Revue
Nouvelle parution
Mettray, n° 10 : Lecture.s

Mettray, n° 10 : Lecture.s

Publié le par Marc Escola

Mettray, n° 10 : "Lecture.s"

 

(La revue METTRAY, du nom de la colonie pénitentiaire où séjourna Jean Genet, créée en 2001 par Didier Morin, regroupe des inédits, des archives, des travaux en cours d’artistes, de poètes, de photographes, d’écrivains, de cinéastes. Didier Morin y publie également des entretiens avec des auteurs pour l’histoire qu’ils portent. La revue METTRAY est en noir et blanc).

 

*

METTRAY n°10, Lecture s

Septembre 2017

 

En offrant un livre, on offre un moment qui ne nous appartient pas mais que l’on désire à l’autre, une intimité, un espace de spiritualité. Nombreux sont les écrivains à avoir écrit sur la lecture, sur cette expérience hasardeuse qui offre au lecteur la possibilité de s’en trouver changé. Avant d’entreprendre la lecture d’un livre, et plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’un roman ou d’un récit, je lis les premières et les dernières phrases. (Je ne pense pas que je procèderais de la même manière avec une liseuse). Je commence donc par lire le début et la fin avant d’aller plus loin. Je reste un moment avec ces phrases simplement pour ce qu’elles sont, sans suite pour celles du début et sans rien qui précède pour les phrases de la fin. Mon intention à ce moment là n’est pas de vouloir imaginer quoi que ce soit sur ce qui n’est encore qu’un désert, le texte dans sa totalité, mais seulement de me laisser imprégner par ces quelques lignes, de les laisser opérer en moi avec l’appréhension qu’il y a à découvrir un nouveau texte, surtout si on l’attend. Mon ami Jean-Pierre Bertrand me disait qu’il lui arrivait parfois de VOIR quelque chose qui selon lui n’appartenait pas au livre qu’il était en train de lire. La revue METTRAY tire son nom de la littérature de Jean Genet, du Miracle de la rose. Prenons son dernier livre Un captif amoureux, la première phrase : La page qui fut d’abord blanche, est maintenant parcourue du haut en bas de minuscules signes noirs, les lettres, les mots, les virgules, les points d’exclamation, et c’est grâce à eux qu’on dit que cette page est lisible. La dernière phrase : Cette dernière page de mon livre est transparente. Le livre venait de paraître et je venais de l’acheter. J’ai fait le voyage en train de Paris à Tours avec ces deux phrases. Il faudrait écrire une anthologie de la première et de la dernière phrase comme en son temps Georges Schéhadé écrivit une Anthologie du vers unique.

Jean-Michel Albérola, Gérard Arséguel, Jean-Christophe Bailly, Max Blagg, Olivier Brossard, Denis Castellas, René de Ceccatty, Hubert Colas, Patrick Chamoiseau, Agnes Clerc, Edith Cotrell, Cédric Demangeot, Michel Enrici, Michaël Ferrier, Aurélie Gravas , Théo Grémillet , Yannick HaenelLecture, Patrick de Haas, Jacques Henric, Dominiq Jenvrey, Frédérique Loutz, Laurent Mauvignier, Didier Morin, Onuma Nemon, Gaëlle Obiégly, Ron Padgett, Marcelin Pleynet, Bernard Plossu, Joël Roussiez, Jean-Jacques Schuhl, Philippe Sollers, Christian Thorel, Marguerite Vappereau.

*

Voir le site mettray.com…

*

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cette livraison…