bergson (6 vols, 1891-1893) transcrits par la main de Jarry lui-même. Notre intérêt réside surtout dans le repérage des influences de Bergson sur le concept de synthèse chez Jarry. La synthèse, comme Julien Schuh l'a montré dans sa thèse, occupe une place de choix dans la première période de ses écrits. Ainsi, on sait bien que Jarry développe ce concept de synthèse, en particulier autour de la notion de génie et d'ontogénie et que sa forme concrète se trouve dans une pratique de l'abstraction sous forme de concentration centripète de l'esprit. Mais ce qui semble certain, c'est que Jarry emprunte une grande part de ses discours théoriques à Bergson. L'analyse des cours portant sur la « volonté » et les « passions » donnés par Bergson nous permettra ainsi de connaître la façon dont Jarry a utilisé, ou plutôt, déformé le concept qu'il a repris de ce philosophe pour mettre en marche sa quête de l'absolu.

 

- María González Menéndez (Paris IV) : « La réception de Jarry dans l'oeuvre de Joan Miró »

 

- Maria Vega (Université du Maine) : « La Bretagne à l'encre. Jarry, Segalen, Suarès : une traversée culturelle et littéraire »

Catalogues, manuels et dictionnaires s'obstinent à séparer écrivains et création littéraire, à structurer chaque auteur isolément. Il nous a semblé qu'il fallait sortir des sentiers battus de la méthodologie littéraire afin de mettre en lumière une série de correspondances entre Jarry, Segalen et Suarès, qu'on n'avait pas encore perçues peut-être, qui étaient cependant latentes dans tous les ouvrages qui leur étaient consacrés. Cette mise en évidence, en lumière, a été le but de notre analyse, première analyse croisée sur trois écrivains qui ont été les précurseurs de trois mouvements littéraires et esthétiques, le surréalisme, l'exotisme et l'existentialisme. L'étude en profondeur des oeuvres de Jarry, Segalen et Suarès, écrites dans une France chatouillée par les inquiétudes régionalistes, bouleversée par la naissance de l'anthropologie, par les nouvelles découvertes archéologiques, habillée aux couleurs de la mode des peintres de Pont-Aven, a fait émerger la Bretagne, une Bretagne conçue comme une figure clé, inéluctable ; comme modèle imaginaire dans la France du XIXe siècle, et plus particulièrement comme point d'intersection de la vie et de l'oeuvre des trois auteurs.