Essai
Nouvelle parution
Minerve et les muses. Littérature allemande

Minerve et les muses. Littérature allemande

Publié le par Bérenger Boulay

Ouvrage en attente de rédacteur pour compte-rendu dans Acta-Fabula
 

Jean-Marie Valentin

Minerve et les muses. Essais de littérature allemande

Presses Universitaires de Paris-Sorbonne.
 

Coll. "Monde germanique. Histoires et cultures"

12/02/2007
576 p.
ISBN : 978-2-84050-482-5

Dans La République (livre X, 6076), Platon postule l’incompatibilité du « principe rationnel de l’âme », auquel s’attache le penseur, et du « caractère passionné et varié, facile à imiter », qui relève selon lui du métier de l’artiste. Cette différence (διαφορiα) n’a cessé, en Allemagne notamment, de prendre de nouvelles formes ou de se voir contredite au cœur même de la pratique littéraire. À côté d’une écriture qui se développe à partir du mouvement de sa propre diégèse, se constitue une autre écriture qui inscrit en elle la réflexion et le débat. Confrontant la subjectivité à des instances de vérité, à des surmois tout-puissants ou contestés, ou encore à des savoirs constitués, la littérature remanie ainsi sans cesse l’« ordre de l’œuvre d’art ». Tenue volontiers pour philosophique voire métaphysique, la littérature allemande a ainsi largement sacrifié à cette présence plus ou moins explicite de l’idée. Toutefois, il ne s’agit pas banalement d’insertion de contenus, ni même de processus de métaphorisation, mais bien d’une extension du champ des possibles, d’une ouverture de la littérature à de nouvelles poétiques. Du xvie au xxe siècle, de la crise religieuse inaugurée par la Réforme au marxisme et au surréalisme, le parcours, sélectif, qui fonde ce livre, découvre des permanences et des cohérences où se constitue une forme d’histoire littéraire spécifique et toujours recommencée.