Eugène IONESCO, Maximilien Kolbe, éd. Marguerite JEAN-BLAIN, Paris, Honoré Champion, 2005.
La dernière oeuvre du dramaturge Eugène IONESCO fut le livret d'un opéra, Maximilien Kolbe, dont Dominique PROBST fut le compositeur. L'opéra vit le jour à Rimini, en Italie (1988), puis en France, à Arras (1989). Quelques autres représentations furent données en Pologne, Autriche, Sicile, Roumanie. Il était temps de tirer de l'oubli une oeuvre inédite qui représente le 'chant du cygne' du dramaturge et le début prometteur de la carrière du musicien.
Les Editions Champion viennent de publier l'édition critique et commentée de l'opéra par Marguerite JEAN-BLAIN, qui est l'auteur d'une thèse consacrée à Ionesco : 'Descente aux enfers et psychopompes chez Ionesco', dont l'analyse de Maximilien Kolbe constitue un volet. Le commentaire éclaire la dimension métaphysique et mystique de l'itinéraire d'Ionesco.
Maximilien Kolbe est un prêtre catholique polonais qui offrit sa vie en échange de celle d'un père de famille à Auschwitz en 1941. La figure héroïque de ce saint a toujours bouleversé Ionesco qui écrivait :
"Peut-on dire que je suis jaloux de Maximilien Kolbe ? Pour moi, c'est la seule existence enviable, la seule existence qui mérite d'être vécue, qui justifie aussi bien la vie que la mort."
L'opéra met en scène les quinze derniers jours du père Kolbe avec ses neuf compagnons martyrs dans le bunker de la faim et de la soif à Auschwitz.