Essai
Nouvelle parution
Maria Papapetrou Miller, Mithridate, Une création littéraire à Larnaca à l'aube du XXe siècle. Ieronymos Varlaam traducteur de Mithridate de Jean Racine

Maria Papapetrou Miller, Mithridate, Une création littéraire à Larnaca à l'aube du XXe siècle. Ieronymos Varlaam traducteur de Mithridate de Jean Racine

Publié le par Vincent Ferré (Source : Maria Papapetrou Miller)

Maria Papapetrou Miller, Mithridate, Une création littéraire à Larnaca à l'aube du XXe siècle. Ieronymos Varlaam traducteur de Mithridate de Jean Racine, Athènes, Ed. Myrmidones, 2012, 275 p., en Grec.                  Prix: 25 euros

Fruit d’un travail de longue haleine, la recherche de Maria Papapetrou Miller porte sur l’unique traduction intégrale (entre 1911 et 1915 environ), en langue grecque, de la tragédie Mithridate de Jean Racine (1673).Basé sur la traduction manuscrite du grand érudit de Larnaca (île de Chypre), Ieronymos Varlaam (1849-1915), l’ouvrage conduit le lecteur dans un monde rempli de passion – au carrefour de l’histoire, de la culture, et du théâtre.

Au centre de la recherche se trouve le fondateur du royaume du Pont Mithridate VI Eupator, le personnage historique entré dans la légende, qui fut l’ennemi le plus féroce des Romains après Hannibal. Sa passion pour Monime, une femme d’origine grecque, et sa rivalité avec ses deux fils constituent les aspects principaux de l’œuvre, encadrés par la lutte de Mithridate contre les Romains, qui culmine dans l’expression audacieuse de sa volonté de frapper l’empire romain en son cœur.  

Se trouvant au centre de l’abondante activité de traduction de Varlaam, Mithridate constitue l’unique texte provenant de la littérature non pas italienne, mais française, ainsi que la première et probablement unique œuvre de Racine qui n’ait été jamais traduite à Chypre. La tragédie reflète, bien entendu, la sensibilité personnelle comme les préférences idéologiques de son traducteur. Tout en contentant l’immense admiration de Varlaam pour les personnages illustres de l’histoire, le choix du roi Mithridate offre un autre avantage, celui d’éveiller, par son exemple, la volonté de se révolter contre les oppresseurs du moment. Malgré la langue archaïque de la traduction, la tragédie semble avoir été destinée à la scène chypriote, où les spectateurs pouvaient identifier aisément l’héroïne Monime avec Chypre. Il serait légitime de supposer que le principal but de la traduction était de susciter un sentiment de catharsis chez le peuple chypriote éprouvé par le conquérant anglais – un conquérant ayant ses origines à l’Ouest, au même titre que les Romains, les ennemis du roi Mithridate. 

Mithridate fait partie des maillons d’une chaîne qui unit, au cours d’un siècle, Larnaca, avec les principaux centres de l’hellénisme : Bucarest, Athènes, Constantinople, Smyrne, Ermoupolis (île de Syros) et Alexandrie. En effet, toutes ces villes-là connaissaient alors une intense activité littéraire.

La présente recherche se veut un outil précieux pour l’étude d’une œuvre théâtrale de grande importance. Elle peut servir, simultanément, comme un instrument approprié pour comprendre le développement des relations franco-helléniques qui ont également contribué à la naissance de la littéraire néo-hellénique dans les principautés danubiennes en 1819.

L’ouvrage est en langue grecque et il est composé de 275 pages. Il comprend :

une étude, avec notes et éclaircissements, divisée en trois parties principales qui sont consacrées : au personnage historique de Mithridate et à la tragédie éponyme de Jean Racine ;  à Ieronymos Varlaam et à sa traduction grecque de Mithridate ; aux motifs de la traduction (le cadre historique, social et littéraire de la traduction à Chypre, à l’aube du XXe siècle) ;

- la Traduction faite par Ieronymos Varlaam, avec notes ;

- une biographie de l’auteur, des photographies, une carte géographique de la région où Mithridate a vécu et agi, une bibliographie, le catalogue des œuvres de Varlaam, un tableau où figurent les titres des tragédies de Racine traduites en grec dans tout le monde  hellénique avec également le lieu — de la traduction, de la publication ou de la représentation de l’œuvre — et la date, quand elle est connue, dans un ordre chronologique, de 1819 jusqu’en 1999.

La traduction est restée manuscrite, vraisemblablement en raison de la pauvreté de Varlaam à l’époque où il a effectué celle-ci. 

ISBN: 978-960-8256-86-6

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