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Métamorphoses botaniques (Maisons-Alfort)

Métamorphoses botaniques (Maisons-Alfort)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Carmen Husti)

Atelier « Métamorphoses botaniques »

12 octobre 17

14 h – 19 h

EnvA – Amphi Fragonard (anciennement Blin)

Organisatrices : Sandrine Haon et Gisèle Séginger

 

Programme

14 h – 14 h 30 Étienne Bâcle (responsable du jardin botanique de l’EnvA) « Métamorphoses animales et végétales »

14 h-30 – 15 h 30 Visite guidée du jardin de l’EnvA : les métamorphoses du jardin depuis la création de l’École.

16 h – Nathalie Vuillemin (Université de Neuchâtel), « Les dangers de la métamorphose »

On abordera « les dangers de la métamorphose » sous un double point de vue : plusieurs savants entre la fin du XVIIe siècle et le milieu du XIXe se sont interrogés sur le sens qu’il fallait attribuer au terme de métamorphose, et sur la réalité même du phénomène. Swammerdam, Linné, Goethe évidemment, Auguste-Pyrame de Candolle, Auguste de Saint-Hilaire et bien d’autres, utilisent le terme, non sans émettre quelques doutes quant aux conséquences épistémologiques et méthodologiques d’une acception trop littérale, ou au contraire trop métaphorique, de l’idée de métamorphose. On envisagera donc la manière dont ce terme est travaillé par la science des années 1670-1840. Parallèlement, il s’agira de montrer en quoi l’objet « métamorphoses », entre sciences naturelles, art et littérature, peut être « dangereux » pour le chercheur d’aujourd’hui. Le fort potentiel poétique de cette thématique fait souvent oublier combien les considérations – scientifiques notamment – qui en permirent une théorisation étaient complexes, ancrées de manière parfois très spécifique dans les époques où elles virent le jour, et combien elles sont, par conséquent, difficilement accessibles pour nous. L’exposé ne prétend en aucun cas énumérer ou décrypter les différentes acceptions de la métamorphose, mais questionner la notion, ses zones d’ombre, et ouvrir quelques pistes pour une réflexion commune.

17 h – Dominique Brancher (université de Bâle) « Métempsychoses, métensomatoses et métaphorimoses végétales (xvie-xviie siècles) » : une mise en crise catégorielle ? »

Dans son De Vegetalibus, Albert le Grand se défend de classer les végétaux en vertu de l’insaisissable mutabilité de leurs formes – trop faible et velléitaire, l’âme végétale ne peut en effet assurer une forme fixe aux substances qu’elle anime : « l’âme sensible forme et distingue plus que l’âme végétale ». Cette versatilité ontologique est pleinement exploitée dans le Quod nihil scitur (1581) du médecin et philosophe Francisco Sanchez, où le vivant apparaît comme un lieu en perpétuelle mutation. Il devient impossible de classer les espèces aussi bien animales que végétales. Non seulement les états successifs d’un même être hypothèquent toute possibilité d’en fixer l’identité (la « nature intermédiaire » obtenue par l’insertion d’un greffon sur un plant, les métamorphoses d’une plante en une autre – froment en ivraie, seigle en avoine), mais le passage d’une génération à l’autre ne garantit pas non plus la permanence de l’espèce. Sanchez égrène alors les perles d’un plantaire merveilleux : feuilles irlandaises muées en poissons ou en oiseaux, etc.