Questions de société
Maquettes ou pas maquettes ? Communiqué de SLU

Maquettes ou pas maquettes ? Communiqué de SLU

Publié le par Marc Escola (Source : SLU)

Maquettes ou pas maquettes ? Communiqué de SLU

Noël approche. Les pressions augmentent dans certaines universités et/ou U.F.R. pour que soient préparées les maquettes. Fera-t-on un cadeau à la ministre avant son probable départ en campagne pour la région Ile-de-France ?

Nos propres atermoiements et craintes minent une position qu'il est indispensable de défendre sans faiblir. Alors que la mobilisation se structure à la fois dans les universités et dans les IUFM, il n'y a pour l'instant AUCUNE ALTERNATIVE que le refus de faire les maquettes.

Aux rhéteurs de tout poil, à ceux qui font assaut de subtilité pour défendre des positions acrobatiques (« je suis personnellement contre la réforme, notre université s'est engagée clairement contre, mais il faut faire les maquettes » !!), nous voudrions rappeler les points suivants :

Dire non ce n'est pas toujours faire de l'obstruction. Le changement, la "réforme", n'est pas une fin en soi. Avant donc toute proposition, il convient de se poser une question : y a-t-il dans les concours, dans la formation des enseignants un problème suffisamment important pour justifier la refonte totale du système ? Et si oui, y a-t-il urgence ?

L'immense majorité des collègues répond non à la première question (ce qui règle le cas de la deuxième). Certes, des améliorations sont possibles (quel système pourrait se prévaloir d'une quelconque perfection...). Mais RIEN ne peut justifier cette réforme des concours et cette mastérisation.

 S'il s'agit d'élever le niveau de qualification des enseignants, que le Ministère commence par s'engager sur des revalorisations salariales !

 S'il s'agit de modifier un concours trop éloigné du métier auquel il donne accès, qu'il indique les nouvelles modalités retenues et qu'il les soumette à une véritable négociation !

 S'il s'agit d'une contrainte européenne, qu'il nous explique comment le recrutement des enseignants se pratique dans les autres pays de l'Union européenne !

Comme il ne s'agit évidemment pas de cela, le Ministère ne dira jamais rien de tel.

Nous ne pouvons nous reconnaître dans des analyses radicalement hostiles à la réforme en cours et dans le même temps proposer des maquettes, ni accepter en pratique les principes dénoncés sur le plan théorique. Nous ne pouvons vouloir sensibiliser les étudiants à une réforme qui les concerne, leur demander de s'engager, et agir nous-mêmes de manière ambivalente.

N'ajoutons pas le renoncement à l'humiliation que l'on tente de nous imposer. Les principes de collégialité et d'auto-gestion ne sont pas un devoir d'obéissance. Nous ne pouvons pas appliquer une réforme qui ne nous accorde plus le droit d'exprimer notre avis compétent sur les formations que nous dispensons. La situation de contrainte dans laquelle le Ministère nous place, la précipitation qu'il entend nous imposer ne laissent pas d'autre voie qu'une action entière, cohérente, collective. Il s'agit en outre de défendre la possibilité d'une action solidaire entre collègues à l'université. Contre l'isolement de chacun et contre la division sur laquelle ce gouvernement tente de jouer, la seule réponse est collective. Nous devons être unis et rappeler notre détermination sans faille.

Etre constructifs, prendre nos responsabilités, signifie refuser cette réforme en acte et non pas seulement en paroles. Les concours de 2010 auront lieu sur les bases actuelles si nous ne rendons aucune maquette intégrant la réforme.

Continuons à dire non sans faillir et à ne pas faire remonter la moindre maquette de nouveau master !