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Mémoire à court terme

Mémoire à court terme

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Jocelyn Gadbois)

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Mémoireà court terme


Numéro dirigé par :

Jocelyn Gadbois, doctorant en ethnologie, Université Lavalet École des Hautes Études en Sciences Sociales

Catherine Vézina, doctorante en histoire, Université Lavalet Centro de Investigación y Docencia Económicas


La mémoire collective sera (heureusement pour l'actuel) toujours menacée parl'oubli. Cette menace rend plus précieux encore les témoignages (oraux, écrits,artefactuels, visuels, virtuels, etc.) du passé, voire du présent. Ces témoinssont là pour se souvenir, pour se rappeler, pour raconter ; le souvenir doitréussir à s'édifier (aussi) comme un vide, comme un manque, comme une absence.


Parfois, les témoins sont seulement absents. À mémoire d'hommes, le souvenirest si intimement lié aux témoins, qu'on le relègue volontiers aux sentiments(notamment la nostalgie), aux impressions peu « rationalisables », àla commémoration du Moi. Pour qu'il y ait reconnaissance, valorisation,appropriation et identification, une mise à distance (historique, culturelle,philosophique, etc.) de cette intimité est nécessaire.


Il y a ici un angle mort ; ces témoins vivront le drame de ne jamais passer àl'histoire. Ils mourront dans l'oubli avec leurs souvenirs, malgré leurstentatives de se (re)mettre en valeur. Ils échoueront complètement à leur tâchede s'épargner du formatage de l'oubli. Pour eux, le dialogue est devenuimpossible. En ce sens, le souvenir de voyage rapporté par un ami finira sesjours à la poubelle, les photos d'un parent éloigné ne réussira qu'à présenterun inconnu, un monument sera laissé à l'abandon, des documents seront égarésdans l'indifférence, un sujet ne sera jamais étudié. Pourquoi ces témoinssont-ils condamnés ? Qu'est-ce qui se passe immédiatement avant et aprèsl'oubli ?


Ce questionnement laisse se suspendre la notion de mémoire à court terme.Comment pourrait-on la définir ? Comme une usine de souvenirs à bas prix ? Uneépreuve de mise à distance ? Un passage obligé ? Une mémoire affective ? Unemémoire du présent ? Quelle forme peut-elle prendre dans l'actuel ? Peut-ellerejaillir de l'oubli ? Peut-elle être récupérée et remise envaleur ? Et demeurer intacte ?


Le long terme ne semble pas une qualification accessible à tous les souvenirs.Ils doivent attendre, dans l'oubli, d'être en mesure de rendre intelligible (ànouveau) l'actuel. Cette attente peut demeurer vaine et conduire à leur perte.Ces pertes de mémoire laissent cependant la place à de nouveaux souvenirs, àune nouvelle mémoire à court terme qui s'effondrera, elle aussi, dans l'oubli.


Dans le cadre de ce numéro de la revue virtuelle Conserveries Mémorielles, nous invitons les auteurs à réfléchir àcette notion et de mettre à l'épreuve sa pertinence dans l'axe des études surla mémoire. Les propositions de contributions (autour de 250 mots) sontattendues le 5 janvier et les articles (maximum 8000 mots) devront êtreacheminés au plus tard le 5 mars 2009.

Veuillezenvoyer votre proposition et votre article aux adresses suivantes :memoire_courte@yahoo.fr et c.memorielles@celat.ulaval.ca


Pour plus d'informations, consultez le site de la revue :

www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/revue.htm