Questions de société
Masterisation: le CNESER refuse de cautionner une parodie d'habilitation (19/07/10)

Masterisation: le CNESER refuse de cautionner une parodie d'habilitation (19/07/10)

Publié le par Bérenger Boulay

[ Masterisation: communiqués et motions - Communiqués syndicaux ]

Masterisation: le CNESER refuse de cautionner une parodie d'habilitation.

SNESUP-FSU, FSU, CGT, UNSA, CFDT, SGEN-CFDT UNEF - 19 juillet 2010.

Motion du 19 juillet 2010 présentée par le SNESUP-FSU et adoptée à l'unanimité moins deux abstentions (17 POUR, 0 contre, 2 abs)

Un mois après le départ de la quasi-totalité des organisationsreprésentées au CNESER, décidées à suspendre leurs travaux sur la formation des enseignants,le ministère poursuit son travail de sape de cette instance. Il multiplie les obstacles àl'exercice des mandats des conseillers du CNESER. Bien qu'il ait clairement annoncé, il y aplusieurs semaines, qu'il disposait de toutes les maquettes de master « enseignement », lesmembres du CNESER n'ont reçu aucune garantie que la totalité des maquettes leur a étécommuniquée. De plus, certains projets, ainsi que les avis de la DGESIP sont encore inaccessibles.Fin juillet, outre ce que le CNESER considère toujours comme un simulacre d'habilitation, s'ajouteun ordre du jour comportant nombre pléthorique de dossiers importants, parfoisincomplets et transmis dans des délais outrageusement courts, rendant impossible un examen sérieux.

Le CNESER proteste vigoureusement contre cette méthode et exige d'enchanger afin de pouvoir travailler normalement. Cela implique notamment de reporterau mois de septembre les textes non urgents ou dont les documents ont été tardivement communiqués.

Concernant le prétendu examen des masters "enseignement", le CNESERcondamne la manoeuvre qui témoigne de la volonté du gouvernement d'entraver la constructiond'une vision territoriale claire de la formation des enseignants en proie à une pseudo-réformeporteuse d'une rupture d'égalité sans précédent du service public.

En sus du caractère lacunaire des formations présentées, le CNESERdéplore que les informations mises à disposition des conseillers excluent les très nombreuxmasters existants, profondément remaniés par l'ajout à la hâte à de parcours liés aux métiers del'enseignement. Cette vision partielle ne permet pas de garantir l'accès et les conditions de réussite auxconcours d'enseignement de la fonction publique d'Etat sur l'ensemble du territoire. Par exemple,si l'agrégation de Mathématique ne voit de master correspondant qu'à Metz et Nancy, celled'Histoire-Géographie est tout simplement omise des formations présentées au cours de ce CNESER. A la rentrée,nombre d'académies ne disposeront pas de formation permettant de préparer certainesdisciplines de concours. Parmi les maquettes soumises au CNESER, aucune ne traite des problématiques desdisciplines professionnelles de concours des CAPLP les plus importants (hôtellerie, conducteurroutier,…). Certains CAPES de langues (chinois, japonais, …), d'arts plastiques n'ont de formationassociée que dans un nombre très limité d'académies.

Le CNESER dénonce ce maillage territorial désastreux de la formationdes enseignants et la concurrence entre établissements qui en résulte. Il s'alarme pour l'avenir desUFR et des IUFM, et de la recherche en général, Il s'inquiète des effets d'une formation professionnelle etdisciplinaire insuffisante des nouveaux lauréats du concours sur la qualité du système éducatif et parconséquence, l'avenir des jeunes. Il condamne une contre-réforme catastrophique que le gouvernement doitretirer, ainsi que les décrets et textes promulgués. En outre, les récentes annonces concernant lenombre de postes ouverts aux concours de l'enseignement représentent un coup sévère et brutal pour leservice public d'éducation et pour les étudiants, candidats se préparant depuis plusieurs années à cesconcours. La baisse de 24% des postes mis au concours externe –essentiellement au concours PE– constitueune véritable double-peine : d'une part le gouvernement à allongé le cursus de d'une année sans réelleélévation du niveau de qualification ni aide financière, d'autre part il réduit de plus de la moitié les chancesde réussir le concours pour devenir professeur des écoles !

Dans un contexte de restrictions budgétaires sans précédent dans lafonction publique, le CNESER dénonce un processus qui conduirait à accélérer la réduction du nombre defonctionnaires.

Le 22 juin dernier, M. le Directeur Général de la DGESIP PatrickHetzel a dû prendre acte de la demande de confirmation par écrit «  d'évolutions notables de la situation desétudiants titulaires d'un master ayant échoué aux concours en ouvrant la possibilité de maintenir les préparationsaux concours financées dans le système SYMPA ». Or à ce jour, nous attendons toujours cette confirmation. LeCNESER dénonce le mépris exprimé à son égard. Il n'entend pas poursuivre ses travaux concernant laformation des enseignants dans ce qui n'est qu'une parodie chargée de masquer la totale improvisationgouvernementale aux conséquences dramatiques.

SNESUP-FSU, FSU, CGT, UNSA, CFDT, SGEN-CFDT UNEF