Questions de société
Masterisation: communiqué de QSF, 13 octobre 2009

Masterisation: communiqué de QSF, 13 octobre 2009

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

Communiqué de QSF sur la masterisation (13 octobre 2009)

http://www.qsf.fr/index.php?page=accueil

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3030


L'inquiétudesuscitée chez les universitaires par la mastérisation de la préparationdes concours de recrutement du primaire et du secondaire n'a pas étédissipée cet été. QSF déplore que n'ait pas été mis en place le cadrepropice à une réflexion qui ferait aux enseignants-chercheurs leurplace légitime dans la définition de ces masters. Au contraire, lapublication des dispositifs transitoires et la diffusion des rapportsde la commission Marois-Filâtre, partiels puisque les consultationsavaient été interrompues en juin, accentuent les craintes d'une grandepartie de la communauté scientifique.

Les universités doivent demeurer le premier acteur de la formationdes maîtres du primaire et du secondaire : elles renouvellent lessavoirs fondamentaux qui, dans toutes les disciplines, forment lesenseignants actuels. Sans ces savoirs fondamentaux, l'enseignement estimpossible. QSF rappelle donc cette évidence. La formationprofessionnalisante, acquise dans des stages en licence ou en master,est logiquement seconde. Un concours de recrutement, national etdémocratique, garantissant l'entrée dans la fonction publique, doitvenir non pas valider, mais mesurer la maîtrise de ces savoirsfondamentaux dans des épreuves dont la définition mériterait, à elleseule, une véritable concertation multilatérale. QSF juge, en raison del'absence de concertation, que l'année de stage postérieure au concoursdemeure la réponse la mieux adaptée à la situation.

Le refus du dialogue a interdit jusqu'à présent toute propositionconstructive et contraint les universitaires à se cantonner dans despositions conservatrices. Notre association répète qu'elle n'est pasopposée à certains aspects de la réforme : l'exigence d'un niveaumaster dans les disciplines qui seront enseignées ; l'intégration despréparations aux concours dans des maquettes de master. Elle réitèretrois souhaits : qu'un équilibre soit trouvé entre la formation àl'enseignement et la formation à la recherche ; que des moyensbudgétaires suffisants soient attribués à chacune de ces formations ;que la distinction soit clairement établie entre ces deux formations etque la formation à la recherche et la recherche ne soient pas sinonsacrifiées, du moins lourdement sanctionnées par la réforme. Lesdispositifs transitoires mis en place dans les universités, dans lerespect du cadre posé par l'autorité de tutelle, ont pour conséquence,dans les cursus qui préparent au professorat des écoles ou au CAPES, deprécariser le mémoire de master 1 : ainsi se vérifient deux menaces,l'une dirigée contre la recherche, l'autre dirigée contre des étudiantsauxquels la réforme impose l'impossible conciliation de la préparationà un concours d'enseignement et de l'initiation à une premièrerecherche. QSF, dans son communiqué de juin 2009, a fait despropositions susceptibles de répondre à ces contradictions.

QSF met en garde contre le scénario dit simultané, où les étudiantsdevraient concilier des stages, dont l'organisation n'a pas étéprécisée, et deux formations. Elle reste favorable à des formationssuccessives, théorique, puis professionnalisante, tout en souhaitantune réflexion sur la nature des épreuves et sur l'organisation desmasters. QSF dit son opposition à une dénaturation des concours derecrutement. Il n'est pas envisageable que la part des disciplinesrégresse dans les maquettes des concours, comme il n'est pasenvisageable que le seul diplôme universitaire suffise à la validationdu savoir théorique nécessaire à l'enseignement et à la qualificationde l'enseignant, tandis que le concours serait limité aux seulesquestions professionnelles. Les conséquences d'un tel dispositif sontévidentes : des pans entiers de savoirs, dont la nécessité estscientifiquement incontestable, seraient, à court terme, voués à ladisparition. QSF dit aussi son opposition à une équivalence des mastersenseignement et des masters recherche qui viderait les parcours derecherche, ainsi qu'à l'élaboration de maquettes qui transfèreraientles moyens horaires et budgétaires des formations à la recherche auxformations à l'enseignement. QSF souhaite que les étudiants choisissantle master enseignement ne soient pas privés des deux années pleinesd'initiation à la recherche que leur permet le système actuel. À cettefin, nous demandons que les titulaires d'un master d'enseignementsoient autorisés à suivre une année de M2 recherche pour se préparerdans les meilleures conditions à leur doctorat en complétant leurformation initiale à la recherche.

Pour lire ce communiqué sur le site de QSF