Agenda
Événements & colloques
Michel Arrivé : Le pied de la lettre

Michel Arrivé : Le pied de la lettre

Publié le par François Lermigeaux

Le Centre National de la Recherche Scientifiquel'Ecole Normale Supérieureinvitent à prendre part au Séminaire général 2001-2002  de l'Institut des Textes et Manuscrits Modernes (ITEM)


L'ECRITURE ET LE SOUCI DE LA LANGUE

Michel Arrivé : Le pied de la lettre, séance du 10 décembre.

Les séances ont lieu le lundi de 17h à 19h30 à l'ENS, 45 rue d'Ulm (Salle Beckett) 75005 Paris




Présentation du séminaire par Irène Fenoglio
L'écriture et le souci de langue.


À qui écrit, la langue, alors même qu'elle se laisse immédiatement saisir, alors même qu'elle demeure complice, la voilà qui se cherche, s'élabore, se transgresse dans l'écriture en acte (comme dans la parole d'ailleurs).
Que faire de cela ? qui n'est que pâle évocation d'une densité d'opérations de l'écriture en train de se faire ? lorsqu'on a pour préoccupation d'observer les processus d'écriture, polymorphes, multi-rythmés, multi-temporels, bref, insaisissables dans lesquels est "englué" le fonctionnement linguistique qui lui est pourtant constitutif.
Afin de nous éclairer, nous avons souhaité entendre des écrivains contemporains ou "praticiens" de l'écriture qui, avant d'écrire de la poésie, de la fiction, des essais, etc., c'est-à-dire avant de choisir l'écriture pour l'écriture, ou parallèlement à cet engagement, se sont interrogés sur l'exercice du langage ou sur la matérialité de la langue ou sur son mode d'organisation ou sur son fonctionnement ou sur l'art d'écrire. C'est ainsi qu'ont bien voulu participer des écrivains pouvant répondre, soit exclusivement, soit non spécifiquement, aux désignations de romancier, essayiste, philosophe du langage, poète, poéticien, linguiste. Ils sont monolingues ou bilingues voire traducteurs ; tous, dans leur pratique et dans ce qu'ils en écrivent, ont une préoccupation commune : un souci de la langue. Tous, ont accepté d'en montrer quelque chose dans leurs propres brouillons.
Nombre de questions pourraient être posées à ces écrivains, par exemple : qu'est-ce que la curiosité "méta" pour la langue est devenue dans leurs moments d'écriture, dans leur écriture même ? Est-ce que leur savoir sur le langage ou la langue a une incidence repérable lors de la mise en oeuvre de l'écriture ? S'interrogent-ils, au vu de leur manuscrit ou tapuscrit, sur les contraintes grammaticales, voire linguistiques ? Celles-ci sont-elles perçues comme "empêcheuses" d'écriture ou au contraire "passeuses" ? Comment s'inscrit le souci de la langue ou de l'écrire dans et par l'écriture ? Où se creuse l'espace du style d'un auteur et dans quel rapport à la langue ou au linguistique ? Où se cale l'espace de la langue dans l'écriture pour l'écriture ? Que fait l'écrivain de ce matériau-instrument langue qui devient  ? une fois "écrit" ? une tout autre matière ? Comment s'élabore la mise en texte au sein de cette alchimie ?
Alchimie de l'écriture. Ce séminaire a été conçu pour en être un espace d'illustration et de débat.