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Mélanges offerts au Professeur Gervais Mendo Ze

Mélanges offerts au Professeur Gervais Mendo Ze

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Louis Martin Onguene Essono)

Mélanges offerts à Gervais MENDO ZE

 

Projet d’ouvrage collectif  en l’honneur du Professeur Gervais Mendo Ze  

Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Université de Yaoundé 1

Argumentaire

Le Professeur Gervais Mendo Ze se présente aujourd’hui comme l’une des plus grandes icônes qui ont posé les bases de la section Langue du Département de français de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé 1. Gervais Mendo Ze  y sert en effet comme Assistant dès 1974 et collabore avec les nombreux coopérants de la Fondation française comme Pierre Bornecque, Lucienne Ngoué, Anne Guérin, Annie Jaccard, Deltel, etc. Ses collègues compatriotes, qui élaborent l’édification du Département se comptent sur les doigts. Si ses tout premiers enseignants Emmanuel Soundjock Soundjock ou  Pierre Nguijol l’ont orienté vers la langue française, Thomas Melone, Stanislas Awona Innocent Noah ont reconnu ses mérites en littérature aussi bien à l’École normale supérieure qu’au sein de la Faculté des Lettres où il rivalisera avec ses amis André Marie Ntsobé, Simplice Ambiana, Marie-Louise Messi ou François Mathieu Minyono Nkodo.

La génération actuelle d’intellectuels camerounais ou africains le connaît surtout comme un enseignant chevronné qui a commis son expertise au plan national et même au plan international. Il a enseigné  au Burundi, au Rwanda, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Bénin. Et, au-delà de ses autres diverses performances para-universitaires et artistiques, Gervais Mendo Zé est surtout perçu dans le monde entier comme écrivain-poète, dramaturge, essayiste. Ces derniers temps, il s’est révélé au monde entier comme un théoricien, un fondateur d’un cadre théorique propre à l’analyse des textes universels, mais initialement conçu  pour l’analyse des textes romanesques africains. Gervais Mendo Ze est effectivement le père de l’ethnostylistique, un cadre théorique proche de la sociocritique, de la socioculture et se démarque, peu ou proue de la sémantaxe.

L’ethnostylistique explique les productions langagières à partir des connaissances profondes que l’on a des auteurs et établit dans quelles conditions le texte littéraire peut se comprendre en dehors de son environnement contextuel ou en faisant fi des circonstances et du lieu d’énonciation. Cette théorie  s’inspire des avancées de la stylistique ; des acquis en pragmatique, en linguistique et notamment en linguistiques discursives, en rhétorique et en grammaire pour aborder le texte, objet éminemment majeur des études linguistiques. Elle se fonde sur le fait que l’analyse de l’énoncé se devrait de prendre en considération les circonstances et le contexte socioculturel ou linguistique d’énonciation.

Elle est concernée par la recherche du style particulier d’un texte, d’une œuvre, ou d’un ensemble d’œuvres d’auteur(s), d’époque(s) ou de genres. Elle est à considérer comme une étude formelle du message littéraire en liaison avec l’ensemble des circonstances de la communication textuelle.

C’est une analyse qui consacre une approche heuristique du texte en trois phases : dans un premier temps, elle étudie le contexte d’énonciation, repéré à partir d’indices référentiels ou déictiques. Ceux-ci constituent des ethnostylèmes permettant de situer le texte par rapport à la culture, à la langue et à la société occurrente, celle des lieux-source textuels. Elle se préoccupe ainsi des conditions dans lesquelles l’acte d’énonciation a pris place. Dans un deuxième temps, elle procède à l’étude des modalités du style de l’énoncé ainsi que sa dominante tonale, examine la structuration du texte, ses formes d’expression particulières, les caractéristiques de son écriture aux niveaux lexical, morphosyntaxique, rhétorique, etc. ; dans un troisième temps, cette démarche consiste à montrer que le texte est producteur de sens. C’est la significativité ou sémantique textuelle à partir des analyses précédentes. Cette partie peut donner lieu à l’examen du pacte scripturaire et de lecture.

Au final, Mendo Ze se demande dans quelles conditions le texte littéraire peut se comprendre en dehors de son environnement contextuel  et ce, d’autant que des auteurs, de plus en plus nombreux, estiment nécessaire de reconsidérer les méthodologies critiques occidentales pour mettre en œuvre des grilles d’analyse propres aux textes africains qui prennent en charge leurs spécificités.

Une théorie d’analyse littéraire et linguistique vient donc d’être mise au point et interpelle chaque chercheur pour en éprouver non plus l’efficacité ou la valider, mais la généralisation à portée universelle. Si des théories connexes attenant à l’orature en vogue chez les tenants de la littérature africaine et à la francographie qui pousse chez les novateurs en recherche linguistique, il est grand temps de frotter l’ethnostylistique à d’autres concepts tout aussi percutants susceptibles de faire avancer la connaissance profonde de nos textes. C’est ce que le Professeur Gervais Mendo Ze s’est proposé de faire tout au long de son parcours critique et littéraire.

Nombre de chercheurs, durant ce temps,  l’ont côtoyé : étudiants ou collègues, exégètes ou amis. Les conférences, les séminaires et les débats scientifiques qu’il a animés pour vulgariser ses travaux de stylistique et de linguistique françaises ont fait écho. Il a ainsi orienté sa pensée vers des horizons divers qui ont suscité, chez beaucoup, des positions et des pratiques sur la nature et sur  la didactique du français en francophonie africaine ou en francophonie camerounaise, sur ses idées concernant la défense et la promotion des langues nationales… La somme de ses réflexions est contenue dans des œuvres connues.

Sa thèse de doctorat d’état sur l’œuvre de Ferdinand Oyono (publiée en 1984) et reprise en 2006 sous le titre La prose romanesque de Ferdinand Oyono, essai d’analyse ethnostylistique  a servi de source à beaucoup de chercheurs. Il en est de même de Une crise dans les crises (1990), et du collectif à succès  Le français langue africaine, enjeux et atouts pour la francophonie (1999) voire de son Abrégé de stylistique pratique (2002).

Son décryptage de l’œuvre poétique de La Fontaine (La Fontaine Poète de l’onde, Paris, Nathan 2004), Ecce Homo Ferdinand Léopold Oyono. Hommage à un classique africain (2007), et bien d’autres recherches (plus de 100 articles) scientifiques continuent de nourrir de leur pertinence nos curiosités intellectuelles.

Ses ouvrages et essais divers (Vingt défis pour le millénaire, En relisant l’hymne national, Ô Cameroun berceau de nos ancêtres, etc.) occupent une place  honorable dans les dédales des bibliothèques. Ses œuvres littéraires donnent la pleine mesure de l’imagination fertile de l’homme de lettres.

Le public national et international en a beaucoup appris à travers les ouvrages sur la foi. Mendo Zé a publié outre Le magnificat à la lumière des sciences du langage, les Textes bibliques sur Marie, l’éclairage des sciences du langage ; Les mystères des lumières, L’apparition de la Vierge Marie à Nsimalen, etc.).

Tous ces aspects nous conduisent, aujourd’hui, dans la stricte tradition universitaire, à lui rendre hommage dans un collectif auquel vous êtes personnellement invité. Voilà pourquoi nous vous proposons, selon les axes de réflexions de votre choix, de proposer une réflexion ou un témoignage scientifiques sur :

- les sciences du langage et de la communication (stylistique, sociolinguistique, linguistique générale, variationisme, contact et appropriation des langues, grammaire française, ethnostylistique, interactions verbales, analyse du discours, etc.) ;

- les ‘pistes artistiques’ concernant l’activité de MENDO ZE dans les domaines de la littérature (les œuvres théâtrales), de la musique, de la télévision et du cinéma ;

- la didactique ;

- les essais ;

- cultures et identités culturelles

- l’œuvre et l’engagement spirituel à travers les écrits ;

- etc.

Modalités de soumission: Les résumés d’article en fichier joint, sous format WORD, 2.000 signes maximum en Times 12 avec interligne 1,5 précisant le titre, l’auteur(e), l’affiliation institutionnelle, l’axe de recherche, les mots-clés, coordonnées postales et électroniques doivent être envoyés à l’adresse mail : mmelangegervaismendo@outlook.fr  avant le 30 septembre 2013.

Les contributions feront l’objet d’une évaluation par des expert(e)s des comités scientifique et de rédaction de l’ouvrage.

Comité de rédaction :                                                

Louis-Martin ONGUENE ESSONO (Université de Yaoundé 1)

Gérard Marie NOUMSSI (Université de Yaoundé 1)

Christiane EWANE (Université de Yaoundé 1)

Paul ZANG ZANG (Université de Yaoundé 1)

Alphonse TONYE (Université de Yaoundé 1)

Etienne DASSI, (Université de Yaoundé 1)

 

Comité scientifique :

Alice Delphine TANG (Université de Bamenda)

André Marie NTSOBE (Université de Yaoundé 1)

Marcelline NNOMO (Université de Yaoundé 1)

Edmond BILOA (Université de Yaoundé 1)

Jacques FAME NDONGO (Université de Yaoundé 2)

Jean TABI MANGA (Université de Yaoundé 2)

Mwatha Musanji NGALASSO (Université de Bordeaux 3)

Patrick CHARAUDEAU (Université de Paris 13)

Françoise GADET (Université Paris –Ouest-Nanterre La Défense)

Pr. Frey Claude, (Université Paris III)

Pierre FANDIO (Université de Buéa)

Richard Laurent OMGBA (Université de Yaoundé 1)

Sammy Beban CHUMBOW (Université de Yaoundé 1)

Calendrier :

Date limite d’envoi des propositions : 30 septembre 2013

Date de notification de la réception : 10 octobre 2013

Date limite d’envoi des articles : 25 octobre 2013

Pour toute information supplémentaire, bien vouloir contacter  lmessono@hotmail.com